• Aha, vous pensiez que c'était un feu de paille, pas vrai ?

     

    Genre, ce gars là a miraculeusement récupéré un vieux fond de PDF qu'il avait oublié sur son disque dur et nous avait fait croire que les choses allaient reprendre pour de vrai pour Empire Galactique et finalement il allait retourner bouiner.

     

    Bah non. On n'arrête plus Stéphane ! Le nouveau hérault de l'Empire Galactique vous propose donc dès à présent la version numérisée d'un des scénarios de l'Encyclopédie Galactique II : Cas de conscience. Il s'agit d'un scénario de 11 pages, toujours illustré (abondamment) par l'impeccable Manchu.

     

    k2conscience.jpg

     

    Grand fan des scénarios reposant sur des cas de conscience (allez voir du côté de  Terra Incognita pour vous en convaincre...), je crois bien que celui-ci fut le premier scénario de ce type que j'ai fait jouer. Il n'est pas sans défaut mais c'est vraiment une très bonne base à adapter à votre propre style de jeu.Il paraît que c'est l'adaptation de la nouvelle de Chad Oliver "Le vent du nord" mais je confesse ne pas même connaître cet auteur de nom donc ne comptez pas sur moi pour vous en dire plus...

     

    Voici ce que je disais de ce scénario lorsque je faisais pour le site web de EG le bilan de tous les scénarios parus.

     

    Attention quand même, (léger) spoiler inside :

     

    Les PJ sont envoyés en mission sur cette planète en cours d’exploration par le Bureau des Affaires Indigènes. Ils devront l’explorer puis remettre un rapport au BAI. De ce rapport, bien sûr, découlera l’avenir de la planète et de ces habitants…

     

    Voici donc, somptueusement présenté avec carte et surtout de multiples illustrations de Manchu, la description d’une planète qui va servir de cadre unique à l’aventure : une sorte de Planet Opéra, quoi. Cette planète est finalement assez classique (pas de délires…) mais sa présentation est très minutieuse avec faune, flore et tout. Du travail solide qui donne envie de revisiter la planète plus tard dans le cadre d’autres scénarios.

     

    « Cas de conscience » est agréable à jouer et, comme son nom le laisse supposer, risque d’animer les discussions entre les joueurs présents autour de la table ! J’adore tous les scénarios reposant ainsi sur des cas de conscience qui se posent aux personnages… et donc aux joueurs ! Ceci dit, le scénario est tout de même un peu « court ». Les évènements sont peu nombreux, l’action inexistante… et si le MJ a des joueurs débutants et/ou passifs, on risque de s’ennuyer ferme. Le MJ aura donc tout intérêt à « rallonger la sauce » à sa façon pour l’adapter à ses besoins et à ses joueurs.

     

    Bon bah, normalement, vous connaissez le chemin. C'est là : http://www.empiregalactique.fr/

     

    Bon téléchargement et, j'espère, bon jeu !


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  •  

    Je reprends ici un article d'inspi destiné à Metal Adventures et paru il y  déjà quelque temps dans les défunts Carnets de l'Assemblée. Il s'agissait de voir comment on pourrait intégrer dans le violent et désespéré dernier Millénaire le plus agile des vaisseaux voguant dans l'hyperespace - surgit de nos mémoires d'enfants : l'Ombre de la Mort.


    « L’Ombre de la Mort est son vaisseau, le pavillon noir est son drapeau »
    Les Ombres de la Mort sont des vaisseaux spatiaux créés par Tochirô Ôyama. Cet ingénieur spatial de génie est né sur Sol Prime mais a grandit sur Π, (dans la Ligue des Planètes Libres) et a secrètement conçu et construit le premier Ombre de la Mort sur une étoile éloignée.

    Au fil des constructions, ses vaisseaux sont devenus de plus en plus grands, mais ils sont toujours commandés par le Capitaine Harlock, le corsaire de l'espace, son ami d’enfance. Merveille de technologie, l’actuel Ombre de la Mort impressionne les ennemis du Capitaine Harlock par ses capacités, sa résistance, ses prouesses et par la puissance incroyable qu’il dégage.

