• La fureur de Dracula : une critique Vampire (que tout)

    Il entre dans ma chambre / Par la fenêtre ouverte / Se glisse sous mes draps (cula) / Me caresse le ventre / Il me croit endormie / Je ne fais que sanglant / Je me tourne vers lui / Il me montre les dents / Dradradracula… / Reste encore près de moi (cula) / Serre-moi dans tes bras (cula) / Ne t’en vas pas déjà…

    Raise Deads

    La première fois que j’ai joué à La Fureur de Dracula, c’était en 1989, ce qui ne me rajeunit sans doute pas, mais l’avantage pour nous autres vampires, c’est que nous ne voyons pas nos rides se creuser dans le miroir vu que nous ne passons pas devant.
    La version 2007 que j’ai testée cet été (je déteste l’été, c’est une saison fort ennuyeuse où les jours sont trop longs) est une mise au goût du jour, principalement du graphisme. De ce point de vue, rien à redire : le plateau est de qualité, les illustrations des cartes magnifiques, et des pions variés et réussis agrémentent le tout. C’est Gothique à souhait.

    Du côté du livre de règles, on se retrouve avec un livret bien illustré, très clair quoiqu'un peu dense mais pas macabre. De quoi tout comprendre sans erreur possible, notamment grâce aux nombreux exemples fournis. Cependant, ne croyez pas qu'il vous sera pour autant possible de jouer directement après avoir ouvert le cercueil, euh… la boîte : les règles sont longues, la mécanique un petit peu complexe, et si on n'hésite plus après les avoir lues (ou qu'on s'y retrouve sans problème en cours de partie), il vaut mieux anticiper et s'y atteler avant d’inviter ses victim… ses ami(e)s, sous peine de devoir faire patienter tout le monde, mais c’est vrai qu’avec des bières de qualité on peut patienter… des siècles ahahAHAHAHAHarrrharrh heum, pardon.

    « L’avantage du pieu en bois dans le cœur c’est que si c’est un vampire ça marche, et dans le cas contraire ça marche aussi ».


    La Fureur de Dracula est un jeu semi-coopératif dans ce sens que l’un des joueurs va endosser le rôle du vampire tandis que les autres joueurs joueront les seconds rôles unis contre lui pour le capturer et le détruire : Van Helsing (oui oui, le mec du film), Mina Harker (cette sâââlôpe), Lord Godalming, (aristocrate plein aux as) et ce bon Dr. Seward (des personnages issus directement du roman de Bram Stocker). Pendant qu'ils traquent le Comte des Carpates, celui-ci se carapate en tentant de créer de nouveaux vampires. Les chasseurs doivent tuer Dracula avant qu'il n'ait créé six créatures de la nuit. S'ils y parviennent, ils gagnent. Dans le cas contraire, le Comte est bon.

    Chaque joueur a devant lui une fiche de personnage joliment illustrée. On retrouve dessus son état de santé et ses capacités spéciales. Il possède également un personnage en plastique qu'il déplacera sur la carte de l'Europe à la poursuite du vampire.

    Le jeu connaît en principe deux phases : la recherche et l’élimination du vampire

    Un verre de rouge et au pieu !

    1ère phase : A la recherche de Dracula.

    Durant cette phase, les chasseurs parcourent l'Europe par la route, en train (interdit aux vampires) ou en bateau (vampires acceptés mais ça les barbouille quand même un peu) et la fouillent de fond en comble – enfin je devrais peut-être dire de la cave au grenier - pour mettre la main sur le Comte. Celui-ci se déplace également, secrètement, de ville en ville. Il a devant lui une piste (forcément sanglante) où il aligne les cartes de lieux où il s'est rendu, ce qui lui interdit d'y retourner. A mesure que son chemin s'allonge, il les récupère pour pouvoir semer le doute sur son trajet. Sur chacune de ces cartes, il peut poser des rencontres afin de créer de nouveaux vampires ou de mettre des embûches sur le chemin des chasseurs. Dans les villes, les chasseurs peuvent s'équiper et tirer des cartes événements, qui peuvent leur être bénéfiques ou aider au contraire Dracula. S'il utilise des principes de déplacement déjà utilisés dans d’autres jeux plus classiques, La Fureur de Dracula possède une très grande variété, de par les rôles très différents qui sont alloués aux joueurs, et par la diversité des tactiques à employer.

    Une fois qu'un chasseur croise la route du Comte, ou une des cartes placées sur sa piste, le jeu s'accélère et Dracula est généralement trouvé assez rapidement. Enfin on dit bien généralement ! Sur les deux parties test que nous avons jouées, seule la deuxième a effectivement tourné de cette façon. Lors de la première tentative j’avais été prié de faire le vampire (quand on est une légende faut assumer) et du coup comme mon deuxième prénom c’est furtif les chasseurs ont déclaré forfait après trois heures de recherches infructueuses, deux tablettes de chocolat et cinq litres de thé.

    « La nuit est chaude, elle est sauva-age, la nuit est belle pour ses otages ».

    2ème phase : Baâastonnn !!!

    Lorsqu'un chasseur se retrouve dans une ville où est également Dracula, ça saigne. Le système de résolution utilisé est relativement bien pensé : chacun des opposants joue une carte action face cachée, on jette un dé, et le vainqueur compare sa carte à celle de son adversaire pour découvrir ce qu'il advient. Les résultats peuvent aller de la fin du combat par la fuite, aux blessures ou à la mort.

    L'issue du combat dépend en grande partie de l’heure qu’il est : savoir si le soleil brille dans le ciel ou s'il fait nuit est très important, le joueur incarnant Dracula ayant beaucoup plus de pouvoirs la nuit et son sort ne faisant pas vraiment de doute s'il se bat de jour. Pour preuve : il suffit de trois jets de dés bien sentis en un combat pour le liquider en bonne et due forme. C’est exactement ce qui s’est passé lors de notre deuxième partie test qui a vu Dracu se faire trouer la peau par une bande de vociférant chasseurs surarmés, sentant la bière et l’animal, la bave aux lèvres, des curly plein la bouche. Un spectacle horrible pour tous les protecteurs des espèces en voie de disparition.

    A l’heure des comtes

    Au final, on se retrouve donc en présence d’une semi réussite. Tout est fait pour rendre le jeu attirant, avec de nombreuses possibilités au moment de la traque, un graphisme soigné et pas mal de fun dans cette partie. Mais l'ensemble est gâché par la faiblesse de Dracula – toujours sur les dents – et sa grande difficulté à semer ses poursuivants une fois repéré alliées à la grande facilité pour les chasseurs de s'équiper de la tête au pied avec des fusils destinés à la chasse aux éléphants et des balles en argent trempées dans de l’eau bénite.
    Pour résumer, si vous ne disposez pas d’un super coyote pour jouer le fils des Ténèbres (craignez les séances d’hypnose de cette sââlmphf de Mina !) il vous faudra utiliser les règles additionnelles et ainsi faciliter la partie pour Dracula pour rendre ce rôle un peu plus saignant et équilibrer les chances.
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  • Commentaires

    1
    Vendredi 21 Novembre 2008 à 21:31
    Les notes de l'article ayant été aspirées par le warp, voici les références : la chanson Dracula c'est Sttellla (le plus grand groupe de rock'n roll belge et international) et la citation du pieu en bois c'est T. Pratchett.
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