• Cyberpunk Reload (8ème partie)

    Aaaah, ça va nettement mieux après cette petite cure : je vais pouvoir reprendre ma redécouverte de ma collection Cyberpunk 2020 avec des yeux neufs. Hummm, ça tombe bien, il va falloir être en forme : un volume assez épais, avec un nom bien naze et une couverture qui fait peur se profile à l'horizon...

    Donc, Home of the brave (VO) au menu aujourd'hui. Un titre qui fleure bon le patriotisme yankee, une couv avec des gros nomades belliqueux fort bien pourvus en choses qui font budabudabuda... ça va saigner. Ah, pourtant, si on lit le sous-titre et la 4ème de couverture, on se rend compte qu'il s'agit juste d'un atlas des USA de 2020. Ouf. Bon, y a donc un peu erreur de casting sur ce dessin de couv mais à part ça, ça va. L'intérieur est un curieux patchwork, dans la forme, des suppléments précédents : les dessins d'équipement et les nombreux graphiques font penser aux Corporate Reports, les fakes de media (fausse grille Tv, fausse interview...) font penser aux tous 1ers suppléments pour CP2013... bref, c'est plutôt une compile des bonnes choses que des mauvaises, c'est toujours ça de gagné. Du coup, l'intérieur est un peu décousu mais assez agréable à lire. Ah quand même : il y a beaucoup moins de dessins, en proportion, que dans d'autres suppléments. Bah, ne cherchez pas alors, c'est pour ça : c'est donc assez agréable à lire ;-!

    Le 1er chapitre est consacré à la description du pourquoi du comment se faisse que les USA soient passés directement en 20 ans à peu près du statut de superpuissance mondial à gros bordel où pullulent les Gros Guns (en fait, non, ça, ça compte pas, y en déjà plein !), les nomades à moto et les cyberbras-tronçonneuses. C'est vrai ça, au fait : pourquoi ? L'enchaînement des évènements imaginés est assez convaincant. Classique (le futur est parfois sans surprise...) mais plausible.

    Je résume la recette :
    1. Prenez pour commencer un bon fond de krach boursier (tiens, tiens, ça vous dit quelque chose ou bien ? gasp).
    2. Délayez bien en incorporant progressivement tout un chapelet de catastrophes naturelles (le Big One en Californie, des ouragans en veux-tu en voilà sur la côte sud...) et humaines (attentat à la bombe sale par exemple). Je dis bien "progressivement" car, là, tout d'un coup, ça ferait vraiment des grumeaux. Déjà que...
    3. Si le mélange a bien pris, normalement, vousd evez avoir toute une série d'émleutes et autres émotions populaires que vous façonnerez afin de rentrer dans le moule du bon vieux cyberpunk : gangs dans les centre-villes, crèves-la-dalle dans les banlieues, nomades surarmés dans les campagnes... Pour donner du goût, saupoudrez de quelques cultistes délirants rapport au fait que c'est presque l'an 2000 (dans le jeu, hein ?).
    4. Recouvrez tout ce bordel d'une solide loi martiale avec gros gars surarmés dans les rues et suspension de la Constitution au profit d'un gouvernement provisoire composé de 4 généraux respectueux le coeur sur la main des valeurs profondes de l'Amérique toussa...
    5. Les USA étant une vieiille et solide démocratie, le niveau d'éducation moyen y étant très élevé, vous risquez fort de voir la pâte dégonfler sous l'action des revendications démocratiques. Pas de panique, embarquez votre pays dans une série de conflits aux causes obscures afin de remobiliser la population autour d'un gouvernement militariste
    (tiens, tiens, ça vous dit quelque chose ou bien ? re-gasp). Bon, le moyen-orient, ça ne fait plus très anticipation, le Vietnam non plus alors hop, prenez de l'Amérique du Sud, ça le fera pareil (jungle, pelos sous-développés mais hargneux...).
    6. Quand vraiment ce n'est plus possible, sortez votre préparation du four militaire en assurant en douceur une transition vers une démocratie molassonne qui ne pourra résister ni au lobbying des mégacorporations, ni aux volontés sécessionnistes des états les plus riches (Californie, Texas...).

    Ayéééé, c'est prêt. Vous voici avec une Amérique prête pour le cyberpunk. De plus, tout cela est tristement crédible. Y a pas à dire les Yankees connaissent mieux leur pays que le reste du Monde. Quelques bémols quand même :
    a. pourquoi QUE les USA dans le merdier ? A priroir, la superpuissance mondiale, éconoimiquement et militairement, a de fortes chances d'entraîner le Monde dans sa chute. L'Europe dans une certaine mesure, l'Asie orientale de façon très prononcée, sont dépendants de la consommation des ménages US. Pourquoi se portent-ils aussi bien (l'Europe surtout) en 2020 ?
    b. tout ça en à peine 25 ans, est-ce bien raisonnable ? Certes, on sait d'expérience que les évènements politiques peuvent se dérouler très rapidement (demandez aux Russes pour voir...) mais les transformations sociologiques, technologiques, les créations de villes nouvelles (comme Night City mais aussi plein d'autres que l'on découvre à la fin de ce supplément), l'enchaînement des catastrophes quasiment à raison d'une par an au début de la période... tout cela n'est pas très raisonnable. Une fois de plus, la date à laquelle le monde de CP2020 a été placée piège plus qu'autre chose les développeurs du jeu.

