• Dites donc vous là, les mecs de Mondes en Chantier, vous jouez les esthètes et les intellectuels distingués et voilà t-il pas que vous avez été pris la main dans le sac en train de saborder une partie publique lors d’une convention de jeux de rôles ! Avouez ! Nouss avons que c'était lors d’une partie du mythique Empire of the Petal Throne jouée lors de la récente convention Eclipse à Rennes et maîtrisée par Philippe Tromeur. Nous savons tout.

    Hum hum, revenons un peu sur les faits qui nous sont reprochés… Bon alors les petits gars je suis l’archiprêtre de service et je vous ai recrutés pour retrouver le voleur des précieux objets magiques qui sont exposés à la convoitise de tous dans notre temple. Vous m’avez l’air d’une belle bande de bran… euh, d’un solide groupe de guerriers (joueur 1 : un guerrier niv.4, joueur 2 : un guerrier niv.4, joueur trois [Narbeuh] : un guerrier niv.4, joueur 4 [david] : un guerrier niv.4, joueur 5 : un prêtre niv.4) ça ne devrait donc pas vous poser de problème, d’autant plus que nous avons équipé la dernière relique qui reste à voler d’un dispositif de pistage GPS, vous n’aurez qu’à suivre la flèche jusqu’à leur repère.

    Joueur 4 : - Euh oui mais Grand Maître, pourquoi qu’on ne referme pas plutôt la porte derrière eux dès qu’ils sont dans le Temple, et après on les torture pour les faire avouer, et…

    MJ : - Mon petit gars, avec des idées dans ce genre là Gandalf aurait direct embarqué Frodon sur son aigle géant jusqu’au dessus du volcan pour y balancer l’anneau (étant entendu que le Mordor est assez sous-doté en défenses antiaériennes) plutôt que de se taper toute la terre du milieu à pattes, et jamais on en aurait fait une trilogie à succès, alors ta gueule.

    Peu de temps après voilà nos nouveaux amis partis sur les talons d’un mystérieux voleur, qui se trouve s’engouffrer rapidement dans une crypte anodine d’un petit cimetière romantique de centre-ville. Ni une ni deux, tout le monde suit, en ordre de marche (dans l’ordre de Guerrier 1 à 3 puis le prêtre puis guerrier 5 derrière avec une arbalète). Dès le premier virage c’est l’embuscade : deux grosses bêbêtes genre de chauve-souris blopesques nous tombent dessus (littéralement). S’en suit une belle baston lors de laquelle le guerrier 1 se fait gober puis à moitié digérer et fini par mourir lorsque le guerrier 2 l’embroche en même temps que le monstre glouton d’un grand coup de lance. Le guerrier 3 distribue quelques coups, le guerrier 4 tire dans le tas et blesse assez gravement le prêtre (« oups, désolé, ça part vite ces trucs là !), et tous finissent par achever la deuxième chauve-souris. Bien contents de cette première rencontre ils poursuivent discrètement, sauf le guerrier 4 qui hurle « youhou on est là, on est armés et on a niqué vos copains !». Peu de temps après dans des grottes suintantes le groupe tombe sur des squelettes qui n’avaient de tout façon rien entendu puisqu’ils n’ont pas d’oreilles. Petite baston avec les sacs d’os, occasionnant diverse saillie drolatiques (« c’est l’histoire d’un squelette qui rentre dans un bar et commande un verre d’eau et une serpillière… » « Est-ce que vous savez comment on appelle des squelettes qui parlent ? *) », « 20 Naturel ! Tu l’as dans le cubitus !», etc.). Les squelettes n’ont pas eu une chance (pour ne pas dire qu’ils l’ont eu dans l’os…).

    Pour finir ce porte monstre trésor, nous rencontrons des sortes de trucs mangeurs d’hommes, un peu des goules géantes, et là, paf, pareil que les squelettes. Mais mieux puisque dans leur trésor nous trouvons plein de pépettes mais surtout des zobjets magiques qu’on appelle des zieux. Certains sont livrés avec un indicateur de charge, d’autres pas, mais aucun avec le mode d’emploi. Le partage se fait rapidement, notez bien que le guerrier 4 s’empare d’un des yeux sans indication de charge en déclarant qu’il le testera « au moment fatidique », c’est important pour la suite.

