• Eeeh, qui a dit que j'étais vieux ? A ma grande stupéfaction, j'ai découvert depuis peu qu'un jeu que j'ai beaucoup aimé dans mes jeunes années vivait encore (un peu). Non, pas Empire Galactique ou Maléfices : La méthode du Docteur Chestel ! Siii. On peut même encore le commander en ligne et c'est même pas une réédition. L'éditeur (Les presses du Midi) en a encore en stock et les vend sur son site.

    En plus, c'est même pas cher. L'éditeur aurait pu les enterrer dans un silo en béton, le sceller avec de l'amiante et le rouvrir dans 100 ans pour faire fortune avec sur Ebay et bien même pas ! C'est le prix d'origine, c'est à dire 15 euros avec des frais de port ridicules (1,5 euros) alors faîtes-vous plaisir et confirmer mes allégations dans mon dernier article en date : le jdr est accessible !

    Pour les jeunes paltoquets et autres mécréants, vous pouvez lire la fiche du jeu sur le
    GROG ou bien vous pouvez écouter Tonton Narbeuh : Chestel (c'est son petit nom...), le jeu de Daniel Danjean, ne ressemble à aucun autre. Au prix d'une belle mise en abîme, les joueurs incarnent des thérapeutes qui s'incarnent eux mêmes dans l'inconscient d'un personnage en proie à des troubles psychologiques. Ainsi, grâce au procédé exclusif de ce bon docteur Chestel, les joueurs vont devoir soigner ce patient de ses troubles psychologiques. Pour cela, ils peuvent s'attaquer à ses peurs, ses cauchemars, ses fantasmes... mais bien sûr pas à la Vorpale +3 ou au fusil à fusion... sinon bonjour les traumatismes pour celui qu'on est sensé soigner ! Bref : c'est beau, c'est original, c'est subtil !

    En plus, atout non négligeable, cette thématique peut permettre d'attirer autour de la table des joueurs inhabituels, peu séduits par les dragons, les stormtroopers et autres choses de la vraie vie. Dans les aspects pratiques, on notera aussi que les parties commencent sans préliminaires inutiles (pas besoin d'auberge) et avec un but clair pour tout le monde (soigner le patient).

    Pas de défaut ? Si. D'abord, c'est vilain. Production semi-amateur de 1991, c'est illustré de façon... euh... semi-amateur et mis en page avec une belle machine à écrire. Les règles sont aussi inutilement lourdes compte tenu du sujet : la fiche de personnage fait vaguement penser à celle de Rolemaster (allez, j'exagère un peu mais c'est vrai que c'est un peu "daté").

    L'autre problème n'est pas un défaut mais peut être handicapant. Il y a deux scénarios dans le livre : c'est bien. Il n'y a jamais eu de supplément : c'est plus embêtant. En effet, revers de la médaille de la subtilité, les scénarios sont autrement plus durs à écrire qu'une descente au fond d'un sombre donjon ou l'énième arnaque corporatiste se retournant contre vos Runners.

    Fort heureusement, l'auteur a le bon goût d'animer un espace sur le site du SDEN dédié à son jeu. Vous y trouverez pléthore de scénarios avec fiche de patient à imprimer. Je ne les ai pas testé mais c'est bien le diable si vous ne trouvez pas là des idées qui vous servent à prolonger la durée de vie de cet excellent et atypique jeu de rôles.


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  • Cette substance, qui se présente généralement sous la forme d'un petit cube de matière gélatineuse, est un redoutable outil pour tous les détectives et autres espions. Pour les chiens de garde corporatistes aussi, Chomba'.


    En effet, une fois dilué dans la boisson ou mélangé à la nourriture puis ingéré par un type, le produit " marque " ce dernier de façon absolue : son odeur devient très caractéristique et très facilement détectable (plusieurs options sont disponibles : oignon, chili, viande avariée…) et permet donc de le suivre à la trace ou de le retrouver le cas échéant au milieu d'une population de milliers d'habitants.

    Bien sûr, pour pouvoir profiter des émanations du traceur olfactif, il faut être équipé d'une prothèse olfactive ou d'un drone spécialement équipé… bref, d'un moyen technologique permettant de les localiser. Sinon, le gars, il se rendrait bien compte qu'il sent un peu fort. Les émanations du traceur diminuent au fil des jours, durant au grand maximum 7 jours. La Force du traceur est donc égale à 7 le 1er jour d'utilisation, à 6 le 2ème jour, etc… <o:p></o:p>

    On procèdera à un jet de Perception un peu spécial en multipliant le score de Perception (INT + Perception) par la Force du moment et en testant le score obtenu avec le jet d'un D100 pour vérifier si la localisation est réussie (voir exemple ci-dessous). <o:p></o:p>

     A l'origine, il s'agit d'un projet militaire devant permettre de distinguer plus facilement les amis des ennemis sur le champ de bataille. Depuis peu, une version civile est donc disponible grâce à Biotechnica. <o:p></o:p>

