• A l’inverse de l’inspi précédente, voici, je crois bien, le premier roman que j’ai lu en pensant au contexte de Terra Incognita. Je l’ai trouvé tout à fait par hasard, sur Internet, en lançant une recherche bibliographique avec Roi-Soleil en mot clef. Imaginez ma joie : la thématique Lune/Soleil et un roman présenté comme une uchronie fantastique à l’époque de Louis XIV… miam-miam, me dis-je !

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    Surtout, j’ai tout de suite flashé sur la couverture : très beau montage photo (si, si, je vous jure : c’est un montage…) sur le thème des monstres marins. C’est super important : pouvoir se faire des images, autrement que dans sa tête bien sûr, autour du contexte que l’on imagine. Par contre, si j’avais du me contenter de la kitschissime couverture ricaine, je serais sûrement resté sec question imaginaire…

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    Enfin, ce qui ne gâtait rien, l’auteur n’est pas n’importe qui : Vonda McIntyre, qui commet ces derniers temps, il est vrai, surtout des novellisations de Star Wars ou de Star Trek, est une auteur de SF d’expérience qui a déjà eu de nombreux prix. Justement, ce roman a lui même reçu le prestigieux Nebula.

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    Je me lançais donc avec avidité dans la lecture de ce roman, prêt à saisir au rebond toutes les bonnes idées qui pourraient n jaillir pour vivifier mon propre contexte uchronique. Alors justement, contrairement à ce qu’annonce la 4ème de couv et l’auteur elle-même dans sa préface : ce n’est PAS une uchronie. C’est une histoire qui relève plutôt de l’Histoire secrète et fantastique.

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    Le pitch ? (non, David, il n’y a pas de département magnétique dans celui-ci non plus…)

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    En 1693, le père jésuite Yves de La Croix, féru de philosophie naturelle et de science moderne, explorateur au service du Roi Louis XIV, ramène à Versailles un couple de créatures marines capturées dans les mers sauvages du Nouveau Monde. Aidé de sa jeune soeur qui, loin des intrigues de la cour, se voue à l'étude des sciences naturelles, protégé par le Roi qui espère découvrir le secret de l'immortalité, il cherche à percer les mystères du chant de ces sirènes vivantes. Le naturaliste se livre alors à toutes sortes d’expérience pendant que les créatures fantastiques, maintenues captives dans un des bassins des eaux de Versailles, servent de centre d’intérêt à la Cour. La sœur de Yves de La Croix, elle, tente, jour après jour, d’entrer en contact avec une de ces créatures qu’elle pense douée d’intelligence…

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    Franchement, très jolie idée. Et puis, en ce qui me concerne, les thématiques de Terra Incognita y sont copieusement abordées : retour d’une expédition vers des Terra Incognita, volonté du Roi d’en exploiter les potentialités, créatures fantastiques, l’ambiance de la Cour, le père jésuite qui ferait un très bon PJ… Pain béni ! Par contre, comme je le disais plus haut, pas d’uchronie. Sans tout raconter pour ceux qui voudraient le lire, l’épisode est présenté comme ayant réellement existé et ayant été tenu secret. Il n’a, de fait, en rien changé l’Histoire. Ce n’est donc pas une uchronie.

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    Et donc, à part ça, ce roman, il vaut quoi ? Bon, déjà, Vonda est américaine. Bah, ça se sent. J’ai le sentiment qu’elle s’est beaucoup documentée sur une Histoire dont elle devait connaître peu de choses… et que ça l’a proprement fascinée. Sans doute même plus que son idée de monstres marins. Résultat : on a droit à des descriptions à n’en plus finir de la vie à Versailles, de l’étiquette de Cour, à tous les lieux communs sur Versailles (genre : vous saviez qu’on y faisait pipi dans les couloirs ?), aux intrigues des courtisans... C’est très long, très lent et, pendant ce temps, les pauvres monstres marins moisissent dans leur bassin sans être au centre de l’intrigue comme on l’espérait.

