• Parlez-vous Commun ?

    Nous autres les personnages de JdR, et particulièrement ceux d'entre nous qui sévissent dans des univers Medfan (mais ça peut aussi se trouver sur de lointaines planètes), rien ne nous arrête, et surtout pas la barrière de la langue que nous sautons allègrement. Nous nous balladons dans des contrées exotiques peuplées de tribues chamarées avec chacune leur idiome, et ce n'est pas ce qui nous empêche de tailler une bavette et la route...   

     

     

    No comprendo

    Sans même parler de magie ou de pouvoirs télékinésiques, certains jeux règlent la question en inventant la langue du voyage, le commun, etc. Mais lorsque ce n'est pas le cas, si le MJ ne ferme pas les yeux sur ce point de détail, la situation peut vite se compliquer. Comme dans la vraie vie en quelque sorte. Bien entendu il est toujours possible d'utiliser quelque artifice dans le scénario, comme par exemple un voyage en bateau qui aura permis d'apprendre la langue de ces îles lointaines auprès des membres de l'équipage qui en sont providentiellement originaires, ou dans le background, tel ce grand-père ultramarin dont on n'avait pas parlé jusqu'à présent mais qui n'a pas manqué d'inculquer à son futur explorateur de petit fils les rudiments de plusieurs langues indigènes... Mais si le MJ est un puriste ou s'il a épuisé tous ses expédients lors des épisodes précédents, il lui reste un joker, assez incroyable et pourtant vrai : la xenoglosie !

    La xenoglossie

    On peut en effet parler, comprendre, écrire des langages qu’on n’a jamais appris. Cela parait à première vue improbable et qui n'en a pas rêvé en travaillant sur une version ou un thème latin ? Et pourtant, ce phénomène a existé, existe même...

    Deux hommes étaient assis en tailleur, se faisant face, sur des tapis somptueux et brodés, parmi de multicolores coussins, dans une petite pièce sombre aux murs faits de mosaïques.

    Les yeux bleus de l’un plongé dans les yeux bruns de l’autre, ils se fixent l’un et l’autre avec insistance. A proximité un interprète traduit lentement les phrases que les deux curieux interlocuteurs échangent. Le plus jeune des deux,Wellesley Tudor Poleest anglais. Ce jeune industriel est arrivé jusque dans cette petite maison des faubourgs d’Alexandrie, guidé par sa prédilection pour le baroque, le merveilleux. Et justement se tient devant lui un homme qu’il recherche depuis des semaines et qu’il vient de réussir à rencontrer : c’est le prophète persan Abdu'l Baha Abbas. C’est un homme recherché par les autorités, mais qui a groupé autour de lui un nombre important de disciples le vénérant comme un guérisseur et un prophète. Entre les deux hommes, si dissemblables, la conversation n’est pas chose facile, car abass ne parle pas anglais et l’anglais ne connait pas un traitre mot de persan. Bien entendu, l’interprète fait le maximum, mais il est évident qu’il peine grandement à essayer de traduire les propos philosophique dont le sens lui échappe complètement. Les nuances, n’en parlons pas...

    Une heure environ après, apparaît dans la pièce l’un des disciples d’Abbas, le nouveau venu s’adresse à l’interprète qui, se levant aussitôt, après avoir prononcé quelques paroles d’excuses, quitte la pièce, laissant les deux étrangers seuls, face à face.

    La conversation aurait dû s’arrêter là. Mais, curieusement, Tudor Pole, qui n’a pas cessé de fixer le regard du prophète, s’aperçoit, non sans la surprise qu’on imagine, qu’il comprend Abbas, lequel a continué de parler avec le plus grand naturel. Il le comprend même de façon plus parfaite, plus clair, cent fois mieux pense-t-il même, qu’au travers des phrases de l’interprète. Pourtant, le jeune anglais n’est pas au bout de ses surprises, car, quelques minutes plus tard, il s’entend répondre aux prophètes en persan ! Or, l’instant d’avant encore, cette langue lui était totalement inconnue ; il l’emploie maintenant avec la plus grande aisance. Dans une totale maîtrise, de part et d’autre, par conséquent, cette curieuse conversation continua pendant une heure. Et c’est ainsi que mieux qu’il n’aurait jamais pu le rêver, Tudor Pole obtint du prophète persan toutes les précisions possibles sur sa philosophie, sa vie personnelle et le petit groupe qu'il avait constitué. Puis il prit congé, non sans l’avoir remercié dans les formules de politesse les plus policées et les plus précieuses, raffinées, dont est riche la langue persane, à condition bien sûr, de la posséder à fond. Il quitta la pièce et faisant signe à un disciple du prophète, il voulut lui demander de lui procurer un taxi. A son propre étonnement, en ouvrant la bouche pour s’exprimer, il s’aperçut que ces merveilleuses et subites connaissances en persan avait complètement disparu !

    On n'est jamais aussi bien traduit que par soi-même 

    Ce phénomène n’est pas aussi extraordinaire qu’on serait tenté de le penser d’emblée. Bien des occidentaux ont en effet vécu des expériences à peu près semblables avec des gourous ou des yogis. Tous n’ont pas réussi à parler une langue inconnue et généralement complexe, mais, fréquemment, ils ont compris clairement, durant quelques instants privilégiés. Après des études poussées, on pense qu’ils se trouvaient alors dans un état de transe proche de celui auquel parviennent les grands médiums, et que leur esprit communiquait alors, en direct, avec celui de leurs interlocuteurs, sans passer par le truchement des mots. Mais par contre, les spécialistes de la parapsychologie expliquent beaucoup moins facilement qu’un médium arrive, comme Tudor Pole, à s’exprimer dans une langue inconnue de lui, de façon parfaite. Il n’a cependant pas été le seul et partage avec le Docteur et un certain nombre d’autres sujets exceptionnels dans l'Histoire ce don extraordinaire de parler ou d'écrire les langues étrangères sans les connaître, ce don que, précisément, les savants ont baptisé xenoglossie.

    Les cas célèbres

    Edgard Cayce, le fameux médium américain qui, sans être médecin, pouvait diagnostiquer de façon infaillible n’importe quelle maladie, pouvaient ainsi s’adresser à tous ses malades dans leur langue nationale, aussi peu usitée qu’elle fut sur le territoire des Etats-Unis. On cite aussi le cas d’un médium d’Amérique latine qui, ne connaissant que le portugais, parvenait cependant au cours de ces instants privilégiés de la communication à parler l’anglais ou l’italien. Et d'autres exemples récents existent. Alors à l'occasion de votre prochaine création de perso, pensez à miser sur un don au moins aussi crucial que l'ambidextrie : la xenoglossie !

     

     

    chantierdédérapage

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