    Les deux chapitres suivants décrivent tous les aspects de la vie quotidienne aux USA en 2020 : logement, budget moyen d'une famille, loisirs, monde du travail, religions... C'est, finalement, ce qui se rapproche, dans toute la gamme, de ce qu'on a lu dans Wildside : de l'antricipation très correcte et sans gros flingues à toutes les pages (mais, on ne perd rien pour attendre...). Chaque item est traité de façon courte mais plutôt efficace avec beaucoup de graphiques,s chémas ou encore des fakes (la grille de programme TV est un must).  Truc de fou : on trouve même des idées de scénar' ("hook") distillées le long des pages, notamment autour des cultes nouveaux. Dingue.

    Le chapitre suivant est un brin austère puisqu'il décrit avec minutie le système politique de la nouvelle démocratie des USA en 2020. Pour y trouver un réel intérêt, il faut être américain ou avoir décidé de mener une campagne mettant en scène des élections, des scandales politico-financiers, ce genre de choses... Plus un chapitre ressource au cas où qu'une lecture réellement passionnante. M'enfin, sa place est pleinement justifiée ici.

    Et là, c'est le drame. On croyait tenir un supp' de grande qualité, proche dans le concept d'un Wildside. Hélas, en tournant les pages qui suivent, ce sont tous les travers de la gamme CP2020 que l'onse prend en pleine face. Une quarantaine de pages bien serrées sur... l'Armée des USA ! Ouééééé. Tout, tout, tout, vous saurez tout sur les divisions de l'Armée, comment créer spécifiquement un perso militaire (misère !), comment l'équiper de mille et un trucs qui font très, très gros boum (missiles, mortiers et compagnie : c'est la fête)... Super. Pour vous achever, vous prenez enfin sur la tête plusieurs fiches pleines de chiffres écrits petits sur des armures de combat intégrales système Maximum Metal. Mais euh : je veux PAS jouer à Robotech, moi !! Cy-Ber-Punk. Pas Ro-Bo-Tech. Ni Recon ou Twillight 2000. Vous me direz : "eh, t'avais qu'à pas l'acheter, benêt". Certes, mais je croyais, gros naïf que je suis, acheter un atlas/sourcebook sur un pays et un peuple. Pas un supplément bourrin. Voyez, par exemple, Maximum Metal, je ne l'ai pas acheté (et oui, lecteur, je te sens déçu mais jamais tu n'en liras la chronique dans Cyberpunk Reload. Faut pas déconner.). Mais là : publicité mensongère.

    Le pire, c'est que 40 pages sur 144, c'est beaucoup. Or, cela n'a pas échappé au lecteur attentif : on n'a pas encore mis les pieds dans la section purement "atlas des USA" du supplément. Elle arrive à la fin, donc, écrasée par la section Gi Joe précédente et la place (environ 50 pages) lui manque cruellement pour être vraiment efficace. Le format est d'une page en moyenne par état (en même temps, 50 pages, 50 états, c'est carré comme concept éditorial...). En gros, on a : une présentation générale de la situation de l'état en 2020 en à peu près une colonne puis quelques lieux intéressants expédiés en une poignée de lignes chacun et idem pour d'éventuels "hooks" de scénarios pouvant se dérouler dans cet état. Il y aaussi des cartes mais elles sont petites, moches et avec très peu de détails (pas les routes par exemple) : vous ne pourrez pas en faire grand chose, en fait. Il n'y a quasiment aucune autre illustration dans cette section : austère (même si, souvent, cela vaut mieux que...). Pour nous autres, européens, c'est une section plutôt utile mais on a quand même l'impression à la lecture que, à part la sécesssion de certains états (et encore, ils restent associés aux USA sur plusieurs points...
    hein ? Oui, pour l'Armée par exemple, faut pas déconner non plus...) et les villes nouvelles assez invraisemblable, il n'y a pas énormément de différences avec les USA d'aujourd'hui.

    Bon, au bilan, ça a failli être bien mais en fait non. De justesse mais quand même : il s'en faut d'au moins l'épaisseur d'un mortier lourd et d'un lance-missile à guidage laser.

    Alors, en fait, je vais encore vous laisser avec une seule chronique de supp' car j'avais prévu de faire un sort rapide au supplément parrallèle (Land of the free) mais je viens de m'apercevoir que l'excellent GROG ne l'a pas dans sa base (??). Je vais donc plutôt essayer de le traiter selon leur format pour les remercier de toutes les images que je leur pille depuis le début de ce blog. A plus, donc.

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