• Inspi Terra Incognita : Les Aventures du baron de Münchhausen (film de 1943)

    Allez, hopopop, elle ne va pas se remplir toute seule cette catégorie Terra Incognita. Plutôt que de revenir aux origines de ma réflexion et de mes recherches sur cet univers, je vais commencer par le plus frais dans mon esprit.

    <o:p></o:p>

    Ainsi, durant les vacances de Noël, ceux qui n’avaient pas été terrassés par la crise de foie ou par le robot « raptor » du petit dernier ont pu savourer à la télé une vraie perle : une version filmée des Aventures du baron de Münchhausen datant de 1943.


    <o:p></o:p>

    Ouah l’autre ! Comment il se contredit trop ! Les Aventures du baron de Münchhausen, comme chacun sait ( ??), datent de la fin du 18ème siècle, vers 1785. Cela ne rentre pas dans la fourchette définie : entre 1650 et 1750. Alors, d’abord, je vais ce que je veux, hein ? C’est AUSSI pour ça qu’il est intéressant de faire son propre jeu. Ensuite, les chercheurs en littérature s’accordent à dire que les aventures du baron, telles qu’elles furent rédigées à la fin du 18ème siècle ne sont que l’aboutissement d’une tradition orale plus ancienne (un peu style Homère et l’Odyssée, vous voyez ?). Donc je dis : et toc. Et puis aussi : nananananère. Non mais.

    Dans tous les cas, il était évident que le baron, son non-sens et ses forfanteries devaient, depuis les souvenirs émus d’une version animée de Jean Image qui a bercé l’imaginaire de mon enfance, absolument faire partie des sources d’inspiration de Terra Incognita.

    <o:p></o:p>

    Dans ce but, j’ai visionné depuis longtemps la version de l’excellent Terry Gilliam. Décors magnifiques, baron haut en couleurs… mais au final un peu déçu. En dehors d’un début vraiment excellent (la première demi-heure) sur lequel je vais revenir, le reste se perd dans la confusion et s’éloigne beaucoup du texte original.

    Bien que resté un peu sur ma faim avec cette version, je ne connaissais pas du tout celle de Josef von Báky diffusée donc sur Arte en Décembre. Bon, au début, ça fait un peu peur. Un film allemand. Daté de 1943. Je ne vous fais pas un dessin.

    Ce qui rassure, c’est l’identité du scénariste ayant réalisé l’adaptation du texte pour le cinéma : Erich Kästner a été plusieurs fois arrêté par la Gestapo et ses œuvres ont été brûlées lors des autodafés nazis. Cela permet de situer l’œuvre dans le cadre de la propagande nazie : il ne s’agit pas d’une œuvre de propagande idéologique mais une œuvre de pur divertissement (toutefois sur un sujet lié à l’identité nationale allemande) destiné à une population qui commence à subir de terribles bombardements et privations.

    <o:p></o:p>

    En tout cas, pour moi, grosse satisfaction. Contre toute attente, j’aime beaucoup mieux cette version que celle de l’ex-Monty Python. Alors bien sûr, je vous le confirme : les décors et effets spéciaux ont fait de considérables progrès en 65 ans de cinéma. Mais cela confère un charme un peu suranné au film et cela ne gâche pas le plaisir, bien au contraire. De plus, les moyens mis au service du réalisateur sont considérables pour l’époque. Ainsi, pour une scène apocryphe, l’allié italien a autorisé la mise en circulation de gondoles d’époque dans de vrais extérieurs vénitiens. Très chouette.


    <o:p></o:p>

    En effet, il y a des scènes, comme dans le Gilliam, qui ne figurent pas dans le récit original. Pour les deux réalisateurs, il s’agit de résoudre efficacement l’impossibilité d’adapter au cinéma, tel quel, le récit originel, trop archaïque, constitué de scènes juxtaposées, sans lien réel entre elles. Gilliam le fait remarquablement par la mise en abyme du récit en partant de l’idée de l’adaptation au théâtre des aventures du baron et de l’irruption d’un énergumène déclarant être le vrai baron de Münchhausen.

    Von Bàky a une approche que je qualifierais de plus « rôlistique ». Il décide de recréer tout un univers historico-fantastique mêlant les éléments du récit originel avec les autres mythes ou traits saillants d’un 18ème siècle fantasmé : Cagliostro, Casanova, les fastes de Versailles, les plaisirs d’une Venise décadente… tout ça et plus encore s’est donné rendez-vous dans un joyeux foutoir télescopant l’histoire originale du baron dans un déluge de scènes à grand spectacle. Finalement, tout cela n’est pas si éloigné de la démarche de Terra Incognita, même si ce dernier s’intéresse à la période antérieure.


    <o:p></o:p>

    Malgré ce parti pris, le film est assez proche de l’original avec la scène du boulet de canon, celle du serviteur supersonique, le voyage vers la Lune… Toutefois, comme pour le film de Gilliam, tout le récit ne se retrouve pas mis en film. Dommage, j’aurais bien aimé voir la scène du cheval coupé en deux mais qui continue d’avancer sur ses seules pattes avant…

    <o:p></o:p>

    Pour Terra Incognita, on conservera donc deux choses : le fantastique illogique du Baron et cette façon, spécifique au film allemand, de mélanger histoire et pure fantaisie pour notre plus grand plaisir.
    « Terra Incognita ??Inspi Terra Incognita : La Vénus anatomique (roman) »

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :