• Cyberpunk Reload is back !!

    Ouais, je sais. C'est dingue le désoeuvrement. N'ayant pas trop réussi à enchaîner sur quoi que ce soit de tèrs concret après avoir bouclé mes objectifs du moment sur Terra Incognita, mon âme ludique s'est mise à vagabonder et à jeter des regards amoureux vers ma collection de suppléments Cyberpunk 2020. L'artilce de David sur les Utopiales a fini de m'achever : à moi la suite du Cyberpunk Reload !!

    Pour les retardataires, j'accepte les mots d'excuse rapport au fait que la série s'est interrompue depuis plusieurs mois. Il s'agit donc de passer en revue tous les antiques suppléments Cyberpunk pour voir ce que, avec le recul, cela vaut vraiment et si, par extraordianire, il serait encore possible d'en tirer quoi que ce soit pour TAZ ou autre projet de jeu d'anticipation réaliste. Il y a déjà une petite vingtaine (à la louche...) de suppléments passés à la moulinette et, le moins que l'on puisse dire, c'est que le bilan n'est pas formidable.

    Cela va peut-être changer aujourd'hui avec deux suppléments situés, rapport avec l'article de David oblige, au royaume des Pacman et autres Mario Bros., j'ai bien entendu nommé la Matrice. En tout et pour tout, dans l'épaisse gamme Cyberpunk 2020, alors que vous avez votre lot de gros guns dans chaque supplément, il n'y a que 2 pauvres suppléments consacrés à la caractéristique n°1 d'un monde cyberpunk (donc, non : pas les gros guns, suivez un peu !). Ca en dit déjà pas mal long. Et encore, 2, je suis gentil, 1,5 serait plus juste tant le deuxième, on va le voir, est une pure arnaque.

    Le 1er, sorti assez tôt dans la gamme, est le Rache Bartmoss' Guide to the Net. Situé entre Rockerboy, Solo of Fortune ou encore Wildside, on était en droit d'en attendre un sourcebook "professionnel" avec tout, tout, tout, vous saurez tout, sur le beau métier de Netrunner. Et bah non, raté.

    Un petit coup d'oeil au plumage pour se faire plaisir (et respecter une tradition solidement ancrée désormais). Alors là, je vois d'ici le topo : "ouh, les gars, on a intérêt à éviter le look écran monochrome vert ou bien on va encore se faire moquer". Du coup, ils se sont lâchés. Toutes, je dis bien toutes les couleurs du spectre (et peut-être même qu'ils en ont empruntés chez Chaosium des qui sortent du spectre parce que là quand même...) se sont données rendez-vous sur cette pauvre couverture qui, donc, est hideuse. L'intérieur a lui subit un contre-coup. Dans la mesure où tout le budget crayons de couleurs de Talsorian était passé dans la couv', l'intérieur est au format Cyberpunk 2013 : noir et blanc, serré et assez moche. Allez, je suis un menteur : il y a plusieurs planches couleurs sur papier glacé : elles délimitent les chapitres et offrent au verso une carte de la grille décrite dans celui-ci. Hélas, le recto porte aussi, il faut bien le dire, les plus kitchissimes illus de toute la gamme. Je le prouve avec un petit scan. Oui, oui, c'est bien un supplément Cyberpunk sur la Matrice, pourquoi ?


    Le contenu est... euh... déconcertant. Là où j'attendais un précis sur c'est quoi en fait exactement la Matrice, comment on y gère un run, comment faire des descriptions crédibles d'un construct informatique... bref toute une série de conseils et précisions à mes yeux indispensables, éventuellement agrémentés de quelques exemplaires de matos divers, fiches de PNJs ou autres choses classiques mais de bon aloi. Et bin, pas du tout, du tout, en fait. Il s'agit d'un "atlas" de la Matrice. Avec descriptions très complètes (le bousin fait quand même ses 152 pages bien tassées) de chaque grille : Amérique du Nord, Europe et tout ça.

