• Cyberpunk Reload (2ème partie)

    hardwired.jpg Bon, bon, bon... Ooooh, kéçéçé ? Voici encore du très vieux supplément Cyberpunk au fond de l'étagère ! Hop, un dernier supp' version 2013 qui m'avait échappé lors du dernier billet : Hardwired. Alors, c'est pas pour me chercher des excuses mais c'est vrai qu'il est spécial celui-là, pas vraiment 2013 ni 2020 ni rien du tout : spécial, je vous dis. Déjà, il n'y a pas de photo sur la couv' alors que c'est pourtant bien une VO. Alors, vous voyez bien ? A la place, il y a deux ma-gni-fi-ques représentants d'un quelconque groupe de soupe rock FM du milieu des années 80 avec mèches péroxydées, vestes à épaulettes de la mort et... ah bah tiens, non, ils ont des flingues : ça doit être des cyberpunks. Bref, c'est horrible.

    L'intérieur de ce livret des mêmes format et taille que les deux précédents (un peu moins de 100 pages) est entièrement rédigé par Walter Jon Williams, l'auteur du roman cyberpunk Câblé (et de ses suites), Harwired, bien entendu, en VO. C'est un cas joliment rare en jdr que d'avoir une adaptation de roman en jeu réalisée par l'auteur lui même ! Il faut dire que WJW est un überfan de jdr. C'est même l'auteur d'un autre vieux jeu FGU,
    Privateers & Gentlemen, où (je vous préviens : ça n'a rien à voir) on peut rejouer Master and Commander et autres aventures maritimes aux alentours de l'époque napoléonienne. On dit même que le célèbre hovertank du héros de Câblé a d'abord été défini avec les règles de Car Wars. Bref, un gros geek.

    Des noms, des noms... d'accord mais : est-ce que c'est bien dedans ? Pas tellement, en fait. Comme les suppléments précédents, il faut déjà avouer que ça pique aux yeux méchamment : quels progrès depuis ! Notamment dans les productions françaises récentes (suivez mon regard...). Bon, cette fois, on a quand même évité les photos délirantes mais à la place on a... rien. Ou presque. De temps en temps un petit crobard mais bof, bof. Summum du retro-kitsch, les petits textes placés en marge (points de règles, précisions diverses...) sont joliment encadrés façon papier imprimante avec les petits trous sur les côtés qui vont bien. Typique d'une imprimante à aiguilles des années 70-80. Et ça se passe quand Hardwired ? En 2151. No comment.

    En ce qui concerne le contenu lui-même, on a d'abord quelques pages sensées présenter le monde des romans en 2151 (donc). C'est torché de chez torché. Suffisamment pour qu'on soit bien sûr de ne rien apprendre d'utile ou de neuf. Un exemple pioché dans le background du "reste du monde" (comprendre : hors USA) et traduit à l'arrache en exclusivité Mondes en Chantier :
    "Pacifique Sud : L'Australie et la Nouvelle-Zélande restent stables. Les plus petites îles sont menacées par le surpeuplement et les inondations."
    Sans déconner ? Et hop, c'est parti pour une campagne du feu de Dieu avec moult enjeux géopolitiques... Bien sûr, tout est à l'avenant. Voire pire.

    On a ensuite un chapitre de règles bien, bien obsolètes puisque datées 2013. Toutefois, les nouvelles classes de persos (Détective Privé, ça peut être utile quand même...), les drogues, le système d'armures/perforation des armes à feu... sont assez sympathiques. Idem pour le système de Netrunning qui abandonne carrément les trucs à la Tron et à la Pacman pour un topo s'approchant du vrai hacking. Par contre, ça reste bien court et, pour le rêve et le fun, on repassera demain. Le reste du livret est une série de mini-aventures dans l'ambiance des romans : faible intérêt. Vous l'aurez compris : même avis pour l'ensemble du livret.

    chrome1.jpg Passons au premier VRAI supplément pour Cyberpunk 2020 : le Chrome Book 1. Raaaah, du matos à viander, enfin !! C'est parti pour la vraie vie !
    Déjà, pour être pointilleux, en ce qui me concerne, il s'agit plutôt de la traduction en VF : Chrome. C'est pareil avec un dessin moche à la place d'un dessin hideux et... tout un cahier couleurs sur la mode en 2020 en moins. Et oui, déjà, à l'époque, les éditeurs français sont obligés de faire la chasse aux coûts excessifs...

    Comme on s'en doute, il s'agit donc d'un catalogue de matos, le premier d'une série de 4 en tout. La filiation avec les précédents supp' est maintenue puisque l'essentiel du catalogue est traité en fake avec fausses pubs et compagnie : plutôt sympa. PAr contre, le bon goût a poussé à rompre avec l'habitude fâcheuse de prendre ses potes en photos dans des poses ridicules donc : que des dessins. Et même parfois, soyons fous, des beaux ! Contrairement à ce qu'on pourrait penser, il n'y a pas QUE des flingues et des prothèses dans le catalogue. On y trouve aussi de l'électronique grand public, des véhicules, de sociétés de service, un topo plutôt pratique sur les logements (avec plans)... Tout ça est plutôt pas mal.

    OK mais : est-ce encore utile ? Modérément. Ca a maintenant plus de 15 ans (putain...) et c'est parfois difficile d'échapper au ridicule. Deux catégories de trucs bien ridicules, en fait.
    1ère catégorie : le "pas assez rapide, petit !". Les gars se sont faits doubler par une réalité accrocheuse dès la 1ère ligne droite. Regardez par exemple la (jolie) illu ci-dessous.

    chrome1a.jpg
    Oooooh, une Casio programmable comme j'en avais une au lycée pour me baffrer des fonctions et ce genre de trucs... ah non, en fait, quand on lit le texte on découvre que c'est en quelque sorte le "successeur" de l'Iphone en 2020. Ahem.

    2ème catégorie : le "ridicule intemporel". C'était ridicule en 1991, ça le reste en 2008, ça le sera encore en 2020 ou 2050 ou 2066... Là, pas facile de trier, ça arrive par paquets de douze. Allez, pour la bonne bouche quand même, je retiens : les prothèses pieds-rollers (oui, oui, comme ça se prononce) et surtout... tatatam... l'inoubliable prothèse de main-massue (avec son super-argumentaire, je cite : "pan dans ta gueule !"). Pour être sympa, un petit scan de l'objet du déli(re) :

    chrome1b.jpg
    Finalement, on ne peut pas franchement dire que j'ai fait plus court que dans le billet précédent. Pas grave : voyons grand, no limit, i am the king of the woooorld. On va en faire une saga de ce truc.


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  • Commentaires

    1
    Mercredi 12 Mars 2008 à 19:54
    "On dit même que le célèbre hovertank du héros de Câblé a d'abord été défini avec les règles de Car Wars." : comme je te le disais, c'est une légende que W. J. Williams réfute lui-même dans l'interview qu'il avait accordée à Casus Belli (n° 63 p 79 : "Je n'ai jamais joué à Car Wars, ni à aucun autre jeu similaire. Les scènes de combat de Câblé proviennent de ma seule imagination.").
    2
    Narbeuh
    Mercredi 17 Septembre 2014 à 11:14
    Je m'incline devant la science du plus VCI de tous les VCI ;-!

    Merci, Culto, d'avoir pensé à copier ton commentaire en ces lieux.
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