    La suite consiste en un long couloir métallique au bout duquel on aperçoit un escalier circulaire qui s’enfonce vers quelque mystérieux sous-sol. La prudence s’impose, le guerrier 4 se met donc à charger en hurlant et en agitant sa hache, laissant ses camarades sur place pour dévaler les marches 4 à 4, à la rencontre de son destin. On entend un léger bruit, du genre Zaap !, et très peu de temps après le guerrier 4 devenu tout couillon (c’est-à-dire encore plus couillon) remonte à fond les manettes pour se ruer sur ses anciens compagnons et entreprendre de les massacrer. Divers échanges de coups et de carreaux d’arbalètes s’ensuivent et c’est le moment que le guerrier 4 juge opportun pour tester l’œil en sa possession sur le prêtre. Il s’avère que cet œil est en mesure de projeter d’énormes boules de feu et le prêtre finit proprement incinéré.  Pour venger son compagnon le guerrier 4 se jette aussitôt sur le guerrier 2** pour le pourrir à coups de hache mais le guerrier 2 s’avère coriace et finit par zigouiller le traitre fourbe qui meurt en criant « treusteu mi, ail bi bak !!! ».

    Un peu abasourdi par la tournure des événements et étonné d’être encore vivant le guerrier 2 se tourne vers le guerrier 3 pour lui demander s’ils peuvent sauver le prêtre. En vieux routard celui-ci lui répond « mais non tu vois bien qu’il est mort. T’en verra d’autre mon p’tit gars » en shootant dans le tas de cendres.

    Par la suite les survivants rencontrent un mix entre un robot et une banshee qui lance des éclairs par ses yeux hypnotiques et ils lui apprennent un petit peu ce que c’est que la vie, ce qui est toujours une façon de parler. Et c’est là que, tout au fond du donjon ils rencontrent le boss de fin de niveau qui s’avère, ô coup de théâtre, révélation et machinasous diabolique, être leur archiprêtre de commanditaire du début. Bon ils hésitent 30 secondes à lui exploser sa sale tête de fourbe mais il essaye des les bluffer en leur disant bien joué les gars, c’était pour vous tester puis les couvre d’objets magiques. Le guerrier 2 y voit aussitôt d’intéressantes perspectives pour son plan de carrière tandis que le guerrier trois, fortune faite, préfère lui s’enfuir immédiatement en s’envolant vers l’horizon grâce à ses nouveaux pouvoirs magiques***.

    * : des os parleurs

    ** : et non pas l’inverse, oui oui vous avez bien compris !

    *** : note de Narbeuh : désolé, désolé, Philippe, si j'avais su que toi aussi tu es fan des Boo Radleys, j'aurais empêché cet homme d'agir quand il était encore temps.


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  • Mon « top five » de mes meilleurs jeux de rôles à moi que j’aime ? C'est la question posée par la sympathique communauté du forum rôliste Antonio Bay :
    http://www.subasylum.com/Antoniobay. Je reprends ici mon post en espérant que cela donnera envie au lecteur de passage d'aller lui-même grossir les rangs de ce petit sondage.

    Voilà une question difficile. Que prendre en compte ? Les 5 meilleurs livres de base ? Les 5 meilleurs gammes ? Ceux auxquels on a le plus joué en customisant à mort le moindre paragraphe des règles au point qu’il ne reste quasi rien du jeu originel? Ceux dont la lecture nous a le plus impressionné mais auquel on a finalement jamais joué par ce que finalement jouer des nonnes templières de l’espace ça n’a pas branché les copains ? Ceux dont on a collectionné avidement les suppléments les uns après les autres pour des raisons insondables et dont on regrettera amèrement l’ampleur de l’investissement quand l’âge de la retraite sera venu (vers 75 ans si j’ai bien suivi les récentes évolutions…) ? Faut-il privilégier les jeux rodés, testés et éprouvés au risque de passer définitivement pour un vieux con ? Faut-il privilégier les sorties récentes avec la crainte de porter le masque d’une groupie à deux balles sensible à la dernière hype quelle qu’elle soit ?

    Bref, objectivement, autant ne pas répondre à cette vaine question.

    Mais comme j’aime bien les petits défis débiles, je vais y répondre aussi sec ;- !

    Comme pour les autres participants au sondage, la liste suivante est à prendre à l’instant T et sans ordre particulier :

    Rêve de Dragon 

    Celui-ci tient une place éminente puisqu’il répond à bien des critères : énormément joué, beaucoup maîtrisé, tout collectionné (sauf prix déraisonnables) et surtout, surtout, très impressionné à la lecture des livres de base de la seconde édition (qui est magnifique ce qui ne gâche rien) et de pas mal des scénarios de Denis Gerfaud. Cela reste pour moi un élément fondateur de mes goûts en matière d’imaginaire (à la fois réaliste et délirant, à la fois psychorigide et plein d’humour…) et, évidemment, de jeu de rôles. Les bémols : je n’adhère plus au système de jeu, dépassé à mon goût par les innovations façon Dying Earth. D’autre part, j’ai toujours été plus ou moins infoutu d’écrire la moindre ligne potable sur ce jeu. Gerfaud a une telle emprise sur sa création qu’on a définitivement du mal à s’y faire une place. 

    Maléfices

    Un jeu très important pour moi, les lecteurs de ce blog le savent bien. Découvert très précocement dans mon parcours, il m’a lui aussi forgé en termes de goûts rôlistiques. Ambiance, intérêt pour un fantastique affleurant renforcé par sa proximité avec la réalité (historique en l’occurrence), besoin d’avoir des scénarios copieux et très écrits, amour enthousiaste des aides de jeu et autres indices matériels… Grâce à la 3ème édition, je connais un heureux retour de flamme pour le Jeu qui sent le souffre même si je regrette que le jeu n’en ait pas profité pour plus évoluer dans son approche ludique, dans ses règles… La gamme Crimes, au ton différent mais au contexte similaire, m’apporte aussi un regain d’intérêt et un regard neuf pour ce type d’univers.

    Guildes

    Le jeu qui a fait wahoo. Dès le pitch, j’ai eu le coup de cœur. L’aventure avec un grand A, l’exploration, les grands espaces, des parallèles bienvenus avec notre Histoire, du mystère et de la magie… Devenu fanboy de base, j’ai tout collectionné, 1ère et seconde édition… mais au final, ça a fait psssshiiit. Des choix éditoriaux surprenants, un développement dans une direction à mon goût plus traditionnel medfan (complot des puissances, campagne linéaire…) que ce que j’espérais du pitch de départ… Bon, il est quand même dans le top car il m’en reste des bons souvenirs de lecture et l’espoir de relancer un jour une campagne qui, cette fois-ci, ira à son terme.

    Cyberpunk 2020

    Je hais ce jeu : background souvent ridicule, règles bof bof sans plus, illustrations à vomir, suppléments indigents une fois sur deux… Et pourtant il est facile dans mon top five. Mais il est con ce type ou quoi ? Assez pour avoir tout collectionné (ça en fait des conneries sur mes étagères, je vous jure… : à redécouvrir dans ces pages à l'occasion des épisodes du Cyberpunk Reload), pour y avoir beaucoup maîtrisé, beaucoup écrit… Rien à faire, j’aime le genre cyberpunk. En tant que MJ et en tant que scénariste, c’est le genre qui me convient le mieux. Les idées viennent toutes seules et l’ambiance s’installe facilement : le pied. Du coup, j’ai tout essayé : je déteste l’idée de base de Shadowrun malgré la qualité de ses suppléments, j’adore CyberAge mais celui-ci n’est pas complet, Transhuman Space est génial mais un peu lointain (et très en anglais)… donc, tant pis : Cyberpunk 2020.

    Miles Christi

    L’escroc de la bande. Je l’avoue : je n’y ai jamais joué. Passé complètement à côté lors de sa sortie, je ne l’ai récupéré qu’il y a quelques mois. La lecture du livre de base m’a bien impressionné et j’ai profité d’une aubaine pour compléter la (courte) collection. C’est intelligent sans être prise de tête, c’est de l’Histoire sans négliger l’imaginaire et la liberté de jouer, la création de perso est un petit bijou, le système original, c’est beau et bien présenté. Je suis sous le charme, c’est ma petite amourette platonique du moment.