    Par exemple, Mike Scape veut suivre un type qu'il soupçonne de jouer double jeu. Dans un bar, il réussit à glisser un cube dans la bière du type. Mike Scape a 14 en Perception (9 + 5). A la sortie du bar, il a donc 14 x 7 = 98 % de chances de suivre le type. Il règle sa prothèse olfactive et, avec un 36 à son jet d'un D100, il suit le gars à la portée extrême de son cablâge. Ni vu ni connu. Hélas, au bout d'un moment, le suspect a la mauvaise idée de rentrer dans un restaurant mexicain ! Mike Scape avait choisi un cube odeur Chili !! La perception est brouillée et il perd de "nez" sa cible. Les jours suivants, Mike rôde dans le secteur habituellement fréquenté par son type. Il compte sur sa prothèse olfactive et les émanations du traceur pour "sniffer" sa présence. On est alors le 4ème jour après la prise du cube. Si le MJ estime que le suspect n'est pas trop loin de Mike, il peut autoriser un jet. Ici, 14 x 4 = 56 %. Avec un jet de 48 sur son D100, Mike localise la bonne odeur de Chili, remonte la piste au fur et à mesure que l'odeur devient plus forte et... bingo ! <o:p></o:p>

     Prix : 1 000 Eb par cube (odeur au choix)<o:p></o:p>


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  • Aha, non. Non, je ne parle pas de tous les auteurs, illustrateurs, traducteurs, courageux éditeurs et autres fous furieux qui s'escriment pour gagner (un peu) leur vie dans ce domaine de l'édition. Hélas, non. Je parle de nous autres, les joueurs ou même les simples lecteurs.

    En effet, vous en avez marre que chaque plein d'essence vous coûte l'équivalent d'une roue de votre bagnole ? Vous en avez marre d'engraisser un retraité qui se dore la pilule sur la Côte d'Azur avec votre loyer ? Vous ne comprenez pas pourquoi votre nouvelle console de jeu va vous empêcher de partir en vacances ? Bref, vous en avez marre que tout augmente sauf votre salaire ? Votez pour... Non, non, non, je m'égare. Cela doit être l'air du temps...

    Non, si vous voulez un loisir où les prix baissent, vous avez trouvé : le jdr !! Bon, déjà, vous n'avez pas à acheter de revue tous les mois puisque... bouhouhou... voilà que cela me reprend ! Non, je suis sérieux. Regardez plutôt :
    - voici quelques temps, le 7ème Cercle a sorti Humanydyne, jeu complet avec écran pour 30 euros seulement ;
    - la même boîte (si le jdr meurt, ce ne sera pas à cause d'eux...) proposera, comme on le sait déjà ici, la VF des Esoterroristes (petit jeu complet avec un gros scénario) pour environ 18 euros dans les prochaines semaines
    - le nouvel éditeur John Doe a récemment sorti, de son côté, le jeu de SF un peu parodique, Final Frontier, pour 24 euros. Il s'agit là aussi d'un jeu complet avec univers, règles originales, scénario et même synopsis de campagne sur 26 pages !
    - les mêmes "gars qui n'en veulent" vont sortir bientôt Patient13, un jeu/campagne fantastique contemporain développant sa thématique horrifique et hospitalière en une campagne de 13 épisodes entièrement contenue dans le bouquin (donc, au moins 60-70 heures de jeu comme on dit dans l'argumentaire des RPG informatiques) vendu au même tarif que celui de Final Frontier...

    J'en oublie peut-être mais en tout cas, voilà déjà la preuve que l'on peut jouer au jdr avec des jeux commerciaux, sur papier, illustrés et bien reliés, pour quelques centimes d'euro l'heure de jeu (brrrr, ça fait froid dans le dos de compter l'intérêt d'un jeu de cette manière en fait...).

    Que l'on me comprenne bien, je continue de kiffer ma race (oui, j'essaie de rajeunir le lectorat de ce blog, essentiellement composé de post-trentenaires attardés...) pour les GROS jdr, les livres de base bien complets avec tout, tout, tout pour jouer et puis aussi plein de beaux dessins. Et puis un carton bien épais pour la reliure. Raaah, souvenir ému de l'ouverture de Rêve de Dragon 2, par exemple.

    Mais, d'un autre côté, le prix compte. Et même, alors que j'ai évidemment plus de ressources que quand j'avais 15 ans, il compte paradoxalement de plus en plus. A 15 ans, on est tout fou-fou et claquer 250 francs (eh oui, mes 15 ans, c'était dans un autre siècle...) dans un bouquin avec des monstres et des femmes barbares en bikini de cottes de mailles, c'est trop la vraie vie.
    Quelques années plus tard, on est plus posé et au moment de faire le même investissement, on se dit : "J'ai déjà de quoi faire jouer au même rythme pour au moins les 150 prochaines années. Je n'ai pas encore lu mes 3 derniers achats de jdr. Est-ce bien raisonnable, même si j'aime les bouquins avec des monstres et des femmes barbares en bikini de cottes de mailles, de claquer tout cet argent pour si peu d'utilité ?"

    La question ne se pose évidemment pas dans les mêmes termes si le jeu en question ne coûte que 20 ou 25 euros : à ce prix là, on peut bien se faire une petite folie, pas vrai ?

    Je pense donc que la diminution du prix des jdr n'est pas une fin ou une solution en soi mais le fait de diversifier l'offre en proposant soit des beaux et gros jeux chers d'un côté et de l'autre des jeux plus immédiatement accessibles, cela multiplie pour les éditeurs les chances de séduire le lectorat potentiel.

    Bien joué, les gars !

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  • Comme bien souvent, je draguais au hasard les rayons de ma librairie préférée en me disant, de façon un peu perverse (hum, avec draguer et pervers dans la même phrase, les moteurs de recherche vont adorer cet article ;- !), que je pourrais certainement phagocyter l’une ou l’autre de ces nouveautés au profit de Terra Incognita.

    Le bingo intervenait au rayon BD. Mon regard y était intercepté par la couverture du dernier Tronchet et surtout par son titre, très évocateur : Le peuple des endormis. Voyant quelque jabot et chapeau à plume sur la couverture, mon regard acéré venait d’identifier une œuvre potentiellement utilisable. Je feuilletais donc et là, ça se confirmait : époque Louis XIV mais aussi et surtout voyages lointains, animaux empaillés pour des cabinets de curiosité… tout cela me semblait bel et bon pour moi !

    Evidemment, je me décidais aussitôt à ne pas l’acheter… pourquoi ? Bah d’abord, je ne suis pas trop fan de BD en général. Et je n’accroche pas forcément au style de Tronchet en particulier. Et puis surtout, la BD indiquait qu’il s’agissait là d’une adaptation d’un roman d’un certain Frédéric Richaud, qui cosigne l’album. Bref, je me dis qu’il vaut mieux s’adresser à Dieu qu’à ses saints et, préférant la littérature écrite avec des mots, je me mets en quête du roman éponyme. Rien. Nada. Je surfe donc sur Internet (d’où l’expression : « Nada ? Surfe ! ») pour recherche une trace de ce roman et le commander fissa. Rien non plus. Trop fort : l’adaptation d’un roman qui n’existe pas. Décidément, ce mystère me plaisait bien. Mais ne m’avançait guère pour autant…

    J’avais un peu lâché l’affaire quand, un autre jour où je me livrais à cette même occupation en librairie, je tombe sur… un nouveau roman de Frédéric Richaud. Ah, il s’appelle La ménagerie de Versailles. Tiens, tiens, Versailles, hein ? 4ème de couverture : « Depuis que Louis XIV s'est fait construire une ménagerie non loin de son palais de Versailles, le marquis de Dunan ne dort plus. Et s'il fournissait au Roi une bête féroce, au côté des pélicans et des autruches qu'admirent déjà les courtisans ? Sa gloire et sa fortune seraient faites... Mais Dunan court en vain les foires du Royaume : les spécimens intéressants sont rares. Il en faudrait plus pour décourager notre homme, qui se lance alors dans une folle aventure où les fauves ne sont pas toujours ceux qu'on croit... »

    Mouaif, c’est en fait le roman que je cherchais. Le fin mot de l’histoire, c’est que l’adaptation en BD a eu lieu AVANT la publication du roman et que, pour différentes raisons (notamment car il y a quand même quelques différences entre les deux), le nom du roman a finalement été changé. Dommage, le nom de la BD me plaisait mieux. Enfin, pas rancunier, j’achète le roman et, dans la foulée, paf, je le lis.

    Les mauvaises langues diront : « pas bien difficile », rapport au fait qu’il s’agit vraiment d’un court roman (moins de 200 pages très aérées). Comme on le sait, la longueur ne fait rien à l’affaire. De fait, c’est bien. Très sympa à lire. L’histoire est intéressante, la fin amusante (c’est un livre à chute donc je ne dirai rien de plus), les personnages attachants. Surtout, le style de Richaud est simple et élégant : c’est vraiment une langue tirée au cordeau avec sujet-verbe-complément  et allégement systématique du gras (multiplications d’épithètes, métaphores douteuses…). Très agréable.

    En ce qui concerne Terra Incognita, le bilan n’est pas nul non plus. Bien sûr, il s’agit d’un roman d’inspiration historique sans une once de fantastique. Toutefois, comme je le disais plus haut, la trame pourrait tout à fait être celle d’un scénario pour le jeu : un noble cherche à faire plaisir au Roi-Soleil et, pour ce faire, réunit une petite équipe hétéroclite (prêtre, capitaine, dessinateur-empailleur…) pour monter une expédition vers un pays inconnu. Il en ramènera des trésors… et pas mal d’emmerdes. Si on remplace le pays lointain par un Pays de Nulle Part et qu’on y ajoute 1 ou 2 touches de fantastique, on a un parfait scénario Terra Incognita.

    Note : adaptation à faire pour (beaucoup) plus tard…

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