• Oulah, ça fait un moment qu'il dort dans mes brouillons celui-là ; il est temps de vous écrire ce que j'ai retenu de ma découverte, cet été, de la gamme Pavillon Noir. En tout cas, pour commencer, du livre de base sous-titré "La révolte".

    D'abord, posons le contexte. Amateur d'Histoire, d'aventures littéraires et de 18ème siècle, je ne pouvais qu'être le coeur de cible de ce jeu de rôles de pirates publié voilà déjà quelques temps par la maison Black Book (leur 1er jeu à l'époque) mais qui existait depuis des années en version amateur sur le Net. Je m'étais donc juré de me le procurer à sa sortie puis, la vie est ainsi faite, ça ne s'était pas fait. Là dessus était arrivée une critique vacharde et expéditive sur Casus, une sortie de très gros suppléments très indispensables qui ont fait monter le prix du "ticket d'entrée" à près de 100 euros... et voilà comment on laisse passer le train d'une gamme qui, pourtant, à priori, avait tout pour me séduire. Heureusement, comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire sur ce blog, j'ai réussi à "forcer la porte" de cette gamme grâce à un lot à prix cassé.

    Un petit mot sur la forme toujours pour commencer. Elle est OK, sans plus non plus. Présentation de bon aloi, certes, mais franchement très, très proche de celle de Guildes 2. Je ne pense pas qu'il y ait un copyright sur les maquettes, c'est juste que cela nuit à l'identité du produit. Je reste persuadé que je lis Guildes et hop, en fait, je lis Pavillon Noir. Elle est aussi un peu austère (comme celle de Guildes 2 donc...). Je ne suis pas fan du tout flashy couleur papier glacé mais là il y a de la marge quand même : il y a des pages et des pages sans aucune illustration. Question de budget, très certainement.

    Première impression, que je peux d'ailleurs déjà étendre à l'ensemble de la gamme que j'ai eu tout loisir de lire cet été : c'est une formidable synthèse sur tout ce qui touche à la piraterie. Les bouquins sont, je crois, à inclure dans toute bibliothèque de fan d'imaginaire et d'aventure historique. Même si il n'a pas l'intention de le transférer un jour dans le rayonnage "ludothèque". En effet, dans ce gros bouquin de 250 pages, environ la moitié du total est consacrée à des considérations sur la piraterie mais aussi son contexte historique et géographique. C'est bien écrit et émaillé de petits encadrés qui atttirent l'attention ou livrent une anecdote, un détail supplémentaire.

    Et les autres 50 % de la pagination ? Bah, à vrai dire, y a quand même pas mal de règles. Notamment une cinquantaine de pages rien que sur la création de perso. Au début, ça fait peur mais, au final, on se rend compte que les règles ne sont pas du tout lourdes, on est à des années-lumières (enfin, à des miles marins en tout cas) d'un Rolemaster ou d'un Légendes par exemple. Par contre, il y a une remarquable inefficacité de la proportion règles/place pour les expliquer. Il y a en effet un souci du détail et de l'exhaustivité qui honore Renaud Maroy, l'auteur passionné du jeu, mais qui donne à son oeuvre une impression vraiment peu "sexy" façon règle pour wargames des années 1980 avec des "MDFor - 1" et des "MDAdr + 2" qui font froids dans le dos. Pourtant, au total, le système n'est pas très compliqué et bien fichu. Le combat, notamment, réussit à être tout à fait intéressant tout en restant simple et sans pour autant nécessiter de lire et d'intégrer tout de suite les règles additionnelles contenues dans L'art de l'escrime.

    Bon, allez, on arrête de tourner autour du pot. Passons au coeur de ce compte-rendu : que penser du découpage éditorial de cette gamme et, par conséquent, du contenu de ce seul livre de base ?

    Tout d'abord, c'est entendu : TOUT le matos réuni avec amour par Renaud Maroy ne pouvait pas tenir en un seul bouquin de taille et de prix raisonnables. Il fallait donc que l'éditeur fasse des choix frustrants. Ils le sont. Et, en tant que client, je ne suis pas d'accord avec ceux qui ont été effectués.

    Premier point, il n'y a rien (mais du tout) sur des choses comme les bateaux, les abordages, les canonnades endiablées... toutes choses qui, pour moi, pauvre béotien, SONT la piraterie. Certes, le second livre de la gamme (A feu et à sang) les traite et est décrété ouvertement indispensable mais cela ne me satisfait pas. Un livre de base est aussi fait pour refléter le jeu. Et on apprécie fort de pouvoir mener une partie, même basique, avec le seul livre des règles sous le bras. Là, ce n'est pas du tout le cas.

