• Outtabox : A Dirty World

    Oulah mais j'ai un retard phénoménal moi au niveau de mes ouvertures de boîtes/livres et même des compte-rendu de lectures qui s'en suivent. Ca, c'est typiquement la faute des indés avec leurs petits livrets tout maigrichons vendus à vil prix : du coup, on achète tout ce qu'on trouve, on lit ça vite fait et on oublie de le référencer dans ce bon vieux blog.

     

    Allez, hop, on commence à écluser le stock avec un demi-outtabox, demi-compte-rendu de A Dirty World, un jeu court et en anglais, dans la veine des films et romans Noir. Oui, c'est une des marottes des maîtres de céans.

     

    ADW utilise comme base de système une version pas mal épurée du One Roll Engine, le système assez génial (il faut bien le dire...) de Reign, notamment : http://mondesenchantier.over-blog.com/article-outtabox-reign-enchiridion-edition-71546242.html

     

    Ce système qui doit son nom au fait qu'un seul lancer d'une poignée de D10 vous donne une grande finesse de qualités de résultats ne convainct pas outre-mesure ici. En effet, comme je le disais plus haut, c'est une utilisation très light de l'ORE. Ce qu'on demande surtout à ce système dans ADW, c'est de nous dire "je gagne" ou "je perds". Il n'est pas fait d'usages réels des qualités et donc on aurait quasiment pu remplacer ça par un jet d'un D100 voire un pile ou face que ça n'aurait pas changé grand chose. Enfin, si : ça aurait pas mal simplifié. Pour être juste, on notera quand même la présence d'une annexe consacrée à la création d'intrigues Noir avec le jet d'une seule poignée de dés. Ouais, bon : assez anecdotique quand même.

     

    Le coeur de ADW est en fait constitué d'un système accolé à l'ORE mais qui est quasiment indépendant (il pourrait être adapté sans peine à un autre moteur de résolution). Celui-ci se propose de gérer très finement l'évolution du mental du PJ en faisant découler toutes ses chances de réussite de celui-ci. Bien Noir dans l'esprit. Le mental est donc divisé en nombreuses caractéristiques (courage, corruption, générosité...) opposées en paire antagonistes, un peu à la manière du vétéran Pendragon (voir photo de la fiche de perso à la fin de l'article). On note leur évolution par des cases à noircir ou à gommer.

     

    Cette évolution se fait essentiellement selon deux voies : d'une part, les choix du joueur en fonction de son interprétation (par exemple, "je choisis de céder à la corruption, etc), d'autre part, après un conflit réussi ou raté (c'est là où l'ORE intervient) contre le mental d'un PNJ ou d'un autre PJ. Cela ouvre donc la porte à la gestion de manipulations mentales où les PJ tentent de prendre l'ascendant sur les PNJ (ou l'inverse) en les faisant se comporter selon leurs voeux. Bon, bien sûr, si vous préfréez leur coller une bonne bastos dans la tête, c'est possible aussi (hop, retour à l'ORE plus classique).

     

    Comme on le voit, le système est très bien adapté à l'ambiance Noir mais, faute de test, je ne peux jurer qu'il soit très efficace. En effet, on est là vraiment dans le cadre du "system does matter" (le système est central, en quelque sorte). Du coup, il faut continuellement avoirr ecours aux règles, sans cesse noircir et gommer des cases dès qu'il se passe quelque chose ou qu'on fait faire quelque chose à son alter ego. Pas toujours très pratique (ni Patrick, d'ailleurs). Il pourrait d'ailleurs être judicieux de prévoir autre chose comme compteurs : des jetons ou un trombone qu'on déplace sur une échelle car là, en l'état, je ne donne pas cher de la feuille de perso aptès 2 ou 3 h de jeu.

     

    Bon, OK, mais à part le système ?

     

    Bah rien. Pour ne pas déroger à une règle solidement établie chez les indés et autres narrativistes chébrans, il n'y a rien d'autre que des règles et quelques (rares) conseils : pas de background (procurez-vous plutôt Hellywood), pas de scénar'. Dommage et surtout : en quoi est-ce antinomique ? On peut tout à fait avoir un système novateur et qui matter un max ET du background, non ? Surtout que là, ce n'est pas du sans MJ ou ce genre d'expérimentrations de narration partagée.

     

    Bon, le point positif de ce parti-pris, c'est qu'au final on a un petit livret (70 pages A5), pas cher (environ 15 euros) qui permet de rendre tout ça très accessible.

     

    On finit par quelques photos "outtabox".


    SAM 0990 (Copier)

     

    Une couverture dont on ne sait si on doit la trouver classe ou kitsch. En tout cas, elle a un petit quelque chose de Blade Runner, vous ne trouvez pas ?

     

    SAM 0993 (Copier)

     

    Photos NB vieillies, Film Noir... le 4ème de couv' est plus explicite. Marlowe, nous voilà !

     

    SAM 0991 (Copier)

     

    Les illus intérieures sont toutes des photos NB artificiellement viellies mais c'est vraiment bien foutu : bonne ambiance. La mise en page est... euh... minimaliste. Comme on le voit, le texte est assez aéré.

     

    SAM 0994 (Copier)

     

    Tout pareil.

     

    SAM 0992 (Copier)

    La fiche de personnage est un peu laide et fait un peu peur. En même temps, "system does matter" comme dirait l'autre.

    « SAGA IISAGA III »

  • Commentaires

    1
    Jeudi 10 Novembre 2011 à 12:44

    Perso, j'attendais beaucoup plus de ce livre. J'ai été assez déçus du manque de matos à l'intérieur. Disons que 15 euros pour ça, c'est un peu cher pour moi. Sans revenir sur les histoires de droits d'auteur et autre, pourquoi ne pas en faire un pdf téléchargeable car vu le nombre de page (on dit 70 mais je pense qu'on peut en enlever 20 de phot s'étalant un peu trop sur les pages. Pourquoi déçu ? Comme tu le dis, ni background, ni scénario, et de vagues idées. rien de quoi titiller l'imagination, un système un peu arride qui ne peut être mis en place vite fait pour le tester, du coup, bien qu'il y ai de bonnes choses bien pensées... j'accroche pas :)

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