     

    atl2.jpgCe vaisseau spatial-caravelle (la dénomination caravelle est due à son arrière très caractéristique ressemblant à une dunette de navire) a une allure générale de cuirassé vert kaki, avec des ailes d'avion, une poupe de galion et une imposante tête de mort à la proue. Il arbore comme il se doit le Jolly Roger, emblème des pirates. En plus des deux batteries de canons lasers supérieures, il dispose d'une troisième batterie identique placée sous le vaisseau. Une batterie de lasers Planotir longue portée se trouve derrière la seconde tourelle. Il y a des lasers escamotables fixés sur les flancs et dispose de six tubes lance-missiles à l'avant. Il embarque deux escadrilles de cinq habiles petits chasseurs Cosmowings (comparables aux escadrons de chasseurs Galactic Escort de la page 125 du Guide du Meneur) et un Aviscope (navette monoplace) dont les lancements se font sous le vaisseau. Il dispose aussi de drones, pour faire diversion, et de pinces d'abordage. Mais son arme la plus redoutable reste sans doute un tranchoir de proue qui lui donne la possibilité de déchiqueter les bâtiments ennemis aussi facilement que s’ils étaient en papier. [En termes de jeu l’Ombre de la mort est une frégate pirate avec des caractéristiques à mi chemin de celles de la frégate Galactique Guardian et de la frégate pillard Rodeur données page 126 et 127 du Guide du Meneur.]

     

    atl3.jpg

    Malgré son nom, l’Ombre de la Mort n’est pas un vaisseau fantôme mais en revanche c’est un vaisseau hanté puisque l’esprit de son inventeur, Toshiro, réside dans son ordinateur central. En effet celui-ci avant de mourir d’épuisement pour le réparer de terribles dégâts après une bataille mémorable a transféré son esprit dans l'œuvre de sa vie. Depuis lors, c’est cet esprit dans la machine qui constitue le mystérieux 101eme homme d’équipage de l’Ombre de la Mort et l’a sauvé à de nombreuses reprises en prenant le contrôle de l'appareil !

     

     

     

    « Capitaine au cœur d'or bien plus fort que la Mort »

    Avec son bandeau sur l'œil, avec sa joue balafrée, silhouette solitaire drapée dans une cape noire sur le stellarpon de son vaisseau, le Capitaine Harlock est un personnage longiligne, élégant et d'aspect faussement fragile. Il a perdu un œil lors d'un combat contre les humanoïdes et porte de fait un bandeau. Son regard dur, ses cicatrices et sa grande cape noire compensent son allure et il se console en se disant que cet aspect ténébreux fait craquer les filles. Il est tout de noir vêtu et porte un sabre muni d'un canon laser, ainsi qu'un cosmodragoon, un pistolet spécial dont il n'existe que quelques exemplaires dans l'univers.planatlantis.jpg

    Il est déterminé, implacable et semble sans pitié mais sa vie est dictée par le code d'honneur des pirates de l’espace, ce qui fait qu'il fait souvent preuve de compassion car même si il parait de glace, son cœur est bon, son cœur est grand comme le cœur d'un géant.

    C'est un être intelligent, un tacticien hors pairs, idéaliste, cultivé et courageux. Son sens logique, sa bravoure et son esprit pratique font de lui un capitaine respecté par ses hoArcadiaplanglobal.jpgmmes d'équipage et craint par ses ennemis.

    Avant qu’il ne la quitte, il était considéré comme le meilleur capitaine de la marine de l’Empire de Sol et, depuis qu’il a laissé en chemin sur une étoile lointaine une fille aux cheveux fins qu'il retrouvera fidèle, il vit en célibataire à bord de l’Ombre de la Mort à la recherche de la planète idéale en compagnie de son ami de toujours, Toshiro. Ensemble, ils veillent sur la galaxie et sur la liberté aussi.

     

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  • Enthousiasmée par la sortie récente du jeu de rôles de la Brigade Chimérique, l'équipe des intrépides reporters des Mondes des Mondes en Chantier a voulu mener l'enquête sur un mystérieux superscientifique, créateur d'un groupe concurrent mais tout aussi prodigieux : la Compagnie Utopique ! Après l'"Homme Noir", "La vindicte populaire" et "Voronoff a les glandes !", voici "Une armée de singes !".