    Deuxième point, le fait de vouloir présenter dans ce seul livre TOUS les aspects de la piraterie de 1530 à 1810 et du Nord au Sud du continent américain est au final contreproductive. Cela prend énormément de place et oblige à survoler les choses. De plus, tout le reste du bouquin  (création de perso, technologie disponible, scénario d'introduction...) est orienté pour jouer durant l'"âge d'or" de la piraterie (début du 18ème siècle). C'est donc assez incompréhensible. Il aurait été autrement plus efficace de se concentrer dans ce bouquin sur cette période effectivement utilisée par TOUS les scénarios de la gamme et de rejeter le reste dans un hypothétique supplément "Autres époques, autres lieux".

    Dans le même ordre d'idée (mais quand même moins grave), il est certes appréciable d'avoir dès le livre de base une description géographique de toutes les Caraïbes où sont appelées à se dérouler la plupart des aventures mais là aussi se concentrer sur deux ou trois lieux clefs (les petites Antilles par exemple) aurait permis de gagner de la place dans ce livre de base déjà bien encombré.

    Au bilan, je ne peux m'empêcher d'être un peu déçu. J'attendais beaucoup du mythique Pavillon Noir et, si je ne peux que me réjouir de la science et de la passion contagieuse de son auteur, je constate que le saut entre version amateur et version professionnelle n'a pas été complètement réussi. Bon, je me replonge dans les autres ouvrages de la gamme et jeu vous dis tantôt ce que j'en pense.


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  • Attention ! La lecture de cet article peut donner le saturnisme !

    Ex fan de Rackham, oui toi l’ancien fan boy, comme tu peignais bien les p’tits bonshommes. Ex fan de Rackham où sont tes années folles, que sont devenues toutes tes idoles ? Disparus Cadwallon, Confrontation, disparus Cry Havoc, et Ragnarok. Idem Hybride.


    Partie 2 : On se passera de ton avis, on se contentera de ton fric


    Les clients ont toujours tort

    Mais la société Rackham n’est pas là pour nous faire plaisir me direz-vous (discours souvent entendu aussi pour GW qui est en quelque sorte le modèle), elle est là pour faire des profits. Certes, mais l’identification au groupe est aussi, toujours selon Mucchielli : "d’une part la caractérisation par chacun de son identité sociale par la référence au groupe (par son appartenance), et d’autre part la considération comme " sienne " des réalisations du groupe, comme " siens " ses succès et échecs". Voilà pourquoi beaucoup ont eu tendance (je crois que c’est bien fini maintenant que nous avons touché le fond de la désillusion) à considérer que ce que produisait le Dragon Rouge leur appartenait aussi un peu. Ce n’était pas que du plomb en blisters, c’était une potentialité en devenir, une base de réalisation de soi dans une pratique artistique et ludique.
    Mais Rackham nous a manqué de respect. Or la perception de respect et de considération a un impact critique sur le sentiment d’appartenance. Il est donc impossible de développer un sentiment d’appartenance élevé et de mobiliser les personnes si elles ne se sentent pas considérées, respectées et valorisées, ce qui fait que le forum est en coma dépassé et qu’il n’y aura pas (je prends les paris) de communauté de joueurs pour Cadr.

    Les Dragons ne se cachent pas pour mourir

    Quelqu’un peut-il d’ailleurs me dire ce que cette société naguère fleuron Français du secteur a sorti de ne serait-ce que correct récemment ? Il n’y a à la limite que la gamme des scorpions qui tire son épingle du jeu, ça doit tenir au style SF des figurines. Et pourtant les magazines pro restent sur une réserve bienvenue, parce qu’on ne tire pas sur une ambulance et toutes ces choses.
    Seul Zac Belado* a fini par cracher le morceau dans la rubrique TGN page 86 du magazine Ravage d’août-septembre 2008 : lui aussi ne s’est « pas privé de déverser sur Rackham une partie de (sa) colère et de (sa) frustration ». Et d’ajouter : « Bien qu’il soit compréhensible que l’on puisse l’avoir mauvaise de s’être fait rouler dans la farine il est cependant moins aisé de comprendre la nature réelle du problème …(car)… RIEN ne nous empêche (…) de continuer à jouer aux jeux que nous aimons. Les figurines sont toujours là et les joueurs les ont pour la plupart toujours en leur possession, prêtes à servir. Alors qu’est-ce qui empêche les fans de Conf ancienne version de continuer à jouer au jeu qu’ils aiment ? On ne me fera tout de même pas croire que Jean Bey a fait du porte à porte pour piquer tous les exemplaires restant des règles de Conf, et fondre toutes les anciennes figurines (…) Seulement nous ne le faisons pas, nous nous contentons juste d’attendre notre prochaine came… »
    Ce n’est pourtant pas faut, même si c’est un peu désespérant !  Alors que faire ? Refuser de passer à la version Cadr ? Certes, mais cela ne me semble pas suffisant : je crois que si la communauté des joueurs se respecte (et veut se faire respecter) en tant que Communauté, il convient de boycotter purement et simplement tous les produits Rackham. N’est-ce pas déjà ce qui est en train de se passer de façon informelle d’ailleurs ? On le dirait bien au vu des retours en magasins, mais l’avenir nous le dira.