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    Il faut vraiment attendre le dernier quart (et encore…) du livre pour voir le récit revenir à son sujet central et nous proposer enfin une certaine envolée de l’intrigue principale. Du coup, celle-ci est assez peu exploitée et on reste sur sa faim. Surtout : que c’est lent ! Assurément, si je n’avais pas lu cet ouvrage avec l’œil pervers du rôliste en maraude, j’aurais lâché l’affaire avant le milieu du bouquin pour passer à autre chose.

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    Mais ce n’est pas pour ça qu’il ne faut rien en garder. Au contraire même. L’idée centrale est très belle et cadre parfaitement avec Terra Incognita. Donc, c’est décidé, je vais rendre un petit hommage à Vonda et ses personnages en glissant moi aussi une histoire de sirènes et de monstres marins dans le background de mon univers. Par contre, la structure décevante du récit va m’obliger à imaginer moi-même les conséquences uchroniques d’une telle apparition monstrueuse !


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  • Ce roman au nom intrigant est signé Xavier Mauméjean (auteur adepte du roman à énigme et de l’uchronie). Il a été publié en 2004 chez Mnémos, a reçu en 2005 le prix Rosny aîné décerné par l'ensemble des participants à la Convention française de science-fiction et est finalement disponible depuis peu au format poche. Pour être tout à fait complet, il faut préciser que le roman a été d’abord une pièce radiophonique pour France Culture (et oui…) puis une nouvelle.

    L’idée de La Vénus anatomique existe donc depuis longtemps et j’avais repéré très tôt cette nouvelle (à l’époque) comme étant une source d’inspiration possible pour le projet que je commençais déjà à faire bouillir dans la marmite de mon petit cerveau.

    Le pitch ?

    En 1752 le et philosophe Julien Offray de La Mettrie passe des jours paisibles à Saint-Malo. La Mettrie, chirurgien, chercheur mais aussi un peu philosophe, est connu comme l'auteur de L'Homme-machine, publié anonymement en 1747 et qui lui valut bien des ennuis. C’est à Saint-Malo, donc, que le Secret du Roi (Louis XV, le roi) vient le chercher pour l’engager afin de relever un défi proposé à toute l’Europe par Frédéric II de Prusse : concevoir un nouvel Adam. Rien que ça ! Pour réussir cet invraisemblable pari, il faut une équipe de choc : le Secret adjoindra donc à La Mettrie, Vaucanson, le créateur d’automates, Fragonard, le frère de l’autre ou encore le célèbre Chevalier d’Eon…

    Bon, y en a un peu plus : je vous le mets ? OK, alors, disons : Diderot, Bach, Casanova, l’architecte visionnaire Ledoux… Donc, pas d’ambiguïté : il s’agit bien d’une uchronie (tous ces gens ne se sont pas rencontrés, surtout pas dans cette occasion). Et on est bien en plein 18ème siècle. Vous comprendrez mon grand intérêt devant l’exercice de style, n’est-ce pas ? Bien sûr, il s’agit du milieu voire de la fin du 18ème siècle alors que Terra Incognita se concentre sur la fin fantasmée du règne de Louis XIV. C’est sûr : les mêmes hommes, les mêmes évènements ne pourront se retrouver dans les deux uchronies. Mais, outre le principe similaire, l’ambiance qui se dégage de l’œuvre est forcément, à 30 ans près, assez similaire au rendu que je souhaite pour mon univers de jeu.

    Outre l’uchronie, c’est son aspect fantastique qui séduit aussi dans cette œuvre. Elle paraît dans une collection de SF et c’est vrai que la vision du Panopticon de Ledoux (voir illu ci-dessous pour un vrai projet de l’architecte) peuplé de soldats automates crées notamment par Vaucanson relève en effet de la « rétro-fiction ». De même, je compte bien peupler Terra Incognita d’automates sophistiqués, d’engins à vapeur ou de dirigeables… autant d’inventions qui ne datent pas vraiment de la période du jeu (1720) mais qui sont toutes dans l’air du temps et qui s’apprêtent à prendre forme entre leurs mains de leurs créateurs. Alors, si l’uchronie donnent à ces créateurs les moyens d’accélérer leur travail, on peut imaginer un aboutissement de leurs travaux avant le terme historique. Même logique que dans le roman de Mauméjean, donc.