     

    C'est la gloire !

    On se précipite chez Voronoff, à partir de là et c’est fou ce que tout le monde, pour une raison ou pour une autre, veut être voronoffé ! Non seulement les mères d’enfants demeurés, non seulement les tout petits qui se voudraient très grands, mais aussi les personnes vieillissantes.

    C’est ainsi qu’un anglais, Arthur Liadet, subit une opération qui dura deux heures. L’effet ne devait s’en faire sentir que trois mois plus tard, mais, l’année suivante, physiquement comme moralement, il devait, à 76 ans, avoir et ressentir 20 ans de moins.

    Pourtant, alors qu’on se presse chez Voronoff, la campagne de dénigrement ne s’en poursuit pas moins pour autant, s’intensifiant même tandis que le corps médical et les fabricants de médicaments s’en mêlent. Même l’Eglise y prend part et Voronoff s’en étonne :

    « Je ne comprends pas cette attitude car je ne suis pas du tout un ennemi de l’Eglise… D’ailleurs, c’est un évêque, Mgr Le Roy, qui m’a rapporté de Guinée mes cinq premiers singes ».

    Cela fait l’effet d’une bombe, d’autant plus que quelques mois plus tard, on apprend, par la bouche même de poètes comme Jean Richepin et d’Annunzio, et d’un grand nombre de personnalités, qu’après eux, l’Archevêque de Paris en personne se soumet au traitement de Voronoff.

    Les attaques contre Voronoff ne font pas long feu, car il obtient des succès qui augmentent, en l’embellissant, sa notoriété.

     

    LeScreen-20shot-202010-02-20-20at-206_40_55-20AM.pngs grands singes 

     Des lois interviennent même, dans divers pays, interdisant de tuer les chimpanzés ; le Parlement Anglais et le Roi des Belges donnent des ordres afin que ces animaux soient pris vivants à l'intention de Voronoff. Le gouvernement général de l'Algérie, pays où l'on ne trouve pas de grands singes, met à sa disposition un cheptel de trois mille moutons, afin qu'il puisse continuer ses expériences.

    Ce qu'il fait. Après Branly, le chirurgien Gosset, Maurice Bruneau-Varilla - dont on dit que le fauteuil de directeur du "Matin" vaut trois trônes - met son puissant journal à la disposition de Voronoff, dès que ce dernier a une déclaration à faire, ou un souhait à exprimer.

     

    La vie éternelle 

    Quant à l'Eglise, dont, après l'archevêque de Paris, plusieurs autres dignitaires se sont soumis aux traitements de Voronoff, elle prie le savant de faire une conférence à l'Institut catholique. Voronoff y tient un langage qui va droit aux coeurs, comme aux sentiments :

    "Pour certains êtres atteints d'insuffisance glandulaire, la vie n'est qu'une longue agonie. L'Eglise a d'ailleurs porté depuis longtemps ses regards sur ces malheureux. Même si ma méthode de rajeunissement fait des progrès, soyez bien certain qu'on pourra arriver, tout au plus, à faire vivre les hommes jusqu'à 150 ans. ce sera pourtant un résultat appréciable, surtout quand il s'agira de conserver au monde vivant des êtres exceptionnels - que ce soit des scientifiques, des écrivains ou... des gens d'Eglise - dont la disparition prématurée est un vrai malheur pour l'Humanité".

     

    Nos amis les voleurs

    Le succès de Voronoff prend alors les aspects les plus inattendus. C'est ainsi qu'en février 1927, à Budapest, on interdit officillement aux porteurs de rentes viagères de bénéficier de son traitement ! Une compagnie d'assurance résilie même le contrat d'un de ses clients, pour ce motif précis :

    "Nous avons appris qu'au cours de l'année dernière, vous vous êtes soumis à une opération faite selon la méthode Voronoff : il s'ensuit que vous êtes actuellement plus jeune que vous n'étiez lorsque vous avez signé votre contrat".

    greffevoronoff2.jpg

     

     

    L'amérique ! 