    Ah si tu pouvais fermer ta gueule, ça nous ferait des vacances… (Air connu aussi)

    Toujours est-il que, pendant ce temps là, sur le forum officiel ça sent la reprise en main. Passant d’une technique démocratique qui n’avait pas l’air de très bien fonctionner (la désinformation mêlée à la communication commerciale, le tout drapée dans une probité candide), l’équipe Rackham en revient à la bonne vieille méthode des dictatures en matière de gestion de la communication : la censure. On fait le ménage en grand dans la partie nouveautés et on sucre tout ce qui faisait vilain dans le tableau.  Seul problème : à force de verrouiller tous les sujets il n’y a plus rien à modérer, du coup les modérateurs eux-mêmes se trouvant en chômage technique on finit par déserter à leur tour et c’est le Boss Rackham qui est obligé de venir jouer les modos ! Hallucinant.

    « Alors j’ai vu le troll lancer une pique pointue… » (Air connu mais pas par les mêmes)

    On voit qu’en matière de gestion de forum le ridicule finit par tuer ! Oh ça pourrait passer pour une légitime chasse aux trolls qui ne respectent pas la netiquette avec un léger surdosage qui stérilise à la fin le forum qu’on entendait préserver mais je crois que c’est bien plus grave que ça… Mais d’ailleurs, quelle pouvait bien être la teneur des séditieux propos qui se sont vus proprement (ou salement, ce n’est pas forcément antinomique) karshëriser ? Et bien en résumé : de l’indépendance d’esprit de la distanciation critique, de l’humour, le refus de l’ordre établi… Intolérable effectivement ! Pour le reste, c’est-à-dire la politique commerciale de Rackham : elle ne les tuera peut-être pas économiquement parlant, mais elle les discrédite définitivement. En ce moment c’est le gag permanent. Leurs annonces font rire des deux côtés de l’Atlantique (mais à force de rire FFG s’est lassé et vient d’annoncer qu’ils ne distribueront plus leurs produits). La blague du jour : ils vont produire des jouets en plastiques articulés avec les armes à clipser et tout et tout. Pour le premier avril, Rackham vous laisse le choix dans la date.

    * Le gars de Tabletop Gaming News

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  • Attention ! La lecture de cet article peut donner le saturnisme !

    Ex fan de Rackham, oui toi l’ancien fan boy, comme tu peignais bien les p’tits bonshommes. Ex fan de Rackham où sont tes années folles, que sont devenues toutes tes idoles ? Disparus Cadwallon, Confrontation, disparus Cry Havoc, et Ragnarok. Idem Hybride.

    Partie 1 : Modérateurs atrabilaires

    « Ferme ta gueule de merde toi l’enculé ! » (Air connu)

    http://www.dailymotion.com/video/x60yso_mais-ferme-ta-gueule-de-merde-toi-l_shortfilms

    Le forum de Confrontation a pendant longtemps été l’un des forums de jeux les plus fréquentés, le point de rendez-vous de milliers de joueurs. Il est aujourd’hui presque mort, victime du sabordage en règle qui a emporté dans les abîmes du regret tout ce que le Dragon Rouge avait enfanté avant d’être dévoré par les forces de l’entropie et de devenir un Dragon Zombi, l’ombre maléfique de lui-même.
    Évidemment les participants n’ont pas manqué de protester vivement, et quelques uns, arrivant après la grande bataille finale et désespérée en ce dernier trimestre 2008, ont encore essayé de ranimer la flamme de la polémique. Heureusement, pour canaliser le mécontentement populaire, Rackham a ses modérateurs. Ah, le joli mot de « modérateur ». Rien qu’à l’entendre, c’est bien simple, on se croirait en Suisse (salut Sasti !). Il évoque l’impartialité, le savoir-vivre, une certaine sagesse. En résumé : des braves gens. Il faut se méfier des braves gens, tu leur passes une mitraillette et ils flinguent tout le monde avec le sentiment d’œuvrer pour le bien public.