    Bon, au fait, il est comment, ce roman ? Bah : il est très bien. En plus, il est super bien écrit, ce qui n’est pas si fréquent pour les romans de SF ou apparentés (voire quelques inspis suivantes dans cette rubrique…). L’auteur présente son récit sous forme des mémoires de La Mettrie et emploie donc un langage inspiré de celui du 18ème siècle, qu’il manie avec une aisance remarquable dans pour autant tomber dans le pastiche pesant. C’est fait avec humour et un grand sens de la répartie. C’est un peu, en plus noir, le ton d’un film comme Ridicule. Un vrai bonheur. Mais un peu intimidant pour celui qui veut ensuite s’y coller. Surtout en ajoutant des trucs aussi littéraires que « Jetez 2 D6+3 pour calculer votre Init. »…

    L’intrigue est un tout petit peu plus décevante. Très enlevée et passionnante au début et même sur les 2/3, on sent fortement que la fin subit un traitement accéléré qui est, parfois, à la limite du compréhensible. Dommage : c’est la partie qui s’intéresse le plus au cœur du sujet. C’est un peu comme si l’auteur avait été plus passionné par les préliminaires et les à-côtés de son sujet plus que par ce dernier.

    Enfin, ne finissons pas sur une note négative quand même : c’est, de loin, le meilleur roman contemporain que je présenterai (jusqu’à nouvelle découverte bien sûr) dans cette rubrique.<o:p></o:p>

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  • Allez, hopopop, elle ne va pas se remplir toute seule cette catégorie Terra Incognita. Plutôt que de revenir aux origines de ma réflexion et de mes recherches sur cet univers, je vais commencer par le plus frais dans mon esprit.

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    Ainsi, durant les vacances de Noël, ceux qui n’avaient pas été terrassés par la crise de foie ou par le robot « raptor » du petit dernier ont pu savourer à la télé une vraie perle : une version filmée des Aventures du baron de Münchhausen datant de 1943.


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    Ouah l’autre ! Comment il se contredit trop ! Les Aventures du baron de Münchhausen, comme chacun sait ( ??), datent de la fin du 18ème siècle, vers 1785. Cela ne rentre pas dans la fourchette définie : entre 1650 et 1750. Alors, d’abord, je vais ce que je veux, hein ? C’est AUSSI pour ça qu’il est intéressant de faire son propre jeu. Ensuite, les chercheurs en littérature s’accordent à dire que les aventures du baron, telles qu’elles furent rédigées à la fin du 18ème siècle ne sont que l’aboutissement d’une tradition orale plus ancienne (un peu style Homère et l’Odyssée, vous voyez ?). Donc je dis : et toc. Et puis aussi : nananananère. Non mais.

    Dans tous les cas, il était évident que le baron, son non-sens et ses forfanteries devaient, depuis les souvenirs émus d’une version animée de Jean Image qui a bercé l’imaginaire de mon enfance, absolument faire partie des sources d’inspiration de Terra Incognita.

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    Dans ce but, j’ai visionné depuis longtemps la version de l’excellent Terry Gilliam. Décors magnifiques, baron haut en couleurs… mais au final un peu déçu. En dehors d’un début vraiment excellent (la première demi-heure) sur lequel je vais revenir, le reste se perd dans la confusion et s’éloigne beaucoup du texte original.

    Bien que resté un peu sur ma faim avec cette version, je ne connaissais pas du tout celle de Josef von Báky diffusée donc sur Arte en Décembre. Bon, au début, ça fait un peu peur. Un film allemand. Daté de 1943. Je ne vous fais pas un dessin.

