• La Conspiration de la Machine Infernale !

    Il est des époques de l’histoire de France qui me laissait complètement insensible en cours d’histoire lors de mes années de collège et de lycée. Ce sont d’ailleurs les mêmes qui aujourd’hui ne m’inspirent pas du tout en jeux de rôles. Parmi celles-ci l’époque de la Révolution Française et celle de l’Empire – pourtant riches en événement épiques et en rebondissements stupéfiants - me tirent de grands bâillements, allez savoir pourquoi ? Toujours est-il que du coup, je n’ai jeté qu’un œil ennuyé à Khaos 1795 lors de sa sortie. 

     

    Mais j’ai décidé de faire publiquement un travail sur moi-même, pris de remords devant ce blocage inexplicable et cette attitude peu constructive. Et parce qu’il faut faire contre mauvaise fortune bunker, comme disait Rommel, je me suis ainsi lancé à moi-même le défi de proposer aux lecteurs intrépides et exigeants des Mondes en chantier une inspiration et un scénario qui puissent permettre aux joueurs de passer insensiblement d’une période à l’autre.


    Pour ce faire, il me fallait une bonne histoire et un personnage haut en couleurs, que j’ai trouvé avec le célèbre attentat de la rue Saint-Nicaise et en la personne du « Chevalier » de Limoelan…

     

    L’étrange « Chevalier »

     

    Au commencement du Consulat, bien des familles connaissent encore des temps incertains. Particulièrement celles de ces anciens nobles qui, jadis, ont émigré, servi dans l’armée des Princes et sont revenues dans la clandestinité vivre sous de faux noms. Ces émigrés rentrés, ces veuves de chouans ou de guillotinés, ces nobles ruinés subsistent misérablement et ressassent interminablement leurs rancunes, leurs haines et leurs désirs de vengeance contre ce jeune tyran dont l’étoile monte à l’horizon : Bonaparte, Premier Consul.

     

    Vers la fin du 18eme siècle, vivait à Versailles Madame de Limoelan en compagnie de ses deux filles. Son mari était mort sur l’échafaud ; il lui restait également un fils qui demeurait à Mantes et que l’on surnommait le « Chevalier ».

     

    Ce fils attentionné venait souvent à Versailles embrasser sa chère maman. C’était un homme de trente-deux ans, bien fait de sa personne, mais dont le visage distingué était comme emprunt d’une sorte de mélancolie profonde. D’apparence calme, sa mise était recherchée et ses yeux de myope d’un bleu très pâle s’abritaient sous des lunettes à grosse monture en or.

     

    Le Chevalier semblait ne partager en rien les rancunes de la noblesse, à laquelle il appartenait, contre la Révolution et l’étoile montante de Bonaparte. Tout au contraire ! Il avait même été jusqu’à écrire une lettre au « citoyen ministre de la police », lettre dans laquelle il déclarait n’aspirer qu’à la tranquillité tout en respectant et servant le régime.

     

    De plus, il était fiancé à Anne-Marie de D…, une jeune fille de grande noblesse dont l’histoire ne nous a laissé que ce nom mystérieux, le grand historien Lenôtre ayant préféré rester discret par égard pour une jeune fille ayant voulu « se retirer du monde ».

     

    Le projet de mariage des deux jeunes gens avait reçu l’assentiment d’un oncle du chevalier, le père de Clorivière, un saint homme qui avait échappé à la Terreur en se faisant passer pour une mère maquerelle dans un bordel  de Chartres.

    Mais le mariage était retardé par le fait que le nom de la famille Limoelan se trouvait porté sur la liste des émigrés. Il fallait donc que ce nom soit radié de la liste pour que le chevalier ait de nouveau un état-civil et qu’il puisse enfin épouser celle qu’il aimait de tout son cœur. Mais le chevalier ne semblait pas inquiet. Il assurait Anne-Marie qu’il fallait avoir confiance dans la clémence de Bonaparte. Parfois la jeune fille exprimait ses doutes à ce sujet : elle était ardente royaliste et trouvait que son fiancé s’accommodait trop bien du petit homme dont elle craignait qu’il n’ait des tentations autoritaires.

     

    Elle avait tort : le Chevalier de Limoelan avait résolu d’assassiner le Premier Consul !

     

    A suivre…


    Bientôt sur Mondes en Chantier : Un soir à l’opéra

     

    « De l'ombre à la lumièreInfodump ? ! Infodump ?? Est-ce que j'ai une gueule d'infodump, moi ? »

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