    Moderator

    Modérateur ! Quand on voit la fonction que ce terme désigne sur certains forums, on est tenté de crier au détournement sémantique. Comment contester pourtant, a priori, si l’on est quelqu’un de raisonnable, le bien fondé de leur présence pour éviter que les échanges entre forumeux ne se transforment en jungle cacophonique. Les modérateurs sont garants du respect de la « Charte ». Et dans sa grande sagesse la Charte dit souvent quelque chose comme :
    «Afin de préserver la cordialité de cet espace de discussion, et conformément à la charte qui en régit le fonctionnement, les intervenants, quels qu’ils soient, sont tenus de respecter leurs interlocuteurs et d’éviter tout comportement ou déclaration susceptible de nuire au bon déroulement des débats.
    Tout participant dont les propos seraient jugés inconvenants, injurieux ou discriminatoires de quelque manière que ce soit s’exposerait aussitôt à une annulation de son compte. Les modérateurs de ce forum sont les garants de sa convivialité et, à ce titre, sont habilités à exclure tout contrevenant aux règles élémentaires précédemment citées».
    Comme c’est beau ! Mais qui modère les modérateurs ? On peut se poser la question car ceux-ci sont en effet pour certains loin d’être modérés dans leurs propos, et ceux du Dragon Zombi sont généralement immodérés dans leur admiration des produits Rackham. Ce sont les nervis du business des jouets pour adultes chargés d’installer la domination du marketing dans nos têtes. En bon petits soldats ils voudraient transformer nos petits forums français qui résistent encore et toujours au politiquement correct et élèvent la zizanie au rang de patrimoine national en forums commerciaux aseptisés à l’américaine. C’est plus fort que moi, à chaque fois je me sens pousser la moustache et je me transforme en troll* ! Car dans ces conditions quel mal y a-t-il à aider un forum à trouver son point Dumas** ?

    A consommer sans aucune modération

    Tous les forums de jeux de figurines connaissent un jour la critique virulente et parfois sans fondement. Même le site d’Hell Dorado – dont l’équipe est pourtant ultra attentive aux remarques des fans - a eu ses épisodes grognons après la sortie d’une ou deux figouzes moins réussies que les autres (épisodes vite réprimés à grand coup de pompes rhétoriques dans le cul virtuel mais nullement censurés) et encore dernièrement alors que l’équipe du jeu a annoncé un nouveau mois de retard pour la vague de sortie suivante. L’important c’est de respecter la liberté d’expression. En la matière le Warhammer Forum (forum amateur il est vrai) est un modèle du genre, avec un niveau de débat proprement hallucinant par moments. Voyez par exemple cet extrait d’une conversation sur l’avenir financier de GW :
    « Pour faire court, pour une entreprise ce qui compte n'est pas le CA par région mais combien cette région contribue au profit. Un CA divisé par 10 mais avec une amélioration du taux de profit est bien plus intéressant et augmente la valeur du capital. L'Europe continentale et l'UK représentent l'immense majorité de ce profit avec une marge (EBIT) autour des 14% (alors que les US sont plus près de -5% + 5% selon les années). En clair, tu fais l'erreur de mélanger CA, EBE et EBITDA. Son Gross Gearing s'est détérioré avec le versement des dividendes financés par une ligne bancaire. Son BFN n'est pas génial mais s'améliore. »***