    Sans-titre-f1.jpgVoronoff en sourit, bien sûr, car ses affaires vont fort bien. En 1930, il est considéré comme un des hommes les plus riches d'Europe. ses traitements sont d'un très grand prix.

    A 48 ans, il épouse en secondes noces, en 1934, une jeune fille de 21 ans : il en oublie quatorze malles en gare de Vintimille ! Il divorce très vite pour se remarier une troisième fois, en 1937. L'année même où le gouvernement français l'envoie en A.O.F. à la tête d'une mission officielle chargée d'étudier un plan de greffe de bétail.

    Dès les prémices de la Seconde Guerre Mondiale, en 1938, Voronoff part pour l'Amérique, avec tout son matériel et tous ses collaborateurs, pour y mettre au point, dit-on, une armée de singes...

     

      

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  • Quoi ? Encoooore ?

     

    Et oui.

     

    Enfin.

     

    Enfin, le boulot sur le jeu de rôles Empire Galactique a repris et va voir sa fin légitime advenir. Je sais, c'est surprenant mais c'est une histoire belle et inattendue. Ecoutez la.

     

    Un beau jour, un homme surgi du Triche-Lumière vint à moi. Il secoua sa chevelure pleine de poussière d'étoiles, posa une poigne solide et douce à la fois sur mon épaule fatiguée. Sa voix, rassurante malgré son évidente juvénilité, me tint ce discours : "Ne vous en faîtes pas, Père. Vous avez déjà beaucoup oeuvré pour la Gloire de notre Empire. A présent, vous pouvez goûter au juste repos auquel vous aspiriez tant. Désormais, je suis là."

     

    Bon, j'avais aussi sous le coude une autre histoire qui commençait par "Alors, Pépé, on glande ?" mais celle-là, allez savoir pourquoi, elle me plaisait moins...

     

    encyclo2.jpg

    Pour ceux qui sont complètement largués, voilà le topo. Donc, il y a des années de cela, j'avais pris sur moi de contacter François Nedelec, l'auteur principal du vénérable (1984...) mais non moins excellent jeu français de SF, Empire Galactique. J'avais obtenu de lui et de son équipe d'élite (Manchu, Pierre Zaplotny, Duccio Vitale, plein d'autres...) qu'ils autorisent une libre diffusion de versions numériques (mais dans la mesure du possible identiques) de leur matériel de jeu, indisponible à la vente depuis des éons. Et c'est ainsi qu'avec quelques camarades (au premier rang desquels, Cyril) nous nous étions lancés dans la numérisation, la mise en pages, la création d'un site web... le tout dédié à Empire Galactique. Sans esprit de nostalgie excessif (il ne s'agisait pas de prétendre que EG était le meilleur jdr de la création...) mais simplement avec l'envie de briser la folle spéculation et de permettre à chacun de redécouvrir ce classique, ses qualités, ses défauts, sans avoir à vendre un rein.

     

    Les historiens du web pourront retrouver tout ça dans les archives de ce blog où sont consignées les avancements du projet, les annonces de mise en ligne et tout.

     

    Le projet prenait sacrément tournure et j'en étais personnellement très fier. Un beau site web, les règles de base, des scénarios, le début de l'Encyclopédie Galactique... tout allait bien.

     

    Et puis, et puis... la lassitude, le manque de motivation, les nouveauc projets, plus personnels, plus exaltants et, enfin, la brutale annonce du décès de François Nedelec. Tout cela mit un terme à l'enthousiasme du début. En me mentant à moi-même, j'annonçais régulièrement la reprise du projet dans mes articles "kick ass" mais, au fond de moi, je savais que je n'aurai pas le courage de me replonger dans tout ce boulot énorme et ingrat (aucun des bouquins EG n'est au format A4, ni A5 d'ailleurs...).

     

    Et puis Stéphane est arrivé. Il m'a proposé de reprendre le boulot là où je l'avais lâchement abandonné. Et même de refaire un site web. Et de m'aider à l'animer et le faire vivre. Carrément.

     

    Vous allez donc dès à présent pouvoir utiliser cette nouvelle adresse : http://www.empiregalactique.fr/ pour découvrir la nouvelle version du site. Vous y trouverez tout le matos précédant mais aussi, petit à petit, tout le matos en attente de numérisation.

     

    Dès maintenant, vous pouvez télécharger librement un nouvel extrait de l'Encyclopédie Galactique  (tome II à l'origine) consacré à la société impériale mais aussi aux technologies et au matériel de l'Empire. Attention ! Contient des armes ! Et des grosses même (voir ci-dessous pour preuve...).

     

    Alors, merci qui ?

     

    Merci Stéphane !


     

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  • di6dent #1 couv temp 1

    Et bien voilà, c'est cool, le grand moment est arrivé : le #1 de Di6dent est disponible (au format PDF pour le moment - voir plus bas).

     

    C'est ici : http://www.rapidejdr.fr/product_info.php?products_id=87505

     

    Avant de vous faire l'article, laissez-nous vous dire que pour David et moi, c'est un honneur et une fierté d'avoir pu collaborer avec tous nos petits camarades de la Redac6on mais aussi avec des auteurs extérieurs de grande qualité comme Xaramis, Rom1, Brand, Wenlock, Pikatulhu... et d'autres ! Et ceux du prochain numéro ! Et... bref, l'aventure continue : on bosse déjà de plain-pied sur le #2 qui sera là avant l'été (oui, Di6dent, c'est trois fois par an).

     

    Mais bon, commencez déjà par nous dire ce que vous pensez de ce #1. Bonne lecture !

    di6dent-1-int.jpg

     11.1.11 : c'est donc la date de sortie du magazine, en version PDF. Il est en effet, dans un premier temps, uniquement disponible sur www.rapidejdr.fr, au prix de 3€ (au plus proche, puisque les transactions s'y font en dollars, on succombe au pouvoir du billet vert !).

    quoi que c'est ? C'est donc un PDF de 164 pages, 0% pub, avec liens, sommaire dynamique, et dans un format optimisé pour les liseuses (page par page) ou sur écran (2 pages).

    et la version papier alors ? Elle partira chez l'imprimeur dès que nous en aurons la possibilité. Financière. La dure réalité de la presse et de l'auto-édition !

    et si je veux m'abonner ? Nous étudions les possibilités. Mais tant que la version papier n'est pas certifiée à 100%, nous n'ouvrons pas les abonnements. Comme quoi on est honnêtes, chez DI6DENT !

    di6dentflash

     

    N'hésitez pas à nous faire suivre vos questions ou vos commentaires sur le forum (http://di6dent.forumactif.com/), sur notre page facebook (http://www.facebook.com/pages/DI6DENT/118691434833141), ou à l'adresse de la rédac6on (redaction@di6dent.fr).


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  • La performance appelle, on le sait, la performance. Celle de Blériot est accompagnée de celles sur l'"Escopette". Un des marins raconte dans le Petit Journal :

     

    "Ah ! Cette traversée. J'avoue que j'ai vécu une heure inoubliable. A peine en mer, alors que nous ne nous y attendions pas, un cri : le voilà ! le voilà ! L'oiseau léger file droit ; il vole à une vitesse déconcertante. Nous filons 19 noeuds. Il faut tenir... "A 21 noeuds !" crie le capitaine. L"Escopette" file sur l'eau. Nous sommes maintenant à la parallèle de Blériot. comparé à lui, nous n'avons pas l'air d'avancer.

    - 22, 23, 24 noeuds ! hurle le commandant. - Le bateau reprend de plus belle, il fend la lame écumante. Notre match est des plus vifs mais notre handicap est trop lourd."

    Dans la presse aussi, la performance s'en mêle. Par exemple, le Daily Chronicle estime que la chose n'était pas très difficile, qu'elle n'aura guère de portée et que Blériot aura beaucoup d'imitateurs.

    Mais l'exploit est bel et bien accompli. Beaucoup plus symbolique d'ailleurs qu'autre chose, puisque Blériot avait déjà auparavant volé plus de 40 km. Mais à la suite de cette performance, l'aviation va faire un bond formidable jusqu'à l'ouverture des hostilités et en 1912 seulement, Roland Garros traversera la Méditérranée d'Italie en Tunisie !