    Ce qui rassure, c’est l’identité du scénariste ayant réalisé l’adaptation du texte pour le cinéma : Erich Kästner a été plusieurs fois arrêté par la Gestapo et ses œuvres ont été brûlées lors des autodafés nazis. Cela permet de situer l’œuvre dans le cadre de la propagande nazie : il ne s’agit pas d’une œuvre de propagande idéologique mais une œuvre de pur divertissement (toutefois sur un sujet lié à l’identité nationale allemande) destiné à une population qui commence à subir de terribles bombardements et privations.

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    En tout cas, pour moi, grosse satisfaction. Contre toute attente, j’aime beaucoup mieux cette version que celle de l’ex-Monty Python. Alors bien sûr, je vous le confirme : les décors et effets spéciaux ont fait de considérables progrès en 65 ans de cinéma. Mais cela confère un charme un peu suranné au film et cela ne gâche pas le plaisir, bien au contraire. De plus, les moyens mis au service du réalisateur sont considérables pour l’époque. Ainsi, pour une scène apocryphe, l’allié italien a autorisé la mise en circulation de gondoles d’époque dans de vrais extérieurs vénitiens. Très chouette.


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    En effet, il y a des scènes, comme dans le Gilliam, qui ne figurent pas dans le récit original. Pour les deux réalisateurs, il s’agit de résoudre efficacement l’impossibilité d’adapter au cinéma, tel quel, le récit originel, trop archaïque, constitué de scènes juxtaposées, sans lien réel entre elles. Gilliam le fait remarquablement par la mise en abyme du récit en partant de l’idée de l’adaptation au théâtre des aventures du baron et de l’irruption d’un énergumène déclarant être le vrai baron de Münchhausen.

    Von Bàky a une approche que je qualifierais de plus « rôlistique ». Il décide de recréer tout un univers historico-fantastique mêlant les éléments du récit originel avec les autres mythes ou traits saillants d’un 18ème siècle fantasmé : Cagliostro, Casanova, les fastes de Versailles, les plaisirs d’une Venise décadente… tout ça et plus encore s’est donné rendez-vous dans un joyeux foutoir télescopant l’histoire originale du baron dans un déluge de scènes à grand spectacle. Finalement, tout cela n’est pas si éloigné de la démarche de Terra Incognita, même si ce dernier s’intéresse à la période antérieure.


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    Malgré ce parti pris, le film est assez proche de l’original avec la scène du boulet de canon, celle du serviteur supersonique, le voyage vers la Lune… Toutefois, comme pour le film de Gilliam, tout le récit ne se retrouve pas mis en film. Dommage, j’aurais bien aimé voir la scène du cheval coupé en deux mais qui continue d’avancer sur ses seules pattes avant…

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    Pour Terra Incognita, on conservera donc deux choses : le fantastique illogique du Baron et cette façon, spécifique au film allemand, de mélanger histoire et pure fantaisie pour notre plus grand plaisir.

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  • Bon, c’est encore Janvier, c’est encore le temps des bonnes résolutions.

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    Donc, ma bonne résolution 2007 pour ce blog, c’est décidé : alimenter enfin la rubrique Terra Incognita !

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    De quoi ? Késako ? Was ist das ?? Oui, je sais, seuls les plus curieux et perspicaces d’entre vous avaient remarqué l’existence dans les rubriques de ce blog et ce depuis sa naissance (eyh, vous avez vu : on a dépassé les 100 articles depuis peu !) de ce curieux intitulé. Au pire, vous aviez cru à un bug rapport au fait, indéniable, que cette rubrique n’a jamais été remplie du moindre article depuis maintenant plus d’un an donc.

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    Tout cela, c’est fini. En route, levons les voiles, larguons les amarres et voguons vers les Pays de Nulle Part !

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    Pour résumer, Terra Incognita est un projet de jeu de rôles sur lequel je travaille personnellement depuis plusieurs années (3 ou 4, à la louche). Avec la création de Mondes en Chantier, David est bien évidemment venu m’apporter son aide et ce blog devait devenir, comme il se doit, le lieu de partage et d’exposition de notre travail commun. Tout cela a pris un peu de retard, certes, mais reste plus que jamais d’actualité alors : allons-y !