    Opération Grossbite****

    C’est cette liberté d’expression que piétine l’équipe Rackham en nous renvoyant une image de pauvres loosers de gaglus***** qui ne comprennent rien aux exigences du Marché. Le choc de la désillusion est grand ! Nous étions des seigneurs, nous avions le sentiment d’appartenir à une élite. Même le dernier des derniers peintres du dimanche avait l’impression de faire partie de la même famille que les artistes dont les réalisations nourrissent les suppléments de Ravage et font les beaux jours des concours. Mais ce temps là est révolu.
    Je crois connaître deux trois choses pour ce qui est de la Communication Internet et il m’arrive même de les enseigner (ah, quel beau métier professeur !). Selon moi la notion clef est ici le sentiment «d’appartenance». Appartenance que ce brave monsieur Mucchielli définit ainsi : "Sentir le groupe dans lequel on se trouve et se sentir soi-même de ce groupe englobe un ensemble d’attitudes individuelles et de sentiments, désignés par le mot " appartenance ". L’appartenance n’est pas le fait de se " trouver avec ou dans ce groupe " puisqu’on peut s’y trouver sans le vouloir ; elle implique une identification personnelle par référence au groupe (identité sociale), des attaches affectives, l’adoption de ses valeurs, de ses normes, de ses habitudes, le sentiment de solidarité avec ceux qui en font aussi partie, leur considération sympathique". C’était exactement ça la communauté des fans de Rackham. D’où l’émoi suscité par la dégradation des relations entre la Conf’fédération et la maison mère, puis la réprobation lorsque le choix du passage au prépeint a entrainé le licenciement de peintres et sculpteurs (alors même que la société était considérée comme La référence française en matière de figurines, l’antithèse du prépeint et que l’opinion des fans penchait à 80% contre le prépeint), et le sentiment d’avoir été bafoués, reniés, maudits.

    (à suivre...)

    * voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Troll_(Internet_et_Usenet)

    ** Pour les connaisseurs le point Dumas est bien plus grave que le point Godwin puisqu’alors que le point Godwin ne concerne que les comparaisons au régime nazi, le point Dumas est atteint lorsque l’un des participants à un forum de jeux indique aux autres qu’ils feraient bien d’aller se faire psychanalyser à la télé.

    *** Authentique !

    **** La ligue de vertu qui surveille ce blog ainsi que le correcteur orthographique de Word me suggèrent de plutôt écrire : Opération Grossiste. C’est à peine moins vulgaire.

    ***** Pour la signification de Gaglu, voir les notes de bas de page d'un vieil article de MeC : http://mondesenchantier.over-blog.com/article-15243903.html

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  • C'est peu ou prou la traduction automatique d'une bien belle réalité : le Petit Prélude à Terra Incognita revient sous une forme adaptée aux temps de crise que nous vivons actuellement. Si vous n'avez plus de quoi vous payer un peu d'encre de couleur parce que vous avez perdu toutes vos économies placées en produits dérivés ultraperformants sur toutes les bourses du Monde, Mondes en Chantier pense à vous en vous proposant cette version sans fond de couleur du petit livret de 22 pages consacré à la présentation du jeu de rôles Terra Incognita ainsi qu'à une première aventure à vivre en solo dans cet univers baroque.


    Tant que j'y étais, j'en ai profité pour repasser un bon coup de relecture et, le moins que l'on puisse dire... c'est qu'il y en avait bien besoin ! Que celui qui me surprendra en train de dire du mal des jeux de rôles mal relus me jette la première pierre désormais. Aïyeuuuuuu.

    Bref, les ratchos et les maniaques de la dictée de Pivot ;-! peuvent enfin accéder au Petit Prélude en suivant le lien ci-dessous. Ou ci-dessus.


    Pas de nouvelles plus précises pour le moment sur le jeu mais nous travaillons actuellement à un Grand Prélude qui sera, en quelque sorte, un épais kit de découverte du jeu. Il sera accompagné d'un premier vrai et gros scénario, jouable avec les règles du Grand Prélude. Date indéterminée mais pas dans trop, trop longtemps, j'espère...

    Si d'ici là, vous avez des commentaires à faire sur ce Petit Prélude ou des curiosités à satisfaire sur ce jeu, n'hésitez pas à solliciter commentaires et formulaire de contact de ce blog.

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  • Après la floraison des jeux de rôles 1900, voici venir, apparemment, la vague des productions se situant au 18ème siècle. Bon, la vague, la vague, la vaguelette en tout cas. Mais pour une période qui était relativement (complètement ?) ignorée jusqu'à présent des auteurs de jdr, c'est assez étonnant.

    Dans cette vaguelette, on note d'abord la sortie du gros jeu/supplément (un jeu à part mais dont vous trouverez les règles dans le livre original) pour Qin : Shaolin & Wudang. Mon inculture crasse sur tout ce qui provient de cette partie du Monde me l'a longtemps fait ignorer mais il apparaît que tout cela nous situe, à ma grande surprise (je situais plus ça à l'époque de Brucle Lee, en fait ;-!), vers 1730. Il s'agit d'une période où la civilisation chinoise, après des siècles de splendide enfermement, s'ouvre aux visiteurs et aux influences étrangères. Comme le titre le suggère, c'est du coup l'occasion de mettre un maximum de coups de pieds retournés dans la gueule à toutes sortes d'étrangers en goguette mais on n'est pas à Cyberpunk 2020 (voir l'un des derniers Cyberpunk Reload...) et le sérieux de la gamme Qin n'est plus à démontrer : il y a donc bien plus que cela, à n'en pas douter, dans ce gros et bel ouvrage.

