• Fragments d'inspi en hologramme

    [...] j'ai senti que j'essayais de décrire un présent impensable, mais en réalité je sens que le meilleur usage que l'on puisse faire de la science-fiction aujourd'hui est d'explorer la réalité contemporaine au lieu d'essayer de prédire l'avenir... La meilleure chose à faire avec la science aujourd'hui, c'est de l'utiliser pour explorer le présent. La Terre est la planète alien d'aujourd'hui.


    William Gibson (Extrait d'une interview accordée sur CNNfn, le 26 août 1997)


    La glorieuse équipe de MeC planche actuellement, comme vous le savez puisque vous nous lisez régulièrement, sur TAZ, un jeu dont l'univers tiendra de la proche anticipation et du Cyberpunk. Et qui dit conception d'un univers de jeu dit inspiration, sous toutes ses formes. Je sens confusément que maintenant je devrais écrire quelque chose comme « voici ce que j'ai chargé en mémoire vive dans ma cyber-prothèse » ou un truc comme ça, mais bien que nous soyons en 2009 (ce que je n'arrive jamais à vraiment bien réaliser) je dois reconnaître que c'est simplement ce qui traine sur (et autour) de ma table de nuit. Oh, et toujours aucune voiture volante dans ma rue aussi...

     

    Unica


    Ça a la couleur du Cyberpunk mais ce n'en est pas franchement. Une histoire assez malsaine qui se passe à Seattle (Seattle est La ville du Cyberpunk dans la vraie vie, peut être parce que W. GIBSON y réside). Finalement vous pouvez largement vous dispenser de cette lecture que je n'ai mentionnée que parce que ce roman a obtenu le Grand Prix de la Science-Fiction Française 2008... Drôle d'idée !



     Identification des schémas


    C'est le premier roman de Gibson qui revient complètement à notre monde contemporain. On avait déjà senti une désescalade technologique dans Lumière Virtuelle et Idolu, mais cette fois pas de doute : l'action se déroule quelque part vers 2005, légèrement dans le futur au moment ou s'écrit le roman, légèrement dans le passé pour nous.

     


    Code Source


    Code Source (Spook Country en américain – un ancien collègue de jeu de rôle en ligne se plaignait récemment de ces maudites traductions, pour une fois en voici une qui n'est pas mal trouvée, W. Gibson lui-même l'a jugée habille dans une interview donnée au magazine Amusement) est la suite d'Identification des Schémas. C'est un roman majeur, dont l'intrigue a déjà commencé à inspirer tout un tas de créateurs, dont ceux d'une série de feuilletons télévisés américains.

     

    Babylone’s Babies et Babylon A.D.


    Il s'agit du roman qui a inspiré le film du même nom, qui était sur les écrans à la fin de l'été. Le Cyberpunk à la française donc. J'ai préféré le livre.

     

    Snow Crash


    Et voilà que je me retrouve 16 ou presque 17 ans après à lire Le Samouraï Virtuel sous son titre originel de Snow Crash. Reste la question de savoir si ce livre est le dernier des romans Cyberpunks ou le premier des continuations du genre ? En tout cas c'est un incontournable, mais vous feriez mieux de le trouver en poche, cette nouvelle version coûte les yeux des fesses.

     

    Artica


    Derrière des couvertures trompeuses signées du maître Manchu vous trouverez les aventures de Dakota, un as de l’aviation qui consacre sa vie à débarrasser l’espace des épaves dangereuses et va se retrouver embringués dans des péripéties pas croyables dessinées par Kovacevic - dont il faut bien avouer que (surtout dans le premier tome) le dessin est souvent approximatif – mais scénarisées par Pecqueur, ce qui est habituellement un gage de qualité. Même si l'ensemble est agréable et l'action joliment enlevée, certaines cases laissent une franche impression de défaut de maîtrise et donc un drôle d'arrière goût de fait à la va-vite...