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    En 3 lignes, Terra Incognita est un jeu souhaitant réussir à concilier deux goûts personnels, jugés trop souvent contradictoires : le goût de l’Histoire et celui pour les fantaisies de l’imaginaire. L’univers du jeu est donc une uchronie littéraire située au début d’un 18ème siècle alternatif.

    Pour résumer, le postulat de départ est que l’essentiel du contenu de la littérature d’imagination (contes, fables, voyages extraordinaires, utopies…) de l’époque, grosso modo entre le milieu du 17ème et le milieu du 18ème siècle, existe réellement. Ainsi, le Chat Botté, les animaux anthropomorphes, les voyages sur la Lune, les Pays de Nulle Part, les îles volantes… existent tous et agissent dans l’univers de Terra Incognita. Ce sera aux Voyageurs, héros de cet univers baroque, de les explorer et d’y vivre de nombreuses aventures.

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    Le jeu nécessite donc une longue mais passionnante double exploration de la documentation à la fois historique et littéraire. Alors que les règles et les premiers scénarios sont en cours de rédaction, je pourrai ainsi vous faire part régulièrement dans cette « nouvelle » rubrique de quelques unes des sources d’inspiration de Terra Incognita.

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    A très bientôt, donc, vers les Pays de Nulle Part…

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  • Aaahh, les fêtes de fin d'année, c'est aussi l'occasion de se rappeler de comment c'était que quand on était petit, pas vrai ? Donc, ce faisant, je me replongeais pas plus tard que hier soir dans un vieux numéro de Graal retrouvé par hasard chez mes parents.

    Vous ne connaissez pas Graal ? C'était une revue du temps béni où il y avait au moins 4 magazines de jdr en même temps, vers les années 1988-89. Elle se distinguait par sa périodicité mensuelle, elle avait Serge Olivier comme redac' chef (futur ex-Old Casus) et parlait aussi de wargames comme c'était la mode à l'époque. Que dire d'autre ? Ah oui : c'était horriblement laid. Enfin surtout : c'EST horriblement laid. Le look fanzine noir et blanc mal illustré et agrafé pouvait à la rigueur passer pour un magazine de la fin des 80's mais là aujourd'hui, la révolution infographiste est passée par là et ce serait à peine tolérable pour un fanzine. C'est bien l'archéologie ; ça permet aussi de relativiser ce qu'on a gagné et/ou perdu de nos jours dans le milieu du jdr.

    En tout cas, dans ce numéro de Graal exhumé de mon ancienne chambre d'adolescent, il y a une critique de Multimondes. Bah oui, je vous avais prévenu : ça ne nous rajeunit pas des masses, tout ça... De quoi ? Vous ne connaissez pas non plus Multimondes ? Bon, OK : c'est un jdr français de SF de la fin des années 80 (forcément...) qui proposait d'explorer le système solaire dans une SF relativement "low tech" qui se distinguait ainsi de sa rivale, Empire Galactique. Le jeu avait aussi pour caractéristique d'être le second projet de la petite équipe à l'origine de Maléfices, avec notamment Michel Gaudo. Mais surtout, ce jeu est devenu une légende du jdr français en tant que fiasco éditorial, éreinté par la critique et, bien que paru chez un éditeur à l'époque en pointe (Oriflam), cas rare de jeu n'ayant pas même eu le droit d'avoir un écran de jeu publié, encore moins un premier supplément. Bref, le bide stellaire.

    Donc, comme un gros vautour malhonnête, je m'apprêtais à digérer mon foie gras en me délectant d'une critique acerbe sur ce qui est unanimement considéré comme une bouse (vous pouvez lire la critique de Casus sur le GROG, d'ailleurs). Alors, oui, bien sûr, cette critique parue dans Graal est vacharde et très négative... mais, ce qui me laisse finalement le plus sceptique dans tout ça, c'est la critique elle-même ! Le ton, les arguments... tout me semble horriblement daté.