    Dans les prochains jours, deuxième couche avec la sortie de Khaos 1795, le jeu qui, lui, affiche la couleur dixhuitièmiste. C'est le second jeu des XII Singes, éditeurs de Trinités. Ils s'inspirent ouvertement de la (bonne !) école John Doe à double titre : format tout en un avec ce jeu composé de deux livrets (dont l'un contient une campagne de 7 scénarios) et même d'un écran 4 volets mais aussi règles adaptées du Dk de chez JD d'en face. Voilà une sympathique synérgie entre petits (mais costauds) éditeurs francophones. Khaos 1795 est une uchronie fantastique (tiens, tiens...) se déroulant durant la Révolution Française. Le thème ressemble vraiment très beaucoup à celui de Brumaire, petit jeu de Cédric Ferrand disponible en PDF sur le blog des Hu-Mu après la première rançon réussie du petit monde du jdr français. Mais n'y voyons pas malice, jurisprudence Crimes/Maléfices et tout ça... Enfin, la vaguelette grossit et pourrait devenir un vilain tsunami à ce rythme là ;-!

    Bon, pour revenir à Khaos 1795, je suis intrigué par le format tout en un à la JD et par la qualité graphique de l'ensemble mais l'uchronie m'a l'air un peu wazam (si vous voyez ce que je veux dire...) quand même. Ca a l'air de pêter grave et je ne sais pas si je vais avoir envie de jouer des aventuriers pulp en col jabot et culotte serrée prêts à sauver le Monde dans une période historique aussi sombre et politiquement sensible. Par exemple, républicains et monarchistes réactionnaires devenant copains comme cochons sous prétexte qu'un gros oeil à la Sauron soit apparu dans le ciel de Paris, ça me pique un peu aux yeux mais bon, il en faut pour tous les goûts et l'idée directrice est visiblement un maximum de fun dans un esprit pulp.

    Même les médias s'y mettent ! Voilà-t-y pas que France 2 se décide enfin à programmer pour dans pas longtemps la version série TV des enquêtes de Nicolas Le Floch, un des innombrables détectives en costumùe d'époque de la célèbre série 10/18. Comme vous l'avez deviné, ce héros-là traque le crime à l'époque de Louis XV. Les livres de Jean-François Parot sont de très bonne tenue et j'attends avec impatience d'en voir dans une dizaine de jours les premiers épisodes filmés. Pour les plus impatients d'entre vous, vous pouvez vous faire une première impression en visionnant les 10 premières minutes sur le site de France 2.

    Très bien : donc on va pouvoir s'en servir d'inspi pour tous ces nouveaux jeux 18ème siècle ? Bah non, c'est ça qui est un peu chagrin : la Chine en 1730, c'est loin et la Révolution Française en 1795, c'est tard. Ce qu'il nous faudrait, c'est un jeu purement historique, au système light mais innovant, exploitant parfaitement les traits saillants, des plus brillants aux plus sombres, de l'époque des règnes de Louis XV et Louis XVI.

    Mais ça n'existe pas. N'est-ce pas que ça n'existe pas ?


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  • Il était attendu, on vous en avait parlé, le voici : JdR magazine 3 est disponible depuis quelques jours. Avec une couverture (assez sympa) qui indique clairement que ça va saigner, il se présente comme "nouveau" et propose aux nouveaux un "dossier découverte". Manière de se reconcentrer sur le fondamentaux et de remettre l'église sur la place du village.

    Le JdR se remplume

    Bon on est bien contents, faut dire qu'on était pas sûr et certains de le voir ce numéro 3 quand même (rapport à l'hiver et aux petits oiseaux) mais il est là et même s'il ne propose pas autant de lecture que son confrère Black Box, il contient quand même de bonnes choses. Il y a trois interviews (ForgeSonges, Imaginez.net et surtout Moebius) intéressantes et de nombreuses critiques et coup d'oeil sur les jeux qui font l'actualité en cette fin 2008 (Scion, Khaos 1795, Trinités, entre autres) et des choses étonnantes (Aventures dans le Monde Intérieur, Godlike, Spirit of the Century). A noter une présentation de Corunea, un "Role Card Game", très prometteur hybride à suivre. Vous y trouverez aussi la rubrique Panorama qui remet en perspective et dans l'ordre dans nos têtes des gammes fournies (celles de Talislanta et d'Arkeos dans ce numéro).