    Ghost Money


    Autant vous pouvez vous dispenser de faire plus que feuilleter la série Artica dans votre librairie BD préférée, autant vous devez vous jeter sur Ghost Money. C'est la BD Cyberpunk de la fin de l'année dernière, et peut-être même la meilleure BD Cyberpunk depuis un moment. C'est la seule qui vaille selon moi l'investissement. L'histoire est adulte, maîtrisée, assez proche finalement de ce magot de la guerre du golfe qu'on retrouve chez Gibson (hein, quoi ? Comment ? Mais non je n'ai pas dit ce que contient le conteneur.) Ce sera un classique.

     

    Mirror's edge


    Eh mais attendez, c'est pas un bouquin ça, c'est un jeu vidéo ! Ben oui et alors ? Y'aurait un règlement comme quoi on n'a pas le droit de mettre des jeux vidéo dans une inspi ? Un jeu développé par E.A. Très beau, très fluide, mais rapidement répétitif. Ça vaut le coup d'œil quand même pour l'aperçu de l'univers urbain où (nous dit le pitch...) « les flux d'informations sont sous haute surveillance, où le crime n'est plus qu'un lointain souvenir et où la plupart des gens ont abandonné leurs libertés pour mener une vie tranquille, certaines personnes ont choisi de vivre différemment. Pour communiquer discrètement, ils font appel à des coursiers : les Messagers. »

     

    Une brève histoire de l'avenir


    Ah ah, et ça, bande d'escrocs, vous nous en avez déjà parlé ! Oui, mais là c'est la BD adaptée du livre de Jacques Attali dont Narbeuh vous avait parlé en son temps. Le pitch est le même, du coup (« 2020. Quatre amis d'enfance assistent à un événement fondateur dont ils se souviendront toute leur vie : le Flash, l'explosion d'une bombe sale dans le vieux Jérusalem, point de départ de ce qui sera appelé "la troisième guerre du Golfe". C'est l'amorce du grand changement, de la faillite des USA, de l'effondrement de notre économie et de l'avènement d'une nouvelle ère... Marie, Pierre, Jacques et Thomas, à peine sortis de l'adolescence, découvrent ce monde en devenir et ils n'ont pas la moindre idée finale de la forme qu'il revêtira ! ») mais c'est en images (dessin très correct bien qu'un peu « facile à consommer » de Damien, couleurs de Jean-Paul Fernandez) et c'est scénarisé par Scénario : Jean-Pierre Pécau, ce qui est là aussi un gage de qualité.

    « Le retour du Jeudi NoirCyberpunk Reload (épisode beaucoup plein...) »

  • Commentaires

    1
    Mardi 31 Mars 2009 à 16:28
    En effet Rainbow's End de Vernor Vinge est dans la liste des bonnes inspi, mais comme il est passé de la pile de ma table de nuit à celle de la table de nuit de Narbeuh depuis un moment déjà je ne l'avais pas repris ici. Par contre ça incite à creuser dans l'oeuvre de cet auteur bien connu aux states, moins chez nous. Voir par exemple son interview "singularity 101" dans H+ magazine issue 2 spring 2009.
    2
    Mercredi 1er Avril 2009 à 09:04
    Alors, en fait, non mon cher David. Le livre de Vernor Vinge a quitté ma table de nuit depuis des mois (voir article correspondant dans MeC) pour revenir entre tes petites mimines. Par contre, j'ai ton "Code Source", ne le cherche pas ;-!

    Désolé, chers lecteurs, pour cette scène extraite de notre intimité.
    3
    Mercredi 26 Août 2009 à 21:28
    Salut,
    j'aurais effectivement dû écrire "y réside en ce moment" (comme il l'indique dans un entretien paru dans le magazine Amusement il y a quelques mois) puisqu'en effet il vit la plupart du temps à Vancouver
    4
    akhilleus
    Mercredi 17 Septembre 2014 à 11:09
    Un article très intéressant ! J'y ajouterais Rainbow's End de Vernor Vinge, qui a déjà été chroniqué ici-même si mes souvenirs sont bons.
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    5
    r3trofitted
    Mercredi 17 Septembre 2014 à 11:09
    Mieux vaut tard que jamais, surtout quand il s'agit couper les cheveux en quatre : Gibson habite Vancouver et pas Seattle (ce qui est entre l'anecdotique et l'anodin au regard de Spook Country)
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