    Quelques exemples :

    - la création de personnages ; très spécifique dans Multimondes, elle se fait sous forme de test psychologique à choix multiples... et ce au grand dam du critique de Graal qui y voit une pure perte de temps et regrette même les bons vieux tirages de caractéristiques aux dés. Qui tire encore aujourd'hui les caracs des persos aux dés ?? Perte de temps que de répondre à quelques questions afin de créer la psychologie de son personnage ?? Heureusement que ce critique n'a pas aujourd'hui à nous parler de, mettons... Te Deum !

    - les références littéraires ; le critique reproche à Multimondes d'être surtout une compilation de références littéraires SF. Ah ? Parce qu'il en est parfois autrement ? N'est-ce pas aussi ce qu'est Empire Galactique (bon, OK, moins le Triche-Lumière) ? Et surtout, n'y allait-il pas avoir, peu de temps après cette critique, une adaptation particulièrement réussie de Star Wars ou de courants littéraires comme le Cyberpunk ??

    - d'ailleurs, à propos de Cyberpunk, le critique reproche enfin au jeu d'employer des concepts incompréhensibles par le commun des mortels comme... le Cyberespace ! Avec cette phrase mémorable où le critique de Graal demande, sur le ton de celui à qui on ne l'a fait pas : "dis, monsieur Gaudotek, dessine moi un Cyberespace..." Bah oui, c'est déjà la Toile dans EG et dans très peu de temps la Matrice des jeux Cyber...

    Bref : un jeu peut vieillir, c'est sûr, mais la critique d'un jeu, tout autant. Sur ce, je vous laisse méditer : O tempora, o mores...

     


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  • Mouaif, récapitulons : pour vos étrennes, nous vous avions promis un beau et gros scénario Maléfices signé Benoît Attinost.

    Comme prévu, grâce au travail acharné de Phil et Erwan, le scénario et ses aides de jeu ont été achevés juste avant que ne finisse l'année 2006.

    Pendant ce temps, le créateur du site l'Echo de l'Univers, site supposé justement permettre la mise en ligne des créations amateurs et indépendantes pour le Jeu qui sent le souffre, devait avec son "conseiller technique" refondre le site en question afin de le rendre plus communautaire (passage sous SPIP) et de mettre en ligne le fameux scénario.

    Malgré une deadline toujours reculée, nous constatons que cela n'est toujours pas le cas en ce début d'année 2007 :-((((

    Nous ne voulons pas passer pour des menteurs, ni vous priver de ce scénario inédit qui vous permettra d'utiliser votre tout nouveau Maléfices 3 qui vient de sortir. Nous avons donc décidé de mettre ce scénario (ainsi que le précédent : Mea Rouia) sur une modeste page web qui permet néanmoins l'essentiel : télécharger librement et facilement les PDF du scénario et de ses aides de jeu.

    Vous trouverez cette page ici : http://malefices.9online.fr/index.htm

    A titre personnel, j'espère vraiment qu'il s'agit là d'une solution très provisoire et que l'Echo de l'Univers puisse vraiment prendre son envol dans ces prochaines semaines.

    2 commentaires
  • Comme il se doit pour ce premier post de 2007, la petite (mais costaude) équipe des Mondes en Chantier vous souhaite à tous...

    ... une bonne et heureuse année 2007 !

    Ah, en plus, on vient de me dire à l'instant que cette année 2007 sera selon l'astrologie chinoise l'année du Panda ! Quelle coïncidence ! Cela veut sûrement dire : relance de Casus Belli par un milliardaire russe et désinteressé, la sortie simultanée de tous les numéros en retard de Black Box (du 3 au 10 donc...) et même l'apparition de un ou deux nouveaux magazines de jdr en kiosque...



    hein ? quoi ?... ah, on me dit que finalement le Panda n'existe pas dans l'astrologie chinoise.


    Bon, tant pis, espérons déjà que le jeu de rôles francophone sauve sa peau en 2007 alors...

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