• William Gibson et l'esthétique des jeux de rôle

    Grâce au bons conseils de Tonton David (non, non, pas celui qui n'en finit pas de suivre son chemin, celui de MeC !!), je me régale en ce moment même à lire l'avant-dernier roman de William Gibson, l'ex-pape du Cyberpunk. Ca s'appelle Identification des schémas, ça a un titre à faire pâlir d'envie un Houellebecq, il serait français il pourrait même avoir le Goncourt avec un titre pareil. Mais, rassurez-vous, c'est beaucoup mieux. L'un d'entre nous (ce serait David, ce serait mieux, rapport au fait que lui a aussi lu le suivant) vous en parlera plus en détails prochainement.

    L'objet de ce petit billet est un simple passage d'une ligne et demi qui m'a fait sursauter. Je vous le livre brut de décoffrage :

    [Décrivant une jeune femme :] "Si ses seins étaient plus gros, elle pourrait poser pour des couvertures de jeux de rôles pour adolescents de n'importe quel âge"

    Ahem.

    Ah, ça fait drôle de se sentir épié au fond de son lit à travers les pages d'un bouquin. Oui, toi, là, espèce de post-ado mal dégrossi, combien as-tu de couvertures de jeux de rôle avec des filles à forte poitrine dessus, hein ?

    C'est vrai, quelques unes. Par exemple, celle-là :


    Ou encore, celle-là :


    Bah oui, le côté ironique de la chose, c'est que ce sont des couvertures pour Cyberpunk, jeu qui s'est ouvertement (mais parfois bien maladroitement) inspiré des premières oeuvres de maître Gibson (Neuromancien en tête). Apparamment, le Billou, ça l'a un peu chagriné qu'on donne cette image là de ses univers littéraires...

    PS : non, cet article n'est pas destiné à booster notre référencement sur Google. Mais ça pourrait aider ;-!
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  • Commentaires

    1
    Mardi 23 Septembre 2008 à 08:33
    C'est tout à fait partial comme choix de couverture ! Quitte à montrer des gros nichons, quid des femmes peu vétues des suppléments D20 d'Avalanche Press ? Tenez, quelques liens sympas pour vous rinc... Pour juger par vous-mêmes :
    - http://ecx.images-amazon.com/images/I/51RCYWP5Z9L._SS500_.jpg
    - http://www.pen-paper.net/images/rpgdb/apl0907.jpg
    - http://www.coolstuffinc.com/images/Products/Misc%20Art/Avalanche%20Press/apl_queenofthecelts.jpg
    - http://g-ecx.images-amazon.com/images/G/01/ciu/a3/fe/2be7024128a0b4c35fc9c010._AA240_.L.jpg
    ... Ma préférée, c'est celle de Doom of Odin (il faut aller sur le site de l'éditeur pour la découvrir) qui paraît-il déclencha des commentaires aux USA du style : "mais comment fait-elle pour viser correctement dans cette position ?" ou encore "ce n'est pas comme ça qu'on tient un arc ! n'importe quoi !" (sic)

    Il y a aussi les nénettes de Everquest (le jdr papier comme le mmorpg) en bikini et cotte de mailles.
    :)

    Mais bon, dans cet océan de mauvais goût surnagent quelques grammes de finesse, et la plus belle illustration de fille nue est sur l'écran de THOAN ! Yessss !

    ;)
    2
    Mardi 28 Octobre 2008 à 14:00
    Deux choses :
    - je confirme tout ce que dit le jeune sacripan qui s'exprime ci-dessus sur cette fameuse et enthousiasmante expérience de PBF
    - chacun aura remarqué que la verve du monsieur devait aussi être pour quelque chose dans le plaisir pris lors de cette expérience inédite (lecteur distrait, si tu changes une seule lettre de cette phrase, tu risques de ne pas te faire une juste image de nos relations...)

    Par contre, à propos de Gibson, étant nul en anglais, je ne peux rien en dire de plus. La seule chose, c'est que j'espère que David vous entretiendra bientôt de ce mythique auteur dans ces pages d'ici peu.

    A bientôt Madmartigan : toujours un grand plaisir de te lire !
    3
    Mardi 30 Décembre 2008 à 13:20
    Et pour ajouter un jeu nouveau à cette liste de belles couvertures couvertes de belles : MangaBoyZ 1.1

    4
    Madmartigan
    Mercredi 17 Septembre 2014 à 11:11
    Salutations Narbeuh,

    J'ai justement relu nos textes il y a quelques minutes (qui datent tout de même d'il y a plus de trois ans... ça commence à faire loin tout ça !) et je suis content de voir que tu as toujours bon pied bon oeil.