    Les Djibril Cissé et les Landreau de ma liste : Empire Galactique, Runequest/Herowars, James Bond 007, Dying Earth…

    Non, je ne suis pas (que) un Vieux Con : j’aime aussi Hellywood, Exil, Kuro, Cthulhu, Esoterroristes… mais ces bluettes récentes ne peuvent pas (encore) rivaliser avec des vieilles compagnes affectueuses.


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  • Jusqu'ici, un doute persistait. Je n'ai pourtant pas ménagé mes efforts, j'y suis revenu tant que j'ai pu avec un grand sens de l"opiniatreté mais rien à faire : il restait toujours un doute.

    Je parle de ma fréquentation de l'oeuvre de Greg Egan, auteur australien de SF ou d'anticipation de type "hardscience" (très réaliste si vous voulez). J'ai lu ses quatre romans disponibles en français : dans le désordre, La cité des permutants, Téranésie, Isolation et L'énigme de l'univers. Il est d'ailleurs bien peu d'auteurs de ce genre dont j'ai lu autant de livres (à part Dick et Gibson, peut-être Greg Bear). C'est dire que son oeuvre m'intéresse au plus haut point. Toutefois, en refermant chacun de ses tomans, j'ai toujours eu une petite amertume, un goût d'insatisfaction.

    Pour caricaturer, on peut dire que ces 4 romans sont composés de trois ingrédients chacun présent en part égale mais ne formant pas forcément une pâte aussi lisse et homogène qu'on le souhaiterait. Un premier tiers est constitué d'une description d'un futur proche ultraréaliste et diablement convaincant, un peu à la façon du Rainbows End de Vinge. Un second tiers est composé d'une utilisation vertigineuse des spéculations scientifiques, en général autour des thèmes de la virtualité, de l'humanité ou de la physique quantique. Tout se gâte au dernier tiers (qui n'est pas toujours la dernière partie des pages du roman, plus souvent le milieu) qui est constitué d'un copieux et indigeste blabla scientifique qui donne parfois l'impression de lire un manuel de vulgarisation de sciences physiques. Ce dernier tiers, qu je maudis à chaque fois, casse totalement le rythme de l'intrigue et dénature les personnages qui se transforment, d'un coup d'un seul, en pantins animés par Egan pour servir sa démonstration. Au final, le livre me tombe immanquablement des mains.

    Depuis quelques temps, Le Bélial a entrepris la colossale oeuvre de publier l'intégrale des nouvelles de l'auteur en trois épais volumes. Je me suis, bien évidemment, jeté sur le 1er volume : Axiomatique. Voici enfin l'occasion de savoir : escroc ou génie ? Sur la durée d'une nouvelle, quel "tiers" Egan a-t-il choisi de privilégier ?

    Le verdict est sans appel : ce recueil est, à mon goût, un chef d'oeuvre du genre. Les nouvelles sont forcément, c'est la loi du genre, d'intérêt inégal mais la plupart sont superbes. Elles privilégient très sensiblement le "tiers" façon vertige spéculatif avec une préférence marquée pour de véritables interrogations epistémologiques (= philosophie des sciences, si on veut) de grande valeur et un sens maîtrisé de la chute qui ne gâche rien. Le côté humaniste de Greg Egan apparaît d'ailleurs bien plus clairement dans ce premier recueil que dans ses romans, un peu froids. Sans remettre en cause l'intérêt du progrès technologique, les nouvelles abordent prioritairement la transformation ou la persistance de la notion d'humanité et de ses sentiments spécifiques (ainsi, l'amour) face aux machines, à la cyber-communication, aux manipulations biotechnologiques... L'épineuse question de l'accessibilité du plus grand nombre aux merveilles technologiques est aussi fréquemment sollicitée.

    Dans l'optique d'une réutilisation en jeux de rôles (pour TAZ évidemment), le bilan est moins évident. La haute tenue du contenu spéculatif interdit à priori de transformer tout cela en intrigues à jeter en patures à des brutes cybernétisées et surarmées (si, si, ne niez pas) ! Toutefois, la lecture de ce recueil est hautement recommandée à tout meneur dans un monde d'anticipation réaliste pour cerner un peu mieux la psychologie de PJs ou PNJs confrontés aux évolutions scientifiques et techniques (la virtualité, la survie de l'esprit au corps, les implants modiifiants la psychologie - en fait, les moddies de G. A. Effinger...).


    Ceci dit, il y a quand même une pépite rôlistique. La nouvelle "La caresse" joue sur mes multiples cordes sensibles ; pensez donc : une nouvelle réunissant la SF, l'art et même la Belle Epoque ! Ce bon vieux Greg a du l'écrire pour moi ;-! Cette formidable nouvelle possède, contrairement aux autres du recueil, une intrigue policière centrée sur le narrateur ainsi qu'un foisonnement de détails sur la vie quotidienne d'un enquêteur du futur proche qui permettent sérieusement d'en envisager une transposition sous forme de scénario de jdr. Allez, c'est dit : dès que TAZ aura pris un peu de substance (pas tout de suite, tout de suite, donc...), je me lancerai sur cet exercice de style.

    En attendant, je suis déjà plongé dans Radieux, le deuxième volume de l'intégrale. Bientôt des échos sur Mondes en Chantier.

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  • Un rôliste qui ne saurait pas trousser une belle histoire pour expliquer ce q u’il pouvait bien faire ces cinq dernières semaines alors que le blog Mondes en Chantier attendait désespérément une mise à jour et que des milliers (NdR : millions ?) de lecteurs et de fan étaient dans un état de manque avancé ferait un bien piètre conteur.

    Ordinary Man

    Oh bien sûr je pourrais prétexter que j’ai été abducté par des extraterrestres en mission cherchant à s’accaparer le potentiel génétique d’un des plus purs héros de cette nation pour créer une armée de clones destinée à envahir la galaxie, je pourrais vous dire que j’effectuais ma retraite annuelle dans l’antenne terrienne de l’ordre des chevaliers jedis (située 80 mètres sous le Mont Saint Michel) ou bien encore je pourrais vous servir l’excuse habituelle pour mes élèves (Eh bien quoi ? Oui, j’ai été attaqué par un ours et je ne m’en suis tiré que de justesse, j’arrive à l’instant des urgences), ou enfin – mais ce serait peu crédible – essayer de vous faire croire que j’ai été victime d’une coupure totale d’Internet conjuguée à une panne d’ordi. Non, amis lecteurs, la vérité est plus prosaïque : j’ai simplement fait ce genre de trucs que font les légendes lorsque vous ne les regardez pas : remplir sa déclaration d’impôts, lire des bouquins, sortir faire un jogging (hum…), des courses au supermarché et surtout du rangement chez moi.

    La nostalgie camarade

    Et c’est en faisant ça qu’il m’est arrivé quelque chose de vraiment extraordinaire. Je suis passé de l’autre côté du miroir et j’ai découvert un monde fantastique insoupçonné dans le fond d’une vieille armoire… Oui enfin, c’est-à-dire insoupçonné, bon, je me rappelais vaguement que j’avais laissé ces cartons là depuis mon dernier déménagement, mais quand même, les rouvrir et trouver à l’intérieur tout un tas de vieux souvenirs ça m’a fait quelque chose. Oh, la première édition de MEGA, le jeu des voyageurs galactiques ! Eh eh, de vieilles figurines Citadel… Tiens, le numéro 36 de Casus Belli, celui avec Laelith (NdR : c’est pas le 35 plutôt ??). Ou encore mon premier D20 que j’avais eu dans la boîte rouge de Donjons et Dragons. Le livre du maître de JB 007 et le livre du joueur de Star Wars, celui avec la couverture toilée de chez Jeux Descartes que j’aimais tellement. Une fiche de Cyberpunk longtemps égarée pour jouer un Privé à Night City et d’autres vieilles fiches de perso avec des taches de café d’origine, dont une pour RDD, la première version quand on tirait les caracs aux dés*… C’est que je me dirige tout doucettement vers mes 25 ans de jeux de rôles moi, ça fait une paye quand même. En septembre prochain il y aura un quart de siècle que je poussais pour la première fois la porte d’un club (en l’occurrence celle du vénérable club Enfer et Contretout à Rennes, qui occupait alors une partie des locaux de la vieille MJC La Paillette) pour en ressortir presque aussitôt un peu effrayé par les vociférations d’un géant barbu qui accueillait tout le monde par de tonitruants et shadokesque « GA-BU-ZO-MEU !!! ». Mais trop tard, j’avais chopé le virus, et dans la semaine j’attaquais ma première partie de L’Œil Noir, puis pour Noël ma mamie (qu’elle en soit ici remerciée) m’offrit la fameuse boîte rouge de Donjons et Dragons dont je parlais tout à l’heure.

    Amarcord, la Citée des Mille Souvenirs

    Mais attendez un peu, je parle, je parle, et je ne me rends pas compte qu’à l’exception de quelques vieux grognards vous étiez pour la plupart pour ainsi dire à peine nés à cette époque là. C’est tout une éducation à refaire, alors installez-vous confortablement que je vous raconte…

    « Des campagnes qu’on ne finit pas

    Des paroles qui s’envolent

    Des amis que l’on ne voit plus

    Et des adresses fantômes

    Au fond de moi des images

    Disparus les visages

    Dans mon cœur de vieilles histoires

    Prisonnières de ma mémoire


    Passe le temps, passe le temps

     

    Je me souviens de ma jeunesse

    Des nains, des ogres, des mages

    Tous ces rêves et ces aventures éphémères

    Comme les nuages

     

    Fermer la malle des souvenirs

    S’inventer de nouvelles envies

    Se donner de nouvelles chances

    Regarder vers l’horizon

     

    Passe le temps… »**

    La voix suave de la chanteuse orientale berce encore un temps les voyageurs fourbus, l’envoûtante musique qui formait jusque-là comme un tapis de velours en arrière plan de toutes les conversations s’arrête alors, les musiciens posent leurs instruments et chacun fait silence. Tous les regards se tournent vers le coin de la salle, dans la pénombre sous l’escalier où le conteur s’est installé comme à son habitude. Il lève sa choppe et prend une dernière gorgée, paraît savourer la bière en passant la langue entre ses dents et sur sa lèvre inférieure pendant qu’il prend la mesure de son public, fixe un moment la table comme s’il se recueillait, puis il commence son récit.

    « Sache, ô Prince, qu’entre les années qui virent surgir les livres dont vous êtes le héros et Casus Belli, et l’avènement des fils d’Internet, il fut un âge dont nul n’ose rêver, alors que de brillants fanzines s’épanouissaient à travers le monde comme autant de futurs cornets à frites… Alors vint Davidalpha, le Bretonien, à la mauvaise foi incroyable, aux articles implacables, D20 à la main, un rôliste, un rêveur, un figuriniste, aux tristesses gigantesques et aux joies démesurées, choisi par les Dieux pour recouvrir avec des curlys et du café froid les tables de jeu de ce monde… »

     

    * : un certain Ran Ragnard, bon nom pour un poète ça !

    ** : merci à Souad Massi.


    2 commentaires
  • Bon, allez, je vous dois bien la vérité.

    Pourquoi un mois d'absence sur Mondes en Chantier : pas un seul petit article de rien du tout, pas la moinde petite connerie de remplissage ?

    Vous pensiez, le manque servant alègrement de moteur à l'imagination, que les droits de Terra Incognita avaient été rachetés par Hollywood et que nous étions descendus d'urgence à Cannes pour discuter de l'adaptation avec Steven et Georges, huuh ? Raté. Vous pensiez que nous étions en discussion avancée avec Ingrid Chauvin pour finaliser le casting des Maléfices du Dolmen, une adaptation d'un de mes scénars Maléfices pour la saga de l'été de TF1 ? Encore raté.

    En fait, j'ai juste déménagé.

    Je sais ce n'est pas très sexy mais c'est ça le topo : papiers administratifs / cartons / rouleaux de peinture / ampoules aux mains / re-cartons (mais dans l'autre sens...) et tutti quanti. Vous me direz que nous aurions bien pu prendre nos précautions et placer quelque article en programmation pour ces jours sans ou même prendre 1 heure ou 2 de repos pour mettre ce blog à jour. C'est vrai.

    Sauf que voilà, j'ai voulu faire mon malin de la technologie et hop, le faux pas, la boulette : je souscris aussi sec, pauvre fou, une offre "triple play" (qui pour le moment est une offre single play plus qu'autre chose d'ailleurs...) chez un gars au nom évoquant vaguement celui d'un agrume. Comme de bien entendu, vous comprenez à demi-mot que je viens à peine de retrouver l'accès au Réseau après de longues semaines perdues dans les méandres administratifs d'une boîte aux noms et aux méandres multiples et aux hot line jalouses de leurs secteurs de compétence respectifs (Kafka, sors de ce corps !!).

    Bon, pour être sûr, ajoutez le fait que mon ordi ait reçu un jeton durant le déménagement et ait eu besoin d'une pièce de rechange qui, avec les ponts de début mai, a mis près de trois semaines à arriver...

    Résultat, même si la situation est en train de se normaliser, niveau productivité rôlistique, c'est la misère. Je n'ose même pas faire un bilan.

    Toutefois, comme on dit, toute expérience est bonne à prendre et ce mois sans accès au Net est finalement riche de deux enseignements pour un monde d'anticipation réaliste comme le sera TAZ :

    1. Quand on est habitué à au minimum une connexion par jour, un mois sans accès régulier au Net, c'est l'horreur. Tourner en rond car on ne peut pas accéder à sa base de données favorite, passer pour un con auprès des collègues et des copains car on est au courant de rien, retourner au boulot un jour de repos pour pouvoir relever ses mails (si, si, si... je sais, j'ai honte), ne pas réussir à se mettre au boulot d'écriture parce que ses petites habitudes (consulter les dicos en ligne, vérifier un truc dans Wikipedia, écouter Deezer...) sont tourneboulées par la déconnexion... j'ai testé et je ne valide pas.

    Alors, pensez donc : la même chose dans les années 2060 à l'époque de l'Infosphère où chaque habitant des pays développés est connecté en permanence (sans fil et à haut débit) et pour chaque geste du quotidien. On peut véritablement parler de "dataddict" : couper ce cyber-dépendant de son accès aux données pendant quelques jours et il n'est pas exclu qu'il devienne fou. En tout cas, salement déprimé.

    Cela va clairement dans le sens du "cyberethnique" dont je vous entretenais au détour d'un Cyberpunk Reload précédent : pour un habitant d'un pays développé, s'aventurer en dehors des espaces bien couverts par le Réseau des quartiers aisés des mégapoles des Suds peut devenir l'épreuve ultime. Une vraie expédition à la Indiana Jones (aha, voyez que je ne suis pas complètement has been quand même ;-!).

    2. L'indisponibilité de mon PC m'a conduit par aubaine à anticiper légèrement un achat prévu depuis plusieurs mois : un Eeepc 700. Pour ceux qui ne connaissent pas, il s'agit d'un PC ultraportable à prix ultrasupportable. Il possède des capacités de traitement très honnêtes, le Wifi, une webcam, une connectique variée, une architecture solide et ultracompacte (une feuille A5 quand il est replié !), une offre logicielle Linux complète et très facile d'accès... pour 299 euros. Ce n'est pas encore le PC jetable mais c'est le 1er outil d'accès au Net (son usage premier même si il fait aussi largement l'affaire comme PC d'appoint... genre quand le vôtre est en panne ;-!) aussi grand public. Hyper simple à mettre en oeuvre, au système très clair (avec des onglets et des grosses icônes pour chaque tâche plutôt que pour chaque logiciel) et donc au prix miraculeux (c'est Chinois, c'est Linux et il n'y a pas de disque dur embarqué : connectez-y votre clef USB ou stockez en ligne), il convient comme 2ème PC, PC de voyage, PC pour personne peu concernée par les nouvelles technologies, PC pour étudiant désargenté, voire PC pour enfant de 8-12 ans.
    Evidemment, dans TAZ, dans les années 2060, cette low tech n'est plus d'actualité mais, dans une réflexion sur les accès au Net sur le oong terme, je ne doute pas que le Eeepc soit un maillon essentiel et novateur de la chaîne (avant les vêtinfs de Vernor Vinge ??).

    Bon, allez, je fais le tour de mes mails et de l'actualité rôlistique sur le Net et je reviens vers vous pour de nouveaux articles.

    Ah au fait ? C'est quoi l'excuse de David ? Il déménageait aussi ? Je lui laisse le soin de vous répondre ;-!

    1 commentaire
  •  

    Eh rôliste,
    voilà l'un des come- back les plus fun,
    Narbeuh – Davidalpha, le bon duo,

    allume ton ordi, Mondes en Chantier sur Internet,
    ouvre tes yeux , et note moi ces infos,
    phéno ( ha-a-a-a-aaaaaa…) you know I like that
    1 mois d'absence et on nous croyait morts,
    et on arrive avec des nouveaux articles,

    des titres encore plus forts, ironie du sort
    Ah le zine de l'an 2000 Narbeuh - Davidalpha
    reviennent avec trop de style
    Deal du pitch partout

    Come into my life I got so much I can tell you
    (fat come-back)
    I've got the buzz that makes you like how
    I can flood, I can flood too
    Come into my life I got so much I can tell you
    (fat come-back)
    I've got the buzz that makes you like how
    I can flood, I can flood too

    Ca fait du bien de revenir,
    de voir les autres revenir,
    de se voir revenir,
    de se préoccuper de son devenir , au pire
    de s'arrêter 2 min,
    d'essayer de voir l' avenir ,
    on n'est pas un labo photo ,
    on ne fait pas des articles en une heure petit
    On a pris le temps de faire c'est sûr une pose bien méritée
    c'est mûr au moins on reste les mêmes c'est plus :
    (aou-aou…), han !
    et puis quoi encore,
    manquerait plus que ça,
    qu'on ne fasse plus délirer les geeks
    dès les 1er mots ça roule, fils , han !
    on est aussi constructifs que Guisserix,
    aussi bons joueurs que Croc,
    1ere fois que j'ai deux têtes pour ce hit c'est fou
    mais bouge tes neurones,
    secoue ton imaginaire,
    Mondes en Chantier fait bouger tes idées c'est clair
    puis 1 mois d'absence on s'interroge que devient Mondes en Chantier ?
    en fait on a, pris du recul,
    travaillé dur pour sonner différent des autres et là
    nouvelle offensive bloguistique , là, retour loin d'être fissa,
    basta change pas overblog keep ça prend ça !
    quand on nous attend pas c'est là qu'on revient on remet ça
    des buzz qui te font bouger le plasma ça te plaît ça, hein ?
    t'es sur le best in France so come on everybody and
    do the rôle dance

    Come into my life I got so much I can show you
    (fat come-back)
    I've got the buzz that makes you like how
    I can flood, I can flood too
    Come into my life I got so much I can show you
    (fat come-back)
    I've got the buzz that makes you like how
    I can flood, I can flood

    voilà l'un des come-back les plus fun,
    Narbeuh - Davidalpha le bon duo,
    allume ton ordi,
    Mondes en Chantier sur Internet,
    ouvre tes yeux, et note moi ces infos,
    phéno ( ha-a-a-a-aaaaaa…) you know I like that
    1 mois d'absence et on nous croyait morts,
    et on arrive avec de nouveaux articles,
    des titres encore plus forts, ironie du sort
    Ah le zine de l'an 2000,
    reviennent avec trop de style
    Deal du pitch partout

    Conclusion réelle passion
    on prend la décision sans permission
    d'faire jouer les gens sans interruption
    pour de bon et même en fiction
    et coup de chance même le Grand Chtulhu lit Mondes en Chantier

    Come into my life I got so much I can show you
    (fat come-back)
    I've got the buzz that makes you like how
    I can flood, I can flood too
    Come into my life I got so much I can show you
    (fat come-back)
    I've got the buzz that makes you like how
    I can flood, I can flood too

    Fat come-back !

    (A maintenant très vite pour de vrais articles... et quelques explications ;-!)



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