    Scénarios et aides de jeu sont dans un magazine...

    De grands classiques. Deux scénarios sont orientés initiation des petits voir tous petits (La Forêt Blanche et Contes de Fées Junior) parce qu'il faut toujours entretenir son centre de formation pour construire l'avenir du club. Les quatre autres sont classiques mais de bonne tenue (Khaos 1795, Cthulhu ADC, Exil et Capharnaüm : mention Bien pour ce dernier, rien qu'en le lisant on a déjà du sable plein les babouches). Côté aides de jeu on trouve des choses déjà lues et relues si on est un vieux routard mais utiles aux MJs qui commencent : des considérations sur le voyage, l'exotisme, des trucs pour mettre l'ambiance avec divers effets spéciaux et un bon éclairage sur le JdR en ligne avec les logiciels à utiliser. Plus trois sites Internet qui vont bien (les ShadowForums, l'incontournable Places to go People to be et Le Grog d'utilité publique). Mais surtout on a cette aide de jeu (?) officielle pour Loup Solitaire RPG sur "Le Dompteur d'Agarashi". Enôôôrme, j'adôôôre ! Je ne vois vraiment pas à quoi ça sert, d'où ça sort (un bout de texte qui ne rentrait pas dans le bouquin de base ?) ou ce que je pourrais bien en faire mais cette lecture un peu hallucinée est un plaisir. Je vous laisse découvrir ça, vous y trouverez un condensé de LS RPG, c'est brutal, c'est délirant, c'est épique c'est violent, il y a un truc là-dedans, un je ne sais quoi qui va chercher au fond de vous l'âme d'aventurier que vous aviez lorsque vous lisiez les Livres dont vous êtes le héros. Et dire qu'on attend pour bientôt Le Grimoire de Magnamund, chouette !   

    Mais d'où tu sors toi p'tit con ?

    Pour finir je vais dire un mot mais très court du dossier découverte du JdR : ça prend de la place dans le mag' mais c'est indispensable ! Il faut soutenir la FFJDR, il faut accueillir les nouveaux aimablement en oubliant cinq minutes de se comporter comme de gros asociaux à moitié psychopathes, il faut acheter la Presse rôliste dans les premiers jours après sa sortie, il faut aller en conventions et s'inscrire dans un club, il faut s'intéresser aux nouveautés et en acheter à l'occasion, même si "c'était mieux avant". Et à noël il faudra aller faire un tour sur Ludik Bazar pour mettre de la bonne came dans tous les petits souliers. Allez hop, on obtempère, on ne discute pas, roulez rôlistes !

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  • Comme promis, voici la deuxième production Mondes en Chantier pour Hellywood. Il s'agit d'un (mini) PDF qui vous présentera des règles de poursuite en voitures.

    Bon, OK, ce n'est pas absolument indispensable à ce jeu qui possède déjà un système de gestion générique des oppositions mais, de mon côté, sans être un accroc du tuning, quand je songe aux années 1940 et 1950, j'ai les yeux tout pleins de jantes chromées et de décapotables aux couleurs acidulées, j'ai les oreilles qui se réjouissent de noms comme Buick, Cadillac ou encore Fleetwood et Studebaker, modèles et marques qui donnent leur nom à ce petit système optionnel. A propos de ce dernier, les experts qui hantent ces pages l'avaient déjà deviné : il est très ouvertement inspiré du système de poursuite de James Bond 007 même si, au final, la nécesité de le contraindre aux caves et aux mises en fait quelque chose d'assez différent.


    En espérant que cela puisse être utile à quelques Voix Off pour mettre en scène une poursuite essentielle à l'intrigue ou un climax final particulièrement stressant. Là aussi, si vous avez des retours, n'hésitez pas !

    Je dis là aussi car je rappelle habilement que vous trouverez en ces pages un scénario inédit pour le jeu d'Emmanuel Gharbi.

    Dans le même temps, je poursuis mon oeuvre d elobbying en faveur de cet excellent jeu Noir. Je sais au moins que cela a réussi du côté de David et de Jean-Philippe. Demain le monde ?
    A suivre...


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  • Bon, à vrai dire, non, personne n'écrit de bouquin JUSTE pour moi. C'est une façon pour moi de vous décrire cette très agréable sensation que doivent connaître, je suppose, tous les créateurs d'univers imaginaires, aussi modestes soient-ils (les univers parce que les créateurs, il en ait même qui tiennent des blogs, c'est dire...). En effet, quand vous avez mis des années, oui, des années, à construire, brique par brique, une ambiance qui vous convient, dans laquelle vous êtes capables de vous glisser en un instant comme dans des charentaises thermoformées en peau de lapin retournée, vous êtes le plus heureux des hommes quand vous trouvez sur votre chemin, par surprise, une oeuvre, un livre, un film... qui semble avoir été fait dans le seul dessein de s'insérer à merveille dans votre propre création.

    Pour la plupart des ingénieurs de quelque mondes en chantier que ce soit, il s'agit le plus souvent d'un film ou d'un roman. Pour moi, avec Terra Incognita, cela a plus de chance d'être un bouquin d'histoire. En ce moment, je suis béni. La doc pour TI s'accumule sur mon bureau avec une étonnante facilité, signe, de mon point de vue, de l'arrivée à maturité de mon univers. Je sais désormais en un instant ce qui EST ou n'EST PAS Terra Incognitesque. De plus, chacune des inspis labellisées par mes soins "Contient du Terra Incognita" apporte sa propre pierre à l'édifice pour le renforcer et l'enrichir : ce n'est que du bonheur.

    Premier exemple. Dans l'antique mais foisonnante collection "La vie quotidienne", j'ai dégoté un La vie quotidienne des médecins au temps de Molière qui n'est pas piqué des vers. L'auteur, François Millepierres, nous décrit avec cette verve qui était celle de bien des historiens des temps jadis (disons, période pré-Nouvelle Clio...) les invraisemblables remèdes prescrits par tous les Diafoirus de ce temps. Il n'y a rien à rajouter : poudre de tripes de loups séchées au vin blanc, clystères gros ça-comme, saignées à débit déraisonnable... On y est ! Tout un monde baroque et picaresque dans lequel aucun espoir de guérison n'est interdit (nécessaire pour l'aventure avec un A) mais où, dans le même temps, les contreparties nécessaires risquent d'être au minimum... euh... désagréables. Avec la touche d'humour pas dégueulasse autour d'une table de jeu de rôles en supplément. Je voulais un système de guérison ultrasimple pour Terra Incognita car, de Légendes (aaaaaargh !) à Rêve de Dragon, c'est un aspect des systèmes de jeu qui m'a toujours paru des plus rébarbatifs. En même temps, je cherchais un petit twist qui le rende sensiblement différent de celui de James "Je prends une douche et je suis à vous" Bond 007. Le voilà prêt à servir.


    Deuxième exemple. Je lis en ce moment même un passionnant ouvrage de Giles Milton, Captifs en Barbarie. Cela parle des incursions des pirates barbaresques (maghrebins, en fait) en Méditerranée et bien au-delà et du sort de leurs captifs, réduits à l'état d'esclaves. Si les Barbaresques ont sévi du 16ème au 19ème siècle, la période privilégiée par l'auteur du fait des sources disponibles est approximativement les années 1710-1720. Pile la période durant laquelle j'ai fixé la période d'entrée en jeu des personnages dans l'uchronie qu'est Terra Incognita. Et pourtant, ballot que je suis, les barbaresques, je n'en parlais pour ainsi dire pas dans le background du jeu. J'avais bien une allusion ou deux à Moulay Ismael et aux raids vengeurs de Duquesne mais très peu de choses. Et pourtant ! Les raids totalement surréalistes de pirates musulmans aux crânes et aux cimeterres luisants sur les côtes de la Manche, le sort palpitant de personnages emmenés comme esclaves dans des pays lointains et inconnus, des roitelets orientaux baroques et sanguinaires... c'est d'un seul coup tout une région du background de TI qui se trouve enfin éclairée de la lumière qu'elle mérite amplement. Et hop, je le note.

    Ce n'est pas fini ! Chaque jour j'ai l'espoir de trouver un livre, d'Histoire ou roman, une BD, un site web, une expo ou un simple tableau qui viendront enrichir mon monde. Tenez, j'ai déjà mis sur ma liste des "must have"
    Crimes, fastes et misères dans le Paris du Roi-Soleil, la réédition largement augmentée d'un petit livret de Robert Chesnais autrefois publié chez "L'esprit frappeur" et qui, épuisé, n'avait jamais réussi à finir dans mon escarcelle. Je sens que ça va contenir de la Cour des Miracles, du bandit de grand chemin et autres PNJs hauts en couleurs. Miam !

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