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Panorama de la gamme Miles Christi (1ère partie)
Avant l'été, je vous entretenais de l'excellente surprise qu'avait été pour moi la fortuite et tardive découverte du jeu de rôles Miles Christi qui, rappelons-le, permet de jouer les aventures de templiers (des vrais, rien à voir avec le Da Vinci Code, Rennes-le-château et tout le fatras) en Terre Sainte au 12ème siècle dans une ambiance mélangeant délicatement rigueur historique et fantastique "d'époque" (c'est-à-dire respectant les croyances et la littérature du temps). Bref, le coup de coeur. Une sorte de pré-incarnation de Maléfices au temps des Croisades. Ou même, soyons modeste, un petit frère palestinien de Terra Incognita.
Fort de cette pépite, je décidais sans tarder de me lancer dans la collection constituée par la petite gamme de ce jeu hélas enterré trop vite faute de succès suffisant à l'époque. J'étais tout content après avoir trouvé d'occase à Paris un exemplaire du scénario "La Richesse de l'émir" en bon état. Mais j'étais jeune et naïf. A peine rentré de la Capitale, paf, Ludikbazar, le Jack l'éventreur des budgets des rôlistes français (bon, pour tout dire, le 7ème Cercle est aussi sur la liste des supects...), proposait toute la gamme à vil prix. Neuf et même encore cellophané. Ca tue. Donc, évidemment, j'ai tout de chez tout. Donc, après lecture (mais pas test pour cause de problèmes insolubles : voir la fin de l'article précédent...), petit panorama de cette gamme
Ensuite, mon coup de coeur : le scénario "La richesse de l'émir". Sous une couverture sobre et classieuse en papier épais et parcheminé se dissimule un scénario à la fois très ambitieux et remarquablement présenté. L'ambition d'abord. Il s'agit ni plus ni moins que d'écrire de A à Z un pastiche de texte médiéval : "Les confessions de frère Cortebarbe" pour en faire la soi-disante source d'inspiration du scénario. Le pari est bien tenu avec "notes du traducteur" en bas de page, fausses lacunes du texte original et clin d'oeil transparent (même sans parler couramment l'italien...) avec le nom du découvreur italien du texte : un certain Bonaccione Chierico (je rappelle que l'un des auteurs principaux s'appelle Benoît Clerc...). Une démarche gonflée et atypique qui ne peut que combler d'aise l'amateur d'esprit baroque que je suis. Les fac-similés, les indices matériels, les faux... de Maléfices à, donc, Miles Christi, n'est-ce pas en définitive le fin du fin, la mise en abîme ultime du jeu de rôles ? Non ? Si (réponse toute personnelle, AMTTHA comme on dit si joliment sur Internet...).
Si on y ajoute le fait que le scénario est présenté avec un luxe de détails, une belle mise en page, des illus toujours magnifiques, des aides de jeu à découper et à distribuer aux joueurs, des plans... qu'ajouter de plus ? Que chaque PNJ important dispose d'une fiche à découper avec portrait et synthèse de la façon de le jouer pour le MJ (une très, très bonne idée à recycler) au verso ? Bah voilà, c'est fait. Un bijou de bijou. Bon, en guise de bémols, il faut concéder que retrouver les infos nécessaires au scénario dans les marges du "fake" de chronique médiéval peut vite être casse-bonbons et que tout ça prend de la place (70 pages pour une intrigue somme toute assez courte : niveau efficacité, on n'est pas dans le cahier central d'un Old Casus, c'est sûr !). Mais on peut aussi dire que c'est le prix de l'originalité.
(à suivre...)
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