    Oui mesdames et messieurs, car cet homme (cet homme, que dis-je ? Ce virtuose du clavier, ce Walt Whitman de la narration...) a été pendant fort longtemps (dans mon imagination cela a duré fort longtemps tout du moins mais il me semble qu'une bonne grosse année plus une quantité de temps avant mon arrivé que j'aurais du mal à quantifier, c'est plutôt un bon score) l'aimable hôte qui entretenait cette merveilleuse expérience à interactivité commune connue sous le nom de PBF/PBM "Incorporated 2033", et dont j'avais l'insigne honneur d'être un des contributeurs.

    Dans la pratique ça voulait dire qu'on commandait des tas de flingues à nos supérieurs via de petits formulaires très bien fichus, qu'on roulait à toute allure dans la Combat Zone de Night City en tirant sur tout ce qui bougeait (et le reste aussi pour faire bonne mesure), qu'on (bon ok que JE) rendait des rapports circonstanciés sur les activités de nos petits camarades et qu'on essayait désespérément de boucler un scénar entamé un bon moment auparavant en achevant une bonne fois pour toutes les pauvres malheureux qu'on devait retrouver (c'était aussi jouissif que d'arracher les pattes d'un cafard, et tant pis si je passe pour un dangereux sadique en disant ça, après tout j'en suis un).

    On était à deux doigts d'y arriver quand il est devenu évident que "On" c'était surtout Narbeuh et moi, les contingences de la vie matérielle ayant apparemment rattrapés nos petits camarades (contingences qui ne tardèrent pas à me rattraper également).

    Elle est donc morte la PBM, oui, mais morte debout, puisque je reviens de temps à autres relire ces passages avec nostalgie et procéder ainsi à ma ******bation intellectuelle annuelle, parce que mince, tout de même : regardez comme cette phrase est joliment tourné ! On dirait du Sartre quand il avait 10 ans !

    Oui oui ami lecteur, tu as deviné : Sartre n'écrivait pas très bien quand il était jeune, de son propre aveux... Et de la littérature d'aventure rocambolesque qui plus est, mais d'un autre côté, peut être que je serais plus enclin à lire du Sartre aujourd'hui si il avait choisi de s'intéresser de plus près aux histoires d'un futur proche où la corporation est non seulement un loup pour l'homme, mais aussi sa télévision, son manger, son coin dodo, voir son cerveau aussi...

    Au lieu de ça il a laissé ce privilège à Mr Gibson... lequel étant issu du pays de la liberté (et des Moo-Moo Burgers), est donc traduit avant d'arriver dans le pays des affreux fromages-qui-puent. Depuis que j'avais joué avec ce cher Narbeuh donc, j'étais devenu assez accro au Cyberpunk (un genre qui me démangeait déjà avant, mais ça ne s'est pas arrangé), et j'en suis donc venu à lire du Gibson. Mais là, déception... quelle déception !

    Et pourtant je ne devrais pas dire une chose pareille : les scénarios sont bons. Ils sont même plus que bons, ils sont incroyables (Jarnicoton ! Cette allégorie sur ces être protéiformes qui vivent au beau milieu des bars et boites de nuit à l'insu de tous ! Magnifique !). Mais qu'est ce qui cloche alors ? Et oui bien sûr... la traduction. C'est cette déplorable habitude de vouloir toujours tout traduire qui gâche tout. Pour moi, la littérature de Gibson sent et respire l'américain. Certaines expressions ne passent tout simplement pas en français. Les anglais ont la chance de disposer dans l'arsenal de leur langue bon nombre d'expressions reprises lettre pour lettre du français qui donnent une touche délicieusement intello à leurs écrits. Au demeurant, nous disposons de l'équivalent qui donne une touche délicieusement plouc à nos scribouillages (en général parce que les gens qui lancent ces anglicismes n'y comprennent rien et choisissent une fois sur deux le mauvais mot).

    Alors pourquoi, nom de dieu-de-bor***-à-*******-de-m**** faudrait il que nous nous passions de garder certains termes anglais qui décrivent parfaitement un concept tout ça parce qu'ils ne sont pas à la mode ? C'est pour moi le grand drame de Gibson en français : certaines idées ont besoin de l'anglais... Pas parce qu'elles sont intraduisibles, non : simplement parce que notre imagination ne saurait être frappée de la même manière par la substitution malhabile d'un terme franchouillard bancal que par une expression américaine qui est un concept à elle toute seule.

    De mon côté, je pense dont que j'attendrais encore quelques années, quand j'aurais plus de temps libre, pour lire Gibson dans sa langue natale, où je pense être enfin confronté à sa vision sans le filtre grossier imposé par des normes de traduction inadaptées à l'ampleur de son écriture... et si je ne comprends pas tout son argot et bien... je pourrais toujours imaginer ce qu'il a bien pu vouloir dire, je suppose ! ;)

    Sur ce bonne soirée à toi Narbeuh, et à dans un an peut-être bien ? ^^

    Madmartigan
    aka
    Snakeman
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