    Le pire, c'est que ce n'est pas si mauvais, on en apprend même plus sur le background géopolitique de 2020 que dans la plupart des autres suppléments de la gamme. Il y a aussi quelques idées sympas comme le Wildspace ou des précisions sur le NetWatch. Mais quand même dans l'ensemble : on s'en fout un peu. Quand, jeune MJ à Cyberpunk, vous savez déjà à peine comment vous allez vous y prendre pour gérer le prochain run de votre PJ Netrunner, la description de la grille du Groenland, vous vous en carrez complet. Pour les collectionneurs, vous pourrez plus utilement vous référez aux quelques pages parues dans le Tatou n°8 (je crois...) sur le sujet. Elles, elles sont très bien faites.

    A cela s'ajoute le côté suranné de l'ensemble. Où est la mondialisation là dedans ? La grille européenne est délicieusement exotique, la grille africaine un peu sauvage, le Sovspace on en parle même pas... Pourtant, quand je vais surfer en 2009 sur un site web canadien, il ne sent pas le sirop d'érable et il n'y a pas systématiquement un fond sonore de djembé sur un site africain.

    Au bilan, pas à jeter mais à consulter que quand vous voulez TOUT savoir de Cyberpunk 2020. Et pour ce qui est de la prospective : rien. Du tout.

    Le deuxième, c'est plus que pire. Il s'agit du Rache Bartmoss' Brainware Blowout. Cherchez pas : Rache est un PNJ qui, dans Cyberpunk, passe pour le plus doué des Runners. Alors là, je serais bref : arnaque. Il ne s'agit que d'une compilation de tout ce qui concerne le matos informatique dans tous les bouquins de la gamme. "Eh pauv' geek, t'avais qu'à faire gaffe à ton argent de poche, c'est marqué sur la couv' !". Certes, mais à ce point d'inutilité, ce n'est même pas une excuse. Vous avez pensé aux arbres qu'on a du abattre pour faire imprimer ce truc ? Autant le compendium sur les guns pouvait se comprendre car il était tout fin et vendu à bas prix, autant un vrai supplément de plus de 100 pages, c'est aberrant.

    Je passe par charité sur la couv'. L'intérieur est mieux car utilise les illus (souvent sympas) du jeu de cartes Netrunner. Toutefois, le passage aux niveaux de gris ne leur rend pas hommage. Pour le reste, donc, rien d'inédit, ou presque. Un moment, les gars ont eu un flash et se sont dit : "tiens, si on proposait un logiciel permettant de numériser une personnalité ?". Et ?? Bah rien : torché en une page entre deux logiciels lambda. Il est pourtant évident (Richard Morgan en témoigne) qu'il s'agit là d'un truc énorme aux implications permettant de remplir un plein supplément. Tant pis. L'autre truc est un système permettant d'utiliser le jeu de cartes dans le jeu de rôles. Pourquoi pas ? Toutefois, mon expérience à Netrunner se limitant à une partie laborieuse avec David dans un bar rennais, je réserve mon jugement.

    Sinon, au moins, c'est utilisable pour de la prospective ?

    Allez, j'en ai assez d'écrire. Un petit dessin vaut mieux qu'un long discours. Voici une illu scannée du supplément.

    « Futur antérieur aux Utopiales de NantesLancement du site Aux Pays de Nulle Part ! »

  • Commentaires

    1
    Lundi 16 Février 2009 à 12:36
    Raah LoooOOOooovely !!
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    2
    Mardi 17 Février 2009 à 08:15
    Excellent ta série d'articles sur les suppléments Cyberpunk ! Je me souviens m'être éclaté avec ce jeu étant ado, mais, l'ayant refeuilleté récemment, la réaction ah plutôt été "mon dieu comment est-ce possible !"

    Bref, me suis bien poilé en lisant qqes unes de tes critiques bien senties :)

    Bonne continuation !
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