• Sombre avenir du jdr ??

    L’autre jour, David nous entretenait avec gravité du bon vieux temps qu’est parti et qui ne reviendra peut-être pas : celui où les boutiques de jeux vendaient des jeux de rôle. Pour prolonger cette réflexion, on peut en effet y voir un indice indiscutable du recul du jdr dans les pratiques ludiques des Français. Cela ne veut pas dire que l’on ne joue plus au jdr dans notre beau pays mais plutôt que, proportionnellement, les nouveaux joueurs préfèrent dépenser leurs maigres sous dans d’autres formes de jeux : les boutiques s’y adaptent avec pragmatisme.
    D’autres indices viennent accréditer, quoiqu’en disent les indécrottables optimistes ici ou là, du réel déclin du jdr en France. Le plus probant étant certainement la faillite (ou équivalent) d’un nombre grandissant de maisons d’édition, parfois même parmi les plus prestigieuses : Multisim, Jeux Descartes… Quant aux « survivants », leur activité purement rôlistique est indiscutablement en recul : Asmodée se contente d’entretenir COPS (pas de nouvelles des Héraults d’Elosie, le projet de CROC…), Oriflam est au compte-goutte… Le « milieu » reste actif, peut-être même plus actif que jamais grâce aux effets bénéfiques du web (jeux amateurs ou indés, forums…) mais, hélas, il se contracte.
    Cette déprise rôlistique est en fait aussi indiscutable que difficilement compréhensible. En effet, si on élargit un peu notre champ de vision au-delà du mini-milieu des geeks rôlistes, on constate avec un sourire de satisfaction que jamais autant qu’aujourd’hui la « culture rôliste » (si vous me passez l’expression…) n’a été présente dans les goûts communs des jeunes générations. Depuis les films de Peter Jackson, le succès des RPG informatiques comme Baldur’s Gate ou World of Warcraft, la pratique de masse des jeux Games Workshop par les préadolescents, les références rôlistiques très visibles dans les œuvres très populaires des auteurs de la mini-série TV Kaamelott ou des BD de la série Donjon… plus aucun jeune n’ignore ce qu’est un orque, que les nains boivent de la bière et n’aiment pas les elfes, qu’il est normal de parcourir des labyrinthes souterrains où on trouve invariablement une porte/un monstre/un trésor… Résultat : un pur délire rôlistique comme le Donjon de Naheulbeuk connaît le succès bien au-delà du cercle étroit des joueurs de jdr !
    Il y a donc un fort potentiel de joueurs pouvant à tout moment venir ou revenir vers la pratique du jdr. Quelles sont les passerelles dont ils disposent ? Pratiquement aucune. Bah oui, à la notable exception du Jeu d’aventures de Lanfeust de Troy (dispo en librairies et dont le magazine se fait l’écho dans les kiosques), il n’y a pas ou plus de jeux pouvant faire le lien : les Livre dont vous êtes le héros sont passés de mode, les jdr d’initiation sont rares ou inadaptés à leur objectif…
    Surtout, un jeu « hybride » (mi-jdr, mi-autre jeu) comme pouvait l’être Sherlock Holmes Détective Conseil (faux jdr mais vrai jeu de société) fait défaut pour introduire en douceur les concepts un peu « bizarres » de notre loisir préféré (pas de compétition entre les joueurs, support essentiellement imaginaire…).
    Alors, pourquoi cet article : pour se lamenter ? Non : parce que les plannings des éditeurs nous laissent enfin entrevoir de très intéressants projets de jeux « hybrides » tentant de mélanger jdr et jeu de cartes ou jeu de figs. Panorama de ces projets sur Mondes en Chantier dans les jours qui viennent !
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