• Voici la présentation et les caractéristiques selon les règles de Maléfices de quelques membres éminents de "L'Echo de l'Univers". Vous pouvez en faire des PNJ ou bien même des PJs prétirés en fonction de ce que vous voulez faire du journal téléphonoscopique.

    · Hélène DACIER, 38 ans, directrice de publication

    dacier.jpg Voir une femme à la tête d’un journal, même un journal aussi atypique que L’Echo de l’Univers, ce n’est certes pas une chose très courante. Pourtant, Hélène, femme toute menue encore pleine de charme, n’est pas discutée dans ces fonctions car sa position familiale la légitime : n’est-elle pas la veuve de Noël-Aimé Dacier, le magnat de la presse et des armements, mort sous les balles d’un probable anarchiste (le sinistre individu court encore…) voici 3 ans ? Juste avant cette mort dramatique, l’industriel s’apprêtait, dit-on, à lancer un journal révolutionnaire, le fameux journal téléphonoscopique. Seules les balles de l’assassin l’empêchèrent de bousculer le petit monde de la presse parisienne avec l’invention de M. Melki-Kalamanos. Quelques jours après les funérailles, la veuve Dacier annonçait solennellement qu’elle entendait mener les projets de son défunt mari jusqu’au bout, dût-elle pour cela sortir de son rôle traditionnelle de femme. Aussitôt, elle s’occupait de renouer le contact avec l’inventeur grec, prélevait la somme nécessaire sur les plantureux crédits du défunt et lançait quelques mois plus tard le premier journal d’investigation indépendant à diffusion téléphonoscopique : L’Echo de l’Univers !

    Bien. Voici pour l’histoire officielle et les convenances de la bonne société parisienne. Maintenant : la vérité !

    Hélène Dacier détestait son mari. Celui-ci, aussi fat qu’elle est d’intelligence vive, parfois brutal, lui a été imposé par sa famille, aveuglée par l’excellence de ce parti issu d’une des plus riches familles de la sidérurgie française. Dans la pieuvre familiale, Noël-Aimé Dacier s’occupe plus particulièrement des ventes d’armes. C’est cette motivation, et uniquement celle-ci, qui le conduit à investir quelques uns des nombreux deniers familiaux dans la presse écrite. Quoi de mieux en effet pour faire pression sur les gouvernements que de maîtriser ce que pense l’opinion ? Après avoir racheté quelques titres mineurs de la presse conservatrice provinciale et parisienne, Dacier rêvait d’un grand coup. Saturnin Melki-Kalamanos, obscur ingénieur d’origine grecque, le lui apporta sur un plateau : la diffusion téléphonoscopique. D’abord méfiant comme toujours devant la nouveauté (n’avait-il pas déjà refusé pour ses usines d’armement un projet d’aéroplane de bombardement ?), l’industriel se laissa convaincre par les perspectives de propagande nationaliste et va-t’en-guerre qu’offrait l’engin… mais il était trop tard ! Lassé par les atermoiements de l’investisseur et surtout, peu convaincu par son caractère comme par ses orientations politiques, l’inventeur préférait décliner l’offre.

     

    C’était quelques jours avant l’assassinat.

     

     

    Peu de temps après, Hélène reprenait secrètement contact avec le Grec et n’avait aucun mal à le convaincre. Il faut dire qu’en quelques jours, le projet avait pas mal changé ! D’un quotidien conservateur, va-t’en-guerre et inféodé aux industries d’armement, le projet était devenu, dans l’esprit de la veuve Dacier, un journal d’investigation moderne, ouvert sur le monde et sur tous les sujets et totalement indépendant. Elle tenait là une belle revanche sur des années de mariage plutôt douloureuses.

    Citation : « Nous prendrons le risque. Mon pauvre époux aurait voulu que nous prenions ce risque. Aaah, ce pauvre, pauvre Noël-Aimé (soupir)… »

    Profil : Constitution (13), Aptitudes Physiques (10) Perception (13), Habileté (11), Culture Géné­rale (13), Spiritualité (8), Ouverture d'esprit (12)

    · Saturnin MELKI-KALAMANOS, 57 ans, président d’honneur

    une-jst.jpg Fils d’un bon bourgeois du Pirée, Saturnin reçoit une éducation soignée dès ses plus jeunes années. Montrant de réelles aptitudes pour les études, notamment scientifiques, son père place beaucoup d’espoirs sur la réussite de son cadet. La Guerre de Crimée et l’occupation du Pirée pendant les années 1850 par les troupes occidentales vont infléchir cette destinée. La famille Melki-Kalamanos rend quelques bons services aux troupes françaises stationnées sur place… ce qui finit par mécontenter certains habitants du Pirée et, surtout, les autorités militaires au pouvoir. Sagement, la famille décide d’accepter la proposition de la France d’embarquer sa famille avec ses propres troupes en 1859. Malgré la générosité de l’accueil, la famille Melki-Kalamanos a à peu près tout perdu dans l’exil et, installée à Paris, elle se contente de vivoter en tenant une simple épicerie. Pour le jeune Saturnin, c’est la découverte d’un nouveau pays, pus libre et plus ouvert, mais c’est aussi la fin des grands desseins scientifiques…

    Reprenant pour survivre l’épicerie de son père, il n’a pour autant jamais perdu de vue le domaine de l’innovation scientifique et technique. Dévorant à son comptoir tous les ouvrages lui tombant sous la main, il s’empresse de mettre en pratique ses idées dans la cour de l’arrière-boutique dès que le commerce le lui permet.

    Après de longues années d’essais infructueux et d’inventions plus ou moins géniales mais uniformément ignorées, il finit par vendre coup sur coup à des industriels les brevets du cardan à bosse et de la navette à double détente automatisée. Ces ventes lui assurent dorénavant un revenu, certes bien modeste, mais qui lui permet de délaisser de plus en plus son comptoir pour se consacrer à ses inventions.

    A aujourd’hui près de 60 ans, petit et frêle, le regard fuyant se perdant tout au fond de ses orbites, Saturnin semble aboutir à son rêve absolu : une vraie invention et non plus une simple amélioration par bricolage d’un procédé préexistant… la diffusion téléphonoscopique !

    Jamais très à l’aise lorsqu’il s’agit de traiter avec des industriels souvent méprisants vis à vis du petit épicier grec, Saturnin, motivé comme jamais et persuadé de détenir là une invention sans précédent, prend son courage pour aller à la rencontre d’investisseurs. On lui conseille de rencontrer Dacier, aux crédits illimités et dont on dit qu’il est prêt à investir à fonds perdus dans la presse. L’homme ne lui plaît guère. Méprisant, peu impressionné par son invention et surtout, va-t’en-guerre alors que le jeune Saturnin a appris sur le terrain à détester les armes. Après quelques tergiversations, Saturnin décide que, finalement, l’affaire ne se fera pas. Puis c’est l’assassinat de l’industriel et sa veuve, tellement plus sympathique, qui vient le trouver…

    …voilà comment Saturnin Melki-Kalamanos quitte définitivement l’épicerie familiale pour s’asseoir dans le fauteuil de président d’honneur de L’Echo de l’Univers, premier journal à diffusion téléphonoscopique ! Sans fonction bien précise, il se contente d’être un conseiller précieux pour Hélène Dacier. Le plus clair de son temps, il continue d’ailleurs de le passer à bricoler quelque invention dans son atelier.

    Citation : « Vous imachinez, mon ami ? Des milliers de téléphonochcopes rrreliés entrre eux : quelle merrrrveille che cherrait ! J’appellerrais ça… la Toile ! Voyez, comme la toile d’une arrraignée… »

    Profil : Constitution (11), Aptitudes Physiques (7) Perception (11), Habileté (15), Culture Géné­rale (15), Spiritualité (5), Ouverture d'esprit (15)

    · Andrew HARTLEFIELD, 52 ans, directeur financier

    hartle.jpg Célèbre dans les bureaux de L’Echo pour ses costumes impeccables et ses épais cigares, le directeur financier du journal a indiscutablement garder quelque chose, en sus de son accent, de sa Grande-Bretagne natale.

    Venu en France, il y a déjà de longues années, pour faire profiter les banques françaises de l’expérience anglaise dans le domaine de la collecte bancaire des économies des particuliers, Andrew paye maintenant son passeport étranger et son accent au couteau. Les banques françaises n’ont plus grand chose à envier à leurs homologues d’Albion et Andrew se retrouva sans emploi digne de la haute image qu’il se fait volontiers de lui-même.

    Il prit lui-même l’initiative de sa reconversion et, ayant eu la chance d’apprendre le projet de Hélène Dacier grâce à ses relations tissées dans le groupe industriel de son défunt mari, il fit auprès de la veuve une proposition spontanée pour l’aider à gérer l’avenir financier de L’Echo de l’Univers. Séduite par le culot du britannique et ayant la volonté de couper avec les traditions, elle lui confia le poste de Directeur Financier.

    Hélène Dacier n’a jusqu’ici eu qu’à se féliciter de l’action de Hartlefield pour son journal. Alors que l’avenir d’un projet si novateur ne peut être que précaire, le Directeur Financier a réussi à trouver le soutien de banques qui épongent (pour le moment…) l’important déficit d’exploitation du journal.

    Surtout, il a su trouver une solution au problème crucial posé par l’innovation si radicale de Melki-Kalamanos : il n’y a pour le moment que quelques petites dizaines de possesseurs d’un téléphonoscope ! Ce nombre ridicule d’abonnés, bien que riches et prêts à payer un abonnement élevé, ne peut bien évidemment pas assurer la survie présente de L’Echo. Hartlefield a su trouver un accord avec le célèbre journal L’illustration qui publie, à des conditions avantageuses, une version papier de L’Echo de l’Univers… qui représente l’essentiel des revenus de la publication.

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    Tout irait bien donc pour Andrew Hartlefield si celui-ci, fin amateur de littérature, n’avait toujours préféré le personnage de Iago à celui d’Othello. Bref, c’est un traître. En tout cas un traître en puissance, à tout le moins : un comploteur.

    Il sait que la situation de L’Echo est précaire malgré la fortune personnelle de Hélène Dacier. Or, comme un joueur imprudent, c’est déjà la dépouille de celui-ci qu’il joue dans ses négociations financières. N’a-t-il pas promis à L’illustration de transformer L’Echo à terme en simple « Supplément téléphonoscopique » du célèbre journal, attiré par cette brillante innovation ? N’a-t-il pas obtenu l’aval des banques habituelles partenaires du Petit Journal en faisant miroiter à ce dernier la possibilité d’étrangler financièrement le nouveau venu au cas où il deviendra trop gênant ?

    Citation : « Wow… quelle une iinccoyabeule iinvennchionne, isn’t it ? But… pour la monnaie, ce n’est pas encowe ça. Non soucis, je m’occioupe de tout.  »

    Profil : Constitution (11), Aptitudes Physiques (9) Perception (11), Habileté (11), Culture Géné­rale (13), Spiritualité (7), Ouverture d'esprit (13)

    A suivre...

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  • Le téléphonoscope, invention fantastique qui sert de titre et de prétexte au site « L’Echo de l’Univers » consacré à Maléfices, n’est pas un pur fruit de l’imagination. En effet, les savants, plus ou moins fous, de la Belle Epoque sont bel et bien à la recherche d’une solution pour transmettre des informations en images et à distance. Petit tour d’horizon.

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    Des débuts confus…

    Le parallèle entre l’imaginaire uchronique que nous alimentons volontiers avec « notre » téléphonoscope et la réalité est assez saisissant. En effet, l’histoire de la transmission d’images à distance (puisque c’est bien de cela dont il s’agit) début dans une bien étrange atmosphère entre canulars, fantasmes et désinformation. Cela nous rappelle avec émotion que la Belle Epoque n’est pas encore celle d’Internet…

    L’annonce de la découverte d’un procédé permettant la transmission à distance d’images fixes est donc plusieurs fois et successivement annoncé dans la presse dans les années 1870-1880… sans qu’aucune de ces annonces ne contienne une once de vérité scientifique !

    En 1877, un journal américain annonce l’invention d’un « électroscope » par l’intermédiaire de son courrier des lecteurs. L’année suivante, la presse française, sous la plume de Louis Figuier, annonce celle d’un « télectroscope », attribué à Graham Bell, le génial inventeur du téléphone. Tout cela est faux. Canular visant à se moquer de Bell ? Mauvaise information venant d’une mauvaise interprétation des recherches de l’inventeur du téléphone ? Sans doute un peu des deux…

    De même, toujours en 1878, le caricaturiste américain Georges du Maurier (le père de la célèbre Daphné) attribue à Edison, autre illustrissime savant de l’époque, l’invention d’un « téléphonoscope » bien proche du « notre ». Alors ? Et bien, Edison a bel et bien inventé un appareil de ce nom… mais celui-ci n’a rien à voir avec la transmission d’images à distance ! C’est une sorte de mégaphone à double cornet… En 1880, d’autres journaux américains emboîtent le pas des rumeurs et autres canulars et annoncent fièrement, mais faussement, l’invention qui du « diaphote », qui du « téléphote »…

    Toujours est-il que ces annonces précipitées et ces canulars montrent bien l’effervescence des vulgarisateurs scientifiques et des imaginations débridées autour de deux inventions contemporaines : le téléphone donc (brevet déposé par Bell en 1876) et le procédé de transmission de la lumière (et donc par extension de l’image) par le sélénium (en 1873). On commence donc à fantasmer à un appareil regroupant les deux possibilités. Et puis, on est alors en pleine effervescence positiviste : rien ne semble impossible à nos savants et ingénieurs alors, comme on ne prête qu’aux riches, forcément, on s’emballe quelque peu…

    Les choses sérieuses commencent.

    cours.jpg Même si la patience est de mise avant d’espérer voir aboutir quoi que ce soit dans ce domaine, de véritables scientifiques, tel le portugais de Paiva ou le français Senlecq, emboîtent le pas des fantasmes des vulgarisateurs et entament des recherches sérieuses sur le sujet… sans succès concret mais parfois avec des avancées théoriques qui seront utiles à leurs successeurs. Dans le même temps, un scientifique français « sérieux », du Moncel, évoque dans ses articles et ses ouvrages la possibilité réelle, selon lui, de voir un jour aboutir de telles recherches.

    Finalement, au début des années 1890, il semble que ce soit d’Allemagne que viennent les avancées les plus nettes dans le domaine de ce qu’il convient d’appeler désormais la télévision (« fern-sehen », terme inventé par Liesegang). Quelques années auparavant, un autre allemand, Nipkow, avait aussi apporté une contribution technique importante au projet. Toutefois, tout cela reste encore largement, avant 1900, du domaine du fantasme. Certaines mauvaises langues diront « on ne se refait pas » mais force est de constater qu’en attendant d’hypothétiques progrès techniques, alors que chacun imagine ce que pourrait être la future « télévision », c’est bel et bien un allemand, Plessner, qui a le premier en 1892 la vision d’une propagande inédite par son ampleur et sa force de frappe : son « hyaloscope » (une sorte de magnétoscope) théorique pourrait selon lui diffuser efficacement les messages du pouvoir prussien auprès des populations… pas mal, on la note et on la garde pour plus tard celle-là !

    En France, le terme de « télévision » apparaît pour la première fois dans le cadre de l’inévitable Exposition Universelle de 1900 durant laquelle le Palais de l’électricité consacre une conférence faisant le point sur les différentes perspectives à moyen et long terme de la « télévision  au moyen de l’électricité ». Pourtant, la lutte des appellations autour de la tant attendue invention n’est pas prêt de s’éteindre. Ainsi, on a encore droit dans ces années là au « téléphotographe » ou au « téléphote » …

    Contact !

    Finalement, nous devrions retenir le nom de « téléautographe ». En effet, en 1904, l’allemand Korn réussit à mettre au point cette machine géniale, prolongement de toutes les recherches menées par ses prédécesseurs sur les propriétés du sélénium depuis plus de 30 ans. On peut enfin transmettre une image, certes fixe, à distance par le biais de l’électricité, plus précisément grâce aux fils du télégraphe. Si Korn imagine dès le départ une utilisation sécuritaire de son invention (diffuser des portraits de criminels en fuite !), la vraie application sera… journalistique ! Tiens, tiens… En effet, le journal britannique Daily Mirror met en place un système de transmission d’images entre plusieurs de ses bureaux, notamment entre Londres et Paris dès 1907. Bien sûr, le système est coûteux, lent (une demi-heure en moyenne pour une photo), de médiocre résolution et n’aura guère de postérité sous cette forme mais… c’est un premier pas vers un journal téléphonoscopique !

    salon.jpg Plus connu car français mais un peu postérieur tout de même, Edouard Belin perfectionne le système avec (un peu de modestie ne fait jamais de mal…) le « bélinographe ». Celui-ci est plus rapide (une douzaine de minutes par photo) et peut aussi utiliser les fils du téléphone pour la transmission. Aussi appelé phototélégraphe ou téléphotographe, c’est, à proprement parler, l’ancêtre du fax.

    Un peu de technique pour se rendre compte quand même… Côté transmetteur, on place un tirage photographique sur un cylindre qui tourne, à raison de soixante rotations par minute. Tout au long de ce cylindre et donc de cette image va se déplacer une cellule photoélectrique chargée d’enregistrer, ligne par ligne, les blancs, les noirs et leurs intermédiaires. A chaque fois que cette cellule lit du blanc, elle émet un signal aigu ; à l’inverse, elle émet un signal grave quand elle lit du noir. Elle analyse, convertit et donc transmet toute la gamme intermédiaire des gris. À l’autre bout de la ligne, un récepteur reconvertit ces signaux sonores en signaux optiques, reconstituant ainsi la photographie émise. Si le cliché plaqué sur le cylindre est en couleurs, la cellule de lecture sera munie de filtres correspondant respectivement à la trichromie fondamentale : rouge, bleu et jaune. Elle effectuera trois passages (donc trois fois plus de temps de transmission), un pour chaque couleur. Trois clichés ainsi encodés seront délivrés, qu’il suffira de superposer pour reconstituer la photo couleur.

    Eh oui, la transmission de photos couleurs est possible à Maléfices (ou Crimes, bien entendu) ! Toutefois, pas plus que l’appareil de Korn, celui de Belin ne sera réellement utilisé pendant la Belle Epoque. Par contre, avec quelques perfectionnements, des machines de ce type seront utilisées plus massivement, notamment dans la presse, surtout à partir de 1925.

    En définitive ?

    Pour résumer ce qui peut intéresser un Meneur ou un joueur de Maléfices ou de Crimes, en matière de transmission à distance des images, on peut dire que :

    -          le procédé existe pour les images fixes dans les toutes dernières années de notre période (1870-1914) ;

    -          le procédé n’existe pas encore pour les images animées ;

    -          même pour les images fixes, en dehors d’une uchronie comme celle de l’Echo de l’Univers, l’usage de ces procédés est très rare et très délicat ;

    -          à l’extrême rigueur, les domaines du journalisme international, de la police criminelle et des transmissions militaires peuvent être concernés par ces nouveaux procédés ;

    -          par contre, l’effervescence autour de ces possibles inventions est réelle et même très vive, mêlant dans un même tourbillon canulars, fantasmes et découvertes réelles : cela vous laisse notamment la possibilité d’inventer quelques beaux « savants fous » et en peupler vos futurs scénarios.

    La source essentielle de cet article est le très riche site http://histv2.free.fr

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  • gargouille.jpg Je ne sais pas si vous avez lu mais à notre dernier  article consacré aux jeux 1900 un notre lecteur sympathique quoique hélvète nous laissait le commentaire suivant (à lire à voix haute avec un fort accent des alpages) :

    Salut Narbeuh,

    En voilà des sorties prometteuses !

    Tu nous écris qu'il n'y a "plus de nouvelles de la communauté amateur (Echo de l’Univers, JTP)" : mais tu en fais toi-même partie, n'est-ce pas ? Tu es l'auteur de Mea Rouia et de sa possible suite, nan ?
    Alors, des nouvelles ? Un scénario qui sortirait de derrière les fagots, peut-être ? ;-)

    Salutations,
    SaSti

    De fait, ami SaSti, tu as raison. Doublement même. Oui, je suis sensé faire partie de cette communauté. Non, c'est vrai, je n'ai pas été très éloquent dans mon dernier post. Alors, rien que pour toi, je développe. Mais les autres, vous pouvez lire aussi quand même...

    D'abord "Mea Rouia". Pour les impromptus, je rappelle qu'il s'agit d'un gros scénario non-officiel pour Maléfices dont je suis en effet l'auteur avec l'aide précieuse de mes camarades dits des JTP et que l'on peut encore téléchrager ici : http://www.echo-univers.net/Article_03_21062006.html
    Sa suite, finement appelée "Mea Culpa", est plus que prévue puisque une version certes inachevée mais constituée déjà d'une cinquantaine de pages word dort sur mon disque dur depuis des mois.

    Alors, je t'entends d'ici depuis au-delà des Alpes te questionner dans ton dialecte si particulier : "Ma, alors, que passa ?"

    Comme on peut le voir en suivant le lien, le scénario se trouve, ainsi qu'un autre, gros et excellent, de Benoît Attinost (mangez-en !) sur le site de L'Echo de l'Univers. Ce site a été créé par Fabien pour servir de point de convergence aux bonnes volontés amateurs autour de Maléfices. Or, depuis, Fabien a préféré délaisser les tables de jeu submergées de café trop sucré et de parts de pizza froide pour la vraie aventure, celle avec des jambes et des couilles. C'est tout à son honneur. Ce qui l'est moins, c'est de nous avoir laissé sans aucune possibilité (SPIP ou même simple accès FTP) d'entretenir et d'animer le site :-((( Et hop, après malefices.net (dont seuls les historiens du jdr sur Internet se souviennent), le site sur les aides de jeu Maléfices, voici le deuxième projet de Fabien mort-né.

    La fine équipe des JTP avait sagement choisi de miser sur ce site plutôt que de créer le sien propre afin de tenter de créer une synergie de groupe (enfin, si on peut employer ces termes pour moins de 10 personnes, bien sûr...). Résultat : le bec dans l'eau, un vague sentiment de trahison et la nécessité de repartir à 0.

    Si on y ajoute le manque d'attention des ECP à ce que pense, fait ou veut la communauté amateur, tout cela a fini par créer un franc découragement dans les rangs de cette dernière. Résultats : plus guère d'activité des JTP, mon nouveau scénario (ambiance fantastique campagnard dans le Périgord) prêt à être mis en ligne dans les limbes, la suite de Mea Rouia en stand by, le forum Maléfices déserté... vala, vala.

    Outre cette séance de coming out, ton intervention, mon bon SaSti, aura eu une autre vertu. Je me suis rendu compte que j'avais pondu quelques textes qui étaient destinés à donner un peu de substance au cadre de l'Echo de l'univers en donnant aux PJs la possibilité d'y travailler. Il s'aqissait de donner ainsi une alternative au Club Pythagore. Cela ne sera jamais publié sur le site donc je vais les mettre progressivement la semaine qui vient sur ce blog.
    A bientôt, donc !


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  • logomalefices.gif logo-crimes.jpg Pendant que David s’occupe du passé en chroniquant l’écran de Crimes (et un jour le livre de base ?), la maison ne recule devant rien en plongeant toutes nos puissantes capacités médiumniques vers le futur ! Bref, quel sera le suivi pour les deux jeux historique fantastique Belle Epoque dans les prochains mois ? Ah au fait, seulement 2 jeux de ce genre ? Bah oui : HEX est bel et bien sorti mais n’a jamais atteint une boutique de ma connaissance (David ??) et ne semble pas avoir de suivi prévu. Le jeu sur les p’tites fées 1900, Les Héritiers, est officiellement abandonné après des divergences au sein de l’équipe de rédaction (mais ça ne nous re-gar-deuh pas…). Bref, pouf pouf, je retiens 2, je soustrais 2… : Maléfices et Crimes, c’est bien ce que je disais.

    D’abord, le demi-scoop puisqu’on en a déjà parlé. Le prochain supplément pour Maléfices sortira à la rentrée 2007 et sera un ensemble d’accessoires mis à la disposition des Meneurs. Ce supplément regroupera :

    1. L’écran du meneur de jeu :

    Au recto, une illustration inédite signée Gilles Lautussier, l’illustrateur historique des précédentes éditions du jeu. Au verso, le meneur de jeu aura sous les yeux toutes les tables concernant les règles de la IIIe édition (pas ouatemille, non plus, c’est Maléfices, hein ?). L’écran sera imprimé sur quatre volets en quadrichromie recto verso sur un papier 400 g avec pelliculage mat recto verso. Donc grand format. Tant pis pour les Meneurs petit modèle (salut JP ;- !).

    tarot-malef.jpg 2. Le Grand Jeu de la Connaissance :

    Le fameux tarot indispensable à la création de personnage : 22 lames en couleurs. Les lames sont elles aussi illustrées par Gilles Lautussier. Il y aura les deux lames nouvellement introduites par la 3èmle édition et, espérons-le, pas de bug !!

    3. CatéSchisme :

    Un livret inédit de 32 pages consacré au fantastique. Il présentera plusieurs interprétations du fantastique de la Belle Epoque à travers les yeux de personnages caractéristiques des années 1900. Il n’y aura apparemment pas de matos à jouer dedans : pas de scénario, pas de règles, pas de sortilèges extraits de « A la lisière de la nuit… ».

    Si vous êtes intéressé, vous pouvez dès à présent réserver votre exemplaire à un tarif préférentiel de 19 €. Pour cela, rendez vous sur le site des Editions du Club Pythagore : http://spip.malefices.com/spip.php?article84

    C’est tout pour Maléf’ ? Bah voui, apparemment. Pas de nouvelle du fameux scénario de Michel Gaudo. Pas de nouvelles du suivi PDF. Et j’ai envie de dire : plus de nouvelles de la communauté amateur (Echo de l’Univers, JTP…)… Tout cela est bien triste.

    Le planning des Crimeux est autrement fourni. Comme leur écran (mais pour d’autres raisons…), il ferait presque peur ! Il semblerait qu’on ait d’abord le droit à un scénario PDF gratuit mais je n’en sais pas plus. A ce propos, je précise qu’il est possible de se procurer le scénario du même format Les apôtres du mal en envoyant un mail à l’équipe du jeu (téléchargé mais pas encore lu ; une trentaine de pages en tout).

    En dur, on aura ensuite, vers la rentrée 2007, Mon Meilleur Ennemi, un long scénario de 64 pages. Je vais m’efforcer de n’en rien dire, rapport au fait que j’ai l’honneur de faire la relecture de ce futur supplément. Je dirai juste que pour ceux qui connaissent les scénarios Maléfices, on devrait, en dehors des spécificités de thématique, être en terrain connu : un scénario très détaillé, une intrigue complexe, des aides de jeu à foison. L’adaptation d’un jeu à l’autre est loin (très loin…) d’être infaisable. Cela coûtera 13 euros (valab’ !).

    Mais surtout, surtout, tatatam ! Vers Noël 2007 ou au début 2008, sortira : Paris, Ombres et Lumières, un épais supplément de contexte de 208 pages formant… oui !!… un guide du Paris de la Belle Epoque. Au menu, une mini-campagne sur le thème de l’Exposition Universelle et surtout donc du contexte largement utilisable pour les deux jeux. Un ch’tit extrait de l’argumentaire pour se rendre compte :

    « Ce guide de Paris est triple. Il donnera au voyageur toutes les indications pratiques pour ses pérégrinations à travers la ville Lumière. Il indiquera aux enquêteurs tous les moyens d’action pour mener leurs missions dans les dédales de Paris. Il révélera en exclusivité l’envers du décor : les facettes troubles de personnages célèbres ou oeuvrant dans l’ombre, les enjeux politiques et sociaux qui secouent la République en son jardin, les intrigues innombrables qui animent les pavés ou les alcôves du pouvoir. »

    Miam ! Cela faisait si longtemps que j’en rêvais pour Maléfices ! Finalement, c’est Crimes qui le réalisera. Tant pis ou tant mieux, l’essentiel sera d’avoir enfin un guide complet du Paris fantastique de la Belle Epoque. Ce supplément indispensable coûtera 31 euros mais il semble possible d’obtenir des prix préférentiels, là aussi, en se connectant sur leur blog (et bientôt un vrai site…) : http://crimes.ecuries-augias.com/


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  • Comme promis précédemment, je ne peux laisser ce pauvre David , accaparé qu'il est par la paternité, remplir seul cette nouvelle rubrique consacrée au genre "noir" en jeu de rôles (et ailleurs...). Cela tombe bien, dans les futures sorties francophones, il y a un projet qui retient toute mon attention : Hellywood.

    Hellywood est programmé pour sortir en Novembre 2007 chez les p'tits gars qui n'en veulent de John Doe (DK, FInal Frontier, Patient 13...). Ce sera donc selon toute vraisemblance un jeu au format réduit mais contenant, comme c'est devenu habituel chez cet éditeur, tout le nécessaire pour jouer (univers, règles originales et surtout plusieurs scénarios voire une campagne) pour un prix très attractif (les jeux JD font moins de 30 euros).

    Si on en parle dans cette rubrique, c'est donc que ce jeu s'inscrit dans le genre "noir". Je vous recopie ici le pitch (pfff, c'est vraiment la rubrique à David ici...) :

    Hellywood est un hommage aux classiques du roman et du film noir hardboiled, mâtiné de fantastique. Il a pour cadre la ville imaginaire d’Heaven Harbor, en 1949. C’est un univers noir et désespéré, où le crime organisé, les corruptions et les compromissions, la violence aveugle sont des réalités quotidiennes. Depuis le mystérieux Jour des Cendres, l’enfer lui-même semble être plus proche : des créatures non-humaines sont apparues dans les rues d’Heaven Harbor et les velléités d’entités démoniaques sont venus exacerber les appétits humains. Au niveau de l’ambiance, imaginez une rencontre entre les romans noirs de James Ellroy et l’ambiance poisseuse d’Angel Heart…

    JoeLeGolem.PV--.jpg Ouais, OK. C'est Noir RPG avec des zombies et des démons, quoi. Ouais mais c'est plus que ça et même que ça a l'air bien.

    Pourquoi ? D'abord, parce que c'est Emmanuel Gharbi qui est aux manettes, le créateur de Final Frontier et surtout du très beau Exil. Ensuite parce que ce sera en français et disponible. Noir RPG, GangBusters et tout ça, c'est bien mais c'est en anglais et introuvable... Et puis le côté fantastique peut donner un attrait nouveau à ce genre assez mésestimé. Un peu comme Deadlands pour le western. Au pire, il sera sûrement possible de le zapper pour garder le reste.

    Justement, je mise (arf, arf... gag à suivre) aussi beaucoup sur le système de jeu. Il promet d'être très original et surtout bien adapté au sujet. Il est encore en test mais ses grandes lignes semblent déjà bien définies. Le coeur du dispositif repose apparemment sur le jeu de craps, jeu de casino utilisant 2D6. Les personnages disposeront de caractéristiques dont les points serviront de mises (je vous l'avais pas annoncé celui-là ?) lors de la résolution des actions.
    Les oppositions sont donc résolues par des mises et contre mises. Les talents permettent d'améliorer ses chances.

    Le hasard prendra lui la forme d'un jet de craps. Pour mémoire, au craps, le joueur lance les dés et :
    - S'il fait un 7 ou un 11, il gagne sa mise.
    - S'il fait un 2, 3 ou 12, il perd sa mise. On dit qu'il a fait un craps.
    - S'il fait 4, 5, 6, 8, 9 ou 10, on dit que le joueur établit le point et le croupier pose un palet sur la table pour indiquer la valeur du point sorti aux dés.

    Ce dernier point reste à éclaircir, de même que les différentes manières de miser qui sont au craps très nombreuses. Le point fort ici est l'ambiance casino mais l'intuitivité du bidule reste à prouver. Les autres gimmicks du système semblent plus évidents. Voici ce qu'en dit leur auteur :
    - les PJ, des durs de durs, auront la possibilité de tricher, à tout moment, en refusant le résultat d'un tirage ! A chaque fois qu'ils le font, ils accumulent des "fucking bastard points". Le MJ (en voix off façon film) peut alors à tout moment décider de faire tomber une bonne grosse tuile sur le perso. C'est la seule façon de voir ses "fucking bastard points" s'annuler...
    - une règles optionnelle de flashback permettra aux joueurs de prendre la main sur la narration du MJ en y amenant des éléments issus de leur background ("Pendant ce temps là, au Archie's Lounge, Joe replongeait dans son amour immodéré d'une belle rousse nommée Four Roses...")
    - les joueurs fous furieux auront enfin la possibilité de "tout tenter" sur une "roulette russe". Si le PJ veut tenter l'impossible, il le peut, mais si sur le d6 sort le chiffre qu'il a choisi préalablement, il n'y a pas d'issue : le personage meurt... (une vraie règle pour David, ça ;-!)

    Pour suivre tout ça, il faut se rendre régulièrement sur le site dédié au jeu ou encore sur les sites et blogs des auteurs et illustrateurs, par exemple celui de Akhad dont l'illustration présentée ici est tirée.


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  • Note de Narbeuh : "Noir bitume", une nouvelle rubrique sur Mondes en Chantier

    Bon allez, après avoir été harcelé pendant des mois par David pour ouvrir une nouvelle rubrique consacrée au genre "noir" sur Mondes en Chantier, je finis par céder. Jusqu'ici, je pouvais facilement répondre : "Arrête, il n'y a que 1D6-2 personnes plus Alain Delon que ça intéresse !" mais là, je vois que Hellywood, le futur jeu de Emmanuel Gharbi, don,t j'attends personnellement beaucoup, commence à devenir plus concret donc je dis : banco !. Et en attendant que je vous parle de Hellywood, voici déjà David qui vous entretient de son amour immodéré pour Johnny Halliday. Ou quelque chose dans ce genre là.


    force.jpg Les gars de la « Haute ».

     Dans les salons scintillant du Fouquet’s, on débouche le champagne, des femmes écervelées poussent des cris aigus et des « hommes d’affaires » coupés du monde se livrent des luttes de pouvoir impitoyables. Quelques arrondissements plus loin, les sous-fifres, que leurs consciences ne travaillent jamais, rôdent, marchandant la peur et la brutalité. Mais certains besogneux ont des âmes de grimpeurs. Un jour, le boss glissera et tombera (« toi un jour, je vais te trahir »), entraîné par l’argent sale et le sang, et l’un de ses loyaux hommes de main se faufilera par la porte de service de l’Elysée.

     

    « Chirac en prison ». Les Wampas.

    Dans le NOIR, hier comme aujourd’hui, les escrocs sont bien rasés, leurs chaussures bien cirées et leurs habits choisis avec soin. Ils ont appris qu’il n’y avait rien d’inconciliable entre leurs rackets et l’économie capitaliste. Aspirant à atteindre les sommets, ils ont fait leur chemin depuis les tréfonds obscurs des marges de la société jusqu’à la lumière de la « légitimité », sous les ors de la République. Le Boss du NOIR a le président de la banque centrale et le chef de la police dans sa poche. 

    Vous pensez que j’en rajoute ? Demandez donc à ceux qui sont de la famille. Il y a quelques semaines dans Libération on croyait lire le portrait d’un ancien Conseiller de Matignon, mais on était en plein film Noir, revu et corrigé par Q. Tarentino. Parmi les anecdotes du conseiller en question, parues dans ses deux livres (Chirac et dépendance, Chirac, mon ami de trente ans), il en est une qui raconte une après-midi à la Mairie de Paris digne des Tontons flingueurs. Je cite Libération : « Chirac, un dimanche à l’Hôtel de ville de Paris, en survêt bleu, ouvre son coffre-fort planqué dans les chiottes, tire la chasse d’eau en même temps, « prudence corrézienne » pour éviter que son visiteur ne devine la combinaison au bruit du cliquetis, en sort 500 000 francs. » Et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres… 

    L’esprit du Noir est en train de nous sauter à la figure, il passe par tous les trous de la vieille toile usée jusqu’à la corde qui sert de toile de fond à notre société écranique.  

    Aucun film ne témoigne mieux de cette évolution de nos institutions démocratiques que Force of Evil, adaptation par Abraham Polonsky de Tucker’s People, roman journalistique parfaitement documenté d’Ira Wolfert. Ce film établit des parallèles frappant entre le crime organisé et le Big Business, dépeignant un pays sinistre, dont la puissance industrielle suppure une corruption institutionnalisée. Wolfert décrit le crime comme étant « la graisse qui fait tourner la machine ». 

    Au début du film, le personnage principal, Joe Morse (un avocat d’affaires qui compte des clients des deux côtés de la loi*) s’explique sur ses ambitions : « Je voulais réussir, faire mon chemin dans la société, et je pensais qu’il existait trois façons d’y parvenir : vous pouvez hériter d’une fortune, vous pouvez travailler dur toute votre vie pour la gagner, ou vous pouvez la voler. Moi je suis né pauvre et pressé. Je suis sorti de l’égout. Je suis sorti de la crasse et de la boue. Je m’en suis sorti tout seul. J’ai travaillé à six ans. Six ans ! Je travaillais pour des gangsters à neuf ans. Je trafiquais de l’alcool pour mon compte à quatorze. Est-ce que quelqu’un s’est occupé de moi ? Est-ce que quelqu’un s’est lamenté sur mon sort ? Qu’est-ce que tu veux que je fasse ? Que je m’inquiète pour le monde entier ? Qu’ils pourrissent tous. Ils n’ont aucune importance à mes yeux. Et t’as pas intérêt à broncher. T’as pas intérêt à me regarder de haut. Je ne suis pas une merde. Je suis devenu quelqu’un, tout seul, et j’en suis fier ! »

    Au pays du Noir, il y a des Gentils et des Méchants
     
    Mais vous, vous n’avez rien fait ? Rien ? Ah bon, alors comme ça vous êtes innocents ? Les prisons sont pleines d’innocents, s’en est touchant. C’est ça le Noir : ici votre innocence ne compte pas, ici la justice est vraiment aveugle, mais pas par impartialité ! Soit Dieu lui a crevé les yeux, soit elle gagne plus de fric à regarder ailleurs. 

    Ici c’est toujours le type lambda qui déguste. Des innocents qui essayent juste de joindre les deux bouts : chômeurs, précaires, intermittents, travailleurs sans papiers. Des citoyens aux existences sans intérêt, qui n’ont pas de relations et ne sauraient de toute façon acheter personne. Vous ne verrez jamais de conseiller municipaux, de capitaines d’industries, de patrons de presse ou de riches dames du monde la gueule dans le caniveau. Les corrompus avides de pouvoir n’attendent pas que le destin leur joue des tours. Ils prennent les choses en main et rendent les coups en permanence. Et puisque « l’élite » se soucie de moins en moins des aléas de la fortune, le spectre du destin, jadis omnipotent (ancien garant de l’ordre civil, qui surveillait les idées les plus noires des hommes), commence à se montrer encore plus mauvais. Il s’en prend donc, lui aussi, aux plus petits.

     

    goodnightandgoodluck2005-.jpg Vous aimeriez que rien de tout cela ne se soit jamais produit, vous voudriez pouvoir changer le sort des urnes ? Mais voilà : « rien ne va plus, les jeux sont faits ! » Vous ne pouvez pas contrôler la façon dont le monde tourne, mais seulement comment vous choisissez d’y vivre. 

    Pour vous aider à franchir le pas rôlistique, Mondes en Chantier va créer une rubrique pour les durs de durs dans votre genre, « Hard-boiled », la page française des joueurs de Noir. Vous y trouverez dans un premier temps une bio et filmographie, une fiche de perso en français, des aides de jeu… Affaire à suivre !  

    Mais allez, c’est assez pour aujourd’hui, alors « Good evening, good night, and good luck ».  

    *: tout parallèle spontané avec un homme politique nouvellement élu relève de votre entière responsabilité.

     
     

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  • logo-crimes.jpg Dans la course de vitesse entre les Editions du Club Pythagore et Les Ecuries d’Augias pour savoir qui sortirait le premier l’écran du jeu (Crimes et Maléfices pour ceux qui ne suivent vraiment pas…), l’équipe de Crimes l’emporte mais nous livre à la fois le pis et le meilleur.

     Avertissement aux lecteurs :
     
    Je sais ce que vous vous dîtes : ce type a une vie passionnante en ce moment, il ne se passe pas une semaine sans qu’il vienne nous décortiquer sur ce blog un écran de jeu. Il doit passer son temps à les guetter dans les boutiques, et dès qu’il y en a un qui pointe le bout de son nez, paf, un article dans Mondes en Chantier. Une sorte de maniaque compulsif, probablement.
     
    Ca n’est pas complètement faux. Au-delà de ça, je voulais aussi vous confirmer que Crimes est bel et bien disponible depuis quelques mois, même si dans le vide absolu de la presse rôlistique française, personne ne l’entend crier. Ajoutez à ça la mode de l’écran qui sort avant le jeu lancée par Oriflam, et l’absence de critique sur ce site, vous auriez pu douter. A ce sujet, l’équipe de Mondes en Chantier est bien consciente que vous attendez la dite critique avec une impatience non dissimulée (arrêtez d’écrire !) mais comme nous avons l’intention de vous proposer ce que jamais personne n’a encore osé faire, à savoir une critique croisée Maléfices versus Crimes, vous comprendrez que par les temps qui courent nous ayons besoin d’encore un peu de temps, ne serait-ce que pour acheter des gilets pare-balles et obtenir des visas pour Cuba.

    --cran-crimes.jpg
      
     Esprit, es-tu là ?
     
    En 61 pages noir et blanc, la fabrique de l’horreur passe en revue tous les ingrédients d’un genre assez bien balisé (les sept grands types d’ambiance horrifique), propose des règles additionnelles assez bien venues (elles auraient été encore mieux venues dans le livre de base…), donne de vrais bons conseils pour panacher les ambiances (en jouant sur les ambiguïtés) qui nous parlent à nous les MJs, esquisse un bestiaire avec le jeu des neuf familles d’êtres déchus, et fourni des canevas de scénarios (en fait des idées à peine ébauchées quasi inutilisables, ce genre de choses c’est un passage obligé de ce type de supplément, mais il faudrait finir par s’en dispenser, ça n’est jamais bon).

    Mais le plaisir que vous aurez à le lire va au-delà de ce simple programme : d’abord parce que c’est très bien écrit, ce qui est assez rare dans le milieu du jeu de rôle - pour une fois on peut dire sans rigoler qu’on y trouve un vrai style littéraire, mais aussi parce que bien que svelte, ce supplément est une vraie somme, très synthétique, et vous en ressortirez avec les idées très claires et de l’ambiance plein la tête. Le meilleur boulot sur le genre depuis GURPS Horreur**. Et bien entendu c’est tout à fait rentabilisable avec tout jeu d’horreur Victorienne, Belle Epoque ou Contemporaine, qu’il sente le souffre ou pas, et qu’il ait des tentacules ou pas. Avec des tentacules qui sentent le souffre, arrêtez l’absinthe.

    Donc, pour résumer, c’est un Incontournable, un Must Have, déjà un Classique ! Florent Martin et Yann Lefebvre (que je n’ai pas l’honneur de connaître) nous livrent là un travail remarquable et prometteur, le premier de – espérons-le, une longue série, pour le meilleur jeu qui fout les chocottes de l’année. Messieurs, chapeau (haut-de-forme) bas.

    Et l'écran de Maléfices  (note : petit ajout de Narbeuh)

    A l'heure où nous mettons sous presse, nous apprenons que l'écran de Maléfices sera finalement disponible à la rentrée prochaine. Ce sera un écran en 4 volets ave cune illustration de Gilles Lautussier, historique illustrateur sentant le souffre. Il sera accompagné du jeu de tarots et d'un petit livret de 32 pages. Ce dernier ne contiendra finalement ni scénario, ni révélations sur le fameux Club Pythagore (ce sera pour plus tard...) mais un exposé sur le genre fantastique à la Belle Epoque. Vous pouvez dès à présent précommander l'objet au tarif préférentiel (n'en déplaise à David...) de 19 euros. Verdict à la rentrée 2007, donc.

     

    * : Beau ou moche, épais ou tout mou, l’écran en ce moment, c’est 21 euros.

     ** : publié en son temps (1993, putain 14 ans !) par Siroz Productions sous licence Steve Jackson Games, à une époque où Siroz savait encore nous foutre les foies.

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  • p--te-arasaka.jpg Cette pâte, vendue en grands bocaux en plastique, vous permet de transformer n'importe quel vêtement en armure légère ! En effet, il vous faut enduire préalablement l'ensemble du vêtement (attention : il est impossible de ne protéger qu'une partie du vêtement : cf. plus loin) avec la pâte. Celle-ci est invisible et ne possède qu'une légère odeur âcre que l'on peut aisément dissimuler avec un peu de parfum. Le contact avec le tissu n'est pas non plus modifié... sauf lorsqu'il est soumis à un choc puissant (coup, impact...) où il se durcit instantanément dans la partie touchée sous l'action des nanos. Cela offre une protection de secours appréciable. Et ce d'autant plus que la nanopâte durcissante offre deux avantages inhabituels :

    - d'une part, la protection offerte est uniforme ; c'est-à-dire que la protection est soumise aux règles habituelles de détérioration des protections mais les nanos se transfèrent seuls d'une localisation à l'autre : il ne peut donc jamais y avoir une différence supérieure à 1 entre 2 localisations (la répartition, notamment pour savoir quelles sont les localisations à couvrir en priorité) est laissée à la discrétion du joueur

    - d'autre part, la protection peut être réparée à tout moment en quelques minutes ; il suffit pour cela de procéder à une nouvelle application de la nanopâte. 

     Deux utilisations possibles à ce nouveau produit :

    - les punks voulant rester discrets : comment ? cette robe du soir est une armure !?

    - les punks voulant rester élégants : comment ? cette robe du soir est une armure !?

     Notes : la protection offerte est de 8 PA. Il n'y a bien sûr aucun malus du au port d'une telle protection. 

     Prix : 1 000 Eb pour un pot permettant d'enduire l'équivalent de 4 vêtements de type veste ou pantalon pour un adulte moyen.


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