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    La possibilité d'une île

    Le saut de puce de Blériot est un événement énorme, de fait. il peut être mis en parallèle avec la première traversée de l'Atlantique, le vol du premier "jet", le premier pas de l'homme sur la lune, et la sortie du magazine Di6dent. Et d'ailleurs, l'Angleterre elle-même ne s'y est pas trompée. L'"Observer" n'écrit-il pas alors : "Le 25 juillet 1909, Blériot traverse la Manche en suivant les bateaux pour atteindre la côte anglaise. Désormais, l'Angleterre cesse d'être une île. C'est un fait historique. L'Angleterre est réunie au continent".

    Pour les pilotes, c'est presque plus important encore. L'aspect psychologique est, en la matière, primordial. Car l'aviation, les aviateurs, viennent de gagner leur liberté ! Pour la première fois un homme a volé dix minutes sans voir la terre...

    A partir de Blériot, voler devient un verbe entier. Le troisième élément du mouvement de la machine : rouler, naviguer, et maintenant voler. C'est aussi l'un des plus grands titres de gloire de l'homme. Non pas de vaincre la nature, mais se faire admettre par elle.

     

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  • Un jour d'octobre 1908, une annonce qui vaut son pesant d'or parait dans le Daily mail le quotidien numéro 1 du Londres d'alors. Ce n'est pas un lecteur à la recherche de quoi que ce soit qui la rédige. C'est le directeur en personne du "Daily Mail", lord Northdiffe. La voici :

     

    "J'offre 100 livres sterling de récompense pour la traversée de la Manche, d'Angleterre en France, ou inversement. Le passage devra avoir lieu de jour. Sans aucun contact avec l'eau. Au moyen d'un appareil sans sustentation par un gaz léger."

     

    Manifestation du "fair play" britannique ? sans aucun doute, car, à cette époque, les seuls capables de venir à bout du pari de lord Morthcliffe étaient les français. Il y avait en france les meilleurs pilotes et les meilleurs ingénieurs et il s'agissait souvent des mêmes d'ailleurs, les ingénieurs étant leurs propres pilotes. Résultat : là où Latham échoua, Blériot réussit.

     

    En ce qui concerne l'annonce, elle constitue une offre intéressante, au titre de la somme offerte d'abord et surtout au titre de l'exploit et du défi lancé aux nombreux "fous volants" de France.

     

    Deux instruments à bord

    Le 19 juillet, en effet, Latham, autre fameux de la Belle Epoque, a échoué. Il est tombé dans la Manche mais, heureusement, il sait nager, et un bateau de pêche le recueille une demi-heure après l'accident. bleriot02.jpg

    Deux jours après, Louis Blériot arrive avec son "Blériot nXI" : 8 m, 50 d'envergure, 7 m, 53 de longueur, un poids de 310 kgs, un  moteur de 18 cv et une vitesse maximale de l'ordre de 80 km/heure.

    Pendant trois jours, le temps est carrément mauvais : pas d'espoir pour la tentative. L'équipe est tendue. Il y a là Maurice Leblanc, qui veille à l'intendance, Yves Lamenais, un officier de la Royale spécialiste des méthodes américaines chargé de la sécurité, Théophraste Vignemesle, l'aventurier bien connu et Georges lampier, envoyé spécial du célèbre journal parisien l'Echo de l'Univers". D'ailleurs Blériot lui-même n'est pas enthousiaste. Il s'est décidé brusquement mais durant ces trois jours d'interrogation, il a eu le temps de réfléchir. Le nXI n'est pas son meilleur avion. Il lui préfère le nXII avec moteur de 35 cv. Meilleures performances qui lui ont permis d'ailleurs, de faire ses preuves : il a réussi à voler 47,227 km et la manche, là où il se trouve, ne fait que 33 km...

      

    Le temps s'améliore brusquement dans la soirée du 24. Il sera splendide le lendemain. Mais Blériot ne le sait pas encore. Il va dormir. L'appareil est garé dans une ferme, la ferme Yves-Lamenais.jpgdes Barraques, et il est simplement protégé par une toile. A deux heures du matin, Leblanc réveille Blériot. Leblanc, c'est l'ami de toujours et le confident de Blériot. Il le voit hésitant, angoissé. Il souffre encore de brûlures à une jambe, séquelles d'un vol malheureux et mouvementé. Et puis, il y a l'inquiétude de devoir se poser sur un terrain inconnu, un peu au hasard.

    On se tait, on attend. Leblanc sait qu'il appartient à Blériot seul de décider et il respecte son silence. Réveillant Lamenais qui s'était endormi sur un tas de paille, il va inspecter l'appareil une dernière fois, plus pour se donner le temps, pour vaincre l'angoisse... Il vérifie, mais tout est en place. Il y a un boudin à air placé dans le fuselage, aucun autre instrument à part la fameuse "cloche à huile" du moteur et le niveau d'essence... Deux instruments à bord et c'est tout. Et puis, voilà, cela arrive, Blériot décide de partir. Le soleil se lève, il est quatre heures passées, il fait beau.

     

    Personne ne bronche

    Ce sont les faits, les conditions préalables. Dès lors, on entre dans la légende : il est 4h 41 à la montre à gousset de Théophraste Vignemesle, le 25 juillet 1909. Blériot décolle, atteint rapidement son altitude - 80 à 100 mètres - et au bout de 8 km, dépasse l'"Escopette", destroyer de la Marine Nationale qui se trouvait là, quelques minutes avant le "Blériot" et qui espérait escorter l'avion. A 5h 18 il atterit en Angleterre, ayant parcouru 38 km en 37 minutes - 60 km/ heure de moyenne. En fait ce furent 37 longues minutes car, pour toutes les choses importantes de la vie, les minutes sont longues même si le temps est court.

     

    bleriot imgVoici les propos de Blériot après son arrivée tels qu'ils furent rapportés par l'Echo de l'Univers : "Comment j'ai traversé la Manche ? Je vais vous raconter : je n'y croyais pas, j'espérais même qu'on m'annoncerait du vent, que j'aurais une excuse pour ne pas partir... Non, il faisait beau, tout était prêt. Fidèle au réglement, j'attends que le soleil se lève pour décoller. Un fanion s'agite sur la dune, c'est le signal. Une petite émotion, que va-t-il arriver ? irai-je jusqu'à Douvres ? Ca passe, je ne pense plus qu'au moteur, à l'hélice, tout vibre, je vole, je m'élève progressivement, je vois Leblanc derrière qui m'envoit des signaux. Je vais, je fais mon métier sans impression réelle et d'ailleurs, il me semble que je suis en ballon, et que l'absence du vent me permettrait d'aller en ballon, les mains dans les poches en bloquant les gouvernes. Heureux de mon appareil, de mon moteur Anzani qui ne bronchait pas, on avait semé l'Escopette et je me suis retrouvé seul : à partir de ce moment, j'ai braqué mon regard sur le niveau d'huile, sur celui de l'essence, il n'y avait que la mer devant moi. C'était elle ou moi. Vraiment, cela m'a paru si long que lorsque j'ai apreçu une ligne grise, celle de la côte anglaise, je me suis senti sauvé. Enfin presque. Car, à ce moment, le vent et la brume m'ont saisi comme dans un étau. J'ai l'impression d'avoir eu des hallucinations, je voyais d'étranges visages cruels dans les nuées. J'ai dû lutter, avec mes mains, avec mes yeux. Car je ne voyais plus rien...

     

    Et soudain, des bateaux : ils sedirigent sûrement vers un port. Je les suis. Les matelots m'applaudissent. La falaise est devant moi. Je la longe... Tout à coup, une anfractuosité ! Je m'y précipite en même temps qu'une joie folle m'envahit : je suis au dessus de la terre !

    Au sol, un homme agite un drapeau français. Je descends vers la terre et j'aperçois le rédacteur en chef de l'Echo de l'Univers qui s'égosille tout seul. Brave garçon !..."

      bleriot.jpg

     

    A suivre sur le blog des Mondes en Chantier dans : La course avec l'Escopette !

     

     

